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Interview AEP

Interview : Jean Pierre NDOUTOUM, Directeur de l’IFDD

Tenue à Marrakech, Maroc en novembre dernier, la 22ème Convention des Parties  sur le Changement Climatique, COP22 a connu la participation de plusieurs organisations à l’instar de l’OIF à travers son organe subsidiaire l’IFDD. Ayant retenu  notre organe AEP pour assurer la couverture médiatique de toutes les activités de l’IFDD, Monsieur Jean Pierre NDOUTOUM, Directeur de cet institut  nous livre ici les attentes de l’OIF/IFDD à cette COP22.

Cette CoP 22 est aussi appelée CoP de l’action. Quelles étaient les attentes de l’OIF à travers son organe subsidiaire qu’est l’IFDD en y participant ?

Nous sommes au service des nations. Comme nous avons pris l’habitude de la faire lors des évènements précédents, nous commençons par la préparation des négociateurs et l’explication des enjeux, la mise à disposition du guide de négociation et depuis la Conférence des Parties de Paris, nous mettons à disposition le pavillon de la Francophonie aux pays membres. Ce pavillon abrite non seulement les évènements organisés par la francophonie mais également ceux organisés par des partenaires ou encore. Nos attentes étaient de pouvoir contribuer à la bonne mise en harmonie des activités de nos pays membres d’une part et d’autre part d’organiser des échanges et concertations pour permettre aux pays d’avoir une meilleure compréhension des enjeux de la CdP 22 et de mieux défendre leurs causes.

L’IFDD a commis le Guide de négociations de la CoP en collaboration avec l’organisation ENERGIES 2050. Dans quel contexte entre ce document et que doit on en tirer pour l’Afrique ?

Le Guide est l’un des outils phares de la Francophonie met à disposition des pays pour mieux les préparer aux négociations. C’est un outil qui a été proposé par un groupe de Francophones et qui a pris tellement d’envergure qu’il a été réclamé par d’autres groupes linguistiques à un point tel qu’il a fallu le traduire en d’autres langues. La traduction de ce document permet de porter l’action de la Francophonie au-delà de l’espace francophone. Il a été traduit en anglais et pour le séjour à Marrakech en arabe.

L’une des missions de l’IFDD est de contribuer à l’élaboration des politiques et stratégies nationales de développement durable. Qu’a apporté l’IFDD aux pays francophones en droite ligne avec cet objectif ?

La contribution aux stratégies de développement durable de l’IFDD est vaste et se manifeste de plusieurs façons. Plusieurs programmes sont développés par l’institut dans ce sens ; le chapeau étant l’inclusion des Objectifs du Développement Durable (ODD) dans ces stratégies. Dans un premier temps, nous donnons aux pays des outils d’analyse et de développement. On parle beaucoup de développement durable mais c’est un terme qui est devenu tellement galvaudé qu’il devient difficile de le décrire de façon concrète loin des descriptions traditionnelles. Ainsi, les outils que nous mettons à disposition des pays membres permettent de prendre une politique ou un projet et de le faire passer à travers une grille d’évaluation afin de déterminer si ce dernier s’inscrit dans le développement durable. Nous avons la grille d’analyse du développement durable (GAD), la grille de priorisation des objectifs du développement durable.

En matière d’énergie, l’institut a participé à la mise en place d’un club des agences d’électrification rurale qui réunit l’ensemble des agences et des structures nationales en charge de l’électrification rurale. Ce club jouit depuis décembre 2014 d’un siège social à Abidjan, d’une personnalité morale et d’une personnalité juridique. De plus, nous avons deux grands projets sur l’efficacité énergétique en cours avec l’Union Economique et Monétaire de d’Afrique de l’Ouest dont le premier contribue de créer une étiquette énergie pour les appareils ménagers. L’expérience a montré dans les pays du Nord qui ont mis en place ces étiquettes énergie que les appareils ménagers les moins efficaces, c’est-à-dire qui consomment plus d’énergie sortent du marché. Dans nos pays qui connaissent de nombreuses coupures d’énergie, il est essentiel que les appareils soient de qualité. Sur le plan environnemental, l’IFDD met en œuvre un programme qui promeut des outils tels que le droit de l’environnement, les études d’impact environnemental et la participation citoyenne à la décision environnementale.

Nous avons constaté la capacité de l’IFDD à mobiliser des acteurs, des organisations et des pays autour de thèmes importants. Au terme de cette CoP22, quel bilan faites vous de la participation de l’IFDD ?

Vous avez vu au pavillon de la Francophonie une affluence record de participants. Nous nous réjouissons de l’adoption de Paris et pour ce qui est de la Cop de Marrakech qui est qualifié de CoP de l’action, nous avons mis l’accent particulier sur l’illustration de la mise en œuvre de l’accord de Paris. Notre pavillon a abrité un très grands nombre d’évènements de partenaires et des pays membres, qui ont montré des exemples de mise en œuvre de projets innovants en matière d’agriculture, d’énergie, de développement des villes avec le maire de Bassam qui est venu témoigner de l’accompagnement de l’institut. Nous faisons un bilan positif car l’Institut a été partenaire de l’initiative Climat qui vise à encourager des jeunes entrepreneurs à réaliser des projets climato-compatibles et dont les meilleurs ont été primés et ont présenté leurs projets lors d’une session spéciale au pavillon de la Francophonie. En addition, l’institut a également contribué à la mobilisation de financements pour promouvoir des projets de femmes et climat. Nous nous référons aussi à l’expression de satisfaction de nos partenaires et pays membres.

Interview réalisé par Winnie Kitio T. lors de la CdP 22

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