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Interview AEP

Mme MVOULA Marie Thérèse Chantale, Secrétaire Générale adjointe de la CEEAC en charge du département de l’intégration physique économique et monétaire.

Du 25 au 28 juillet 2017 à N’Djamena, s’est tenue la conférence des ministres africains. En marge de cette rencontre, il s’est tenue la conférence sur l’éco sécurité, organisée par la CEEAC. AEP s’est rapproché de Mme MVOULA Marie Thérèse Chantale, Secrétaire Générale adjointe de la CEEAC en charge du département de l’intégration physique économique et monétaire qui nous parle des enjeux de cette rencontre.

 

AEP : La CEEAC est très engagée dans le domaine de la conservation de la nature, des ressources naturelles et de l’économie verte. Est-ce les chefs d’Etats qui vous ont demandé de vous en charger ?

Mme MVOULA Marie Thérèse : La CEEAC est effectivement engagée dans le secteur de la conservation et de la gestion durable des ressources humaines parce que les chefs d’Etats de la sous-région nous ont confié cette mission. Nous agissions sur la base des missions qui nous ont été confiées par les chefs d’Etats qui sont conscients du fait que les forêts du bassin du Congo constituent le second poumon vert après l’Amazonie et qu’il est nécessaire d’assurer l’équilibre de ces écosystèmes pour permettre au monde entier de vivre. Mais, il faut également exploiter ces ressources pour assurer notre développement en ce moment oῡ nous nous orientons vers la diversification, la transformation structurelle des économies, l’économie verte et la finance verte pour permettre de satisfaire non seulement les besoin de croissances mais également pour l’amélioration des conditions de vies des populations.

Ne pensez-vous pas que la situation des forêts du bassin du Congo devient alarmante au regard des millions de personnes qui en dépendent?

Oui, il faut justement protéger cette forêt et pour cela des dispositions ont été prises par les chefs d’Etats avec la commission des forêts d’Afrique centrale qui a un plan de convergence pour la conservation et la gestion durale pour les forêts. Il faut assurer l’équilibre et permettre concomitamment aux populations riveraines de vivre et aux Etats d’en tirer les bénéfices. Il faut aussi respecter les engagements internationaux pris non seulement au niveau des nations unies, mais également au niveau de l’Union Africaine qui a adopté des décisions dans le cadre de la lutte contre l’exploitation illégale et le commerce illicite des ressources de la faune et de la flore. Et nos chefs d’Etats par leur clairvoyance savent qu’il faut respecter tous ces aspects et la réunion sur l’Eco sécurité que nous organisons avec l’appui de la BAD permet justement de tenir compte de tous ces axes économique, politique, diplomatique et sécuritaire .

L’Eco sécuritaire signifie-t-il mettre les moyens pour combattre par exemple le braconnage, la coupure l’illégale du bois, etc ?

Nous sommes engagés dans ce secteur avec l’appui d’un partenaire technique et financier qui est la BAD, avec l’Union Européenne au cours des années précédentes c’était le programme Ecofac 5. La CEEAC vient de signer des conventions dans le cadre du 11eme Fonds Européen pour le Développement FED qui va commencer pour mettre en œuvre les décisions et toutes les activités nécessaires à la lutte contre la criminalité faunique. En 2012, les braconniers ont ravagé des centaines d’éléphants dans le parc national du Cameroun de Bouba Ndjida. Une réunion s’est tenue en 2013, avec des ministres en charge des forêts, de la défense afin de prendre des mesures pour réduire cette menace des braconniers qui mettent même en péril la sécurité de nos Etats. Il y a toute une série d’activités qui vont être organisées autour non seulement de l’éco sécurité, l’éco agriculture mais aussi de l’économie des parcs zoologiques car il faut créer des emplois avec l’économie verte et multiplier les sources de revenus pour nos Etats, qui ne peuvent plus se permettre de ne compter que sur le pétrole qui subit une baisse drastique des cours sur le marché international.

 Même si le cours du pétrole était au plus haut, vous savez que c’est une ressource qui n’est pas éternelle. Qu’en pensez-vous ?

C’est vrai que la ressource n’est pas éternelle, il faut donc suivant les décisions prises par les chefs d’Etats africains, assurer la diversification économique, tenir compte de ces ressources naturelles que nous avons en Afrique centrale pour assurer le développement. Il ne faut pas seulement compter sur ce pétrole qui tarit un jour où l’autre, il faut qu’on puisse compter sur d’autre ressources et l’Afrique Centrale a cette chance naturelle d’avoir un sol et un soussol riches.

 Avez-vous l’impression au niveau de la CEEAC d’être écouté par les Etats car cela fait plusieurs années que je suis la CEEAC et ce sont toujours les mêmes discours ?

Il est certes vrai que sur le terrain nous avons quelques difficultés du fait des moyens financiers limités, mais cela ne veut pas dire que rien n’est fait. Il y a la volonté politique de nos Etats membres qui existe. Tout à l’heure, nous avons cité des actions qui ont été menées et les résultats positifs engendrés par le programme de la conservation des forêts du bassin du Congo, notamment la BAD qui nous appuie, les écogardes qui sont mis en place et dans les perspectives, il s’agira de créer des unités qui seront insérées dans les dispositifs de défense et de sécurité des Etats membres afin de permettre que cela devienne une réalité de voir que nous protégeons notre diversité biologique, les éléphants entre autres et même toute la faune et la flore ; que nous protégeons concomitamment l’habitat de cette faune en même temps que nous construisons des routes, qu’on obtient des permis miniers, des permis pour l’exploitation minière, l’exploitation forestière des grandes plantations. Donc, c’est tout un processus qui est enclenché et les résultats commencent à se faire sentir. On mène la lutte contre ces braconniers qui se réduit même si la guerre n’est pas encore totalement gagnée mais petit à petit on obtient des résultats assez satisfaisants.

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