A l’occasion de la tenue prochaine de la conférence des ministres sur l’économie verte en Afrique centrale qui se tiendra à Kinshasa ce mois d’octobre, AEP a rencontré Monsieur Bavon N’SA MPUTU ELIMA, Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme de la République Démocratique du Congo, qui nous développe les enjeux de ce grand événement.
Par Raoul SIEMENI
Afrique Environnement Plus : La République Démocratique du Congo va bientôt accueillir une Conférence des Ministres des Finances, de l’Environnement et des Affaires étrangères de la CEEAC sur la question du Fonds pour l’Economie verte. Quels sont les enjeux de cette importante activité pour votre pays ?
Bavon N’SA MPUTU ELIMA : Pour notre pays, la RDC, qui est au centre de l’Afrique avec à peu plus de 55 % des forêts du Bassin du Congo, la Conférence de Kinshasa est d’un enjeu majeur d’autant plus qu’elle va porter sur la mise en place du Fonds pour l’économie verte en Afrique Centrale, afin de contribuer à la gouvernance forestière dans le Bassin du Congo. Il s’agira de mobiliser différents Etats pour des annonces ambitieuses. Et comme vous le savez, toute la problématique de nos réunions tourne autour de la mise à disposition des fonds pour pouvoir soutenir toutes ces politiques sectorielles allant dans le sens de la protection de nos forêts. La protection des forêts est d’abord la quête des alternatives économiques en faveur des populations riveraines. Quand nous parlons du processus REDD+, il convient de souligner les deux grands compartiments qui le constituent à savoir, , la gestion des secteurs moteurs de la déforestation d’une part, et d’autre part, la quête des alternatives économiques pour amener les populations riveraines des forêts à ne pas les détruire, c’est-à-dire à leur trouver des revenus innovants qui puissent leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie et de s’écarter de cette pression sur les forêts en termes d’agriculture sur brûlis, du bois énergie, car dans nos pays d’Afrique centrale, ces deux termes sont identifiés comme les grands moteurs de la déforestation. La réunion de Kinshasa sera une bonne occasion pour opérationnaliser ce Fonds pour l’économie verte et à l’échelle mondiale, si vous avez bien suivi le dernier Sommet de Haut Niveau sur le climat, tenu le 23 septembre 2014 à New York, le discours de Monsieur Ban Ki-Moon, Secrétaire Général des Nations Unies, l’enjeu ciblé était l’opérationnalisation du Fonds Vert pour le Climat mondial. En d’autres termes, il n’est pas possible de parler de l’économie verte ou de la croissance verte sans que les moyens financiers nécessaires ne soient mis en œuvre pour développer toutes ces mesures d’adaptation et d’atténuation dans nos pays essentiellement forestiers.
Tout comme la RDC, les pays de l’Afrique centrale sont engagés dans ce mécanisme de création d’un Fonds vert. Mais au regard des nombreux échecs, suite à l’annonce de la mise en place au niveau international de ce Fonds depuis Copenhague pensez-vous que cette initiative pourra trouver des fonds pour impulser une politique dans le secteur de l’économie verte au regard de la crise actuelle que connaissent les pays censés mettre de l’argent dans ce Fonds ?
Vous avez bien suivi le 5e rapport du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat (GIEC), dans lequel un appel a été lancé aux Gouvernants, Opérateurs économiques privés, à tous les décideurs, à tous les niveaux, intéressés par cette problématique des changements climatiques, afin d’attirer leur attention au sujet des dangers qui guettent la planète et ainsi les amener à prendre des mesures draconiennes pour lutter contre le réchauffement du climat. Cet appel du GIEC signifie que si des mesures draconiennes et ambitieuses ne sont pas prises, les autres mesures d’adaptation seront encore plus onéreuses. Au niveau des grands Etats, nous avons noté lors du Sommet climat de New York, l’engagement des Etats-Unis d’Amérique et de la Chine à développer des plans climats suffisamment rigoureux pour répondre aux préoccupations planétaires en termes de réduction des émissions des gaz à effet de serre. Aussi, vous avez suivi divers engagements financiers qui s’évaluent à 2,3 milliards USD, répartis entre les 7 pays dont l’Allemagne (1 milliard), la France (1 milliard), la Suisse (100 millions), la Norvège (33 millions), la Corée du Sud (100 millions), le Mexique (10 millions), la République Tchèque (6 millions) pour capitaliser le Fonds Vert pour le Climat mondial avant l’échéance de Paris 2015. Entre, il convient de souligner que les pays du monde sont véritablement engagés pour asseoir un Accord inclusif et contraignant après celui de Kyoto et ce, l’année prochaine à Paris, lors de la 21è Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Nous disons que l’engagement des Etats traduit justement la volonté des uns et des autres à pouvoir trouver des moyens innovants d’accompagner toutes les mesures sectorielles d’adaptation et nous faisons confiance aux Etats. La CCNUCC est active sur ces principes de concertation permanente entre les Etats pour régler les questions de climat et comme vous l’avez suivi, l’après Kyoto sera également assis sur les cadres de cette convention des nations unies sur le changement climatique qui concerne la responsabilité commune mais différenciée, c’est-à-dire les pays développés ont cette responsabilité historique d’accompagner les nôtres, dits pays en développement, ceux ayant un bilan de carbone net, afin d’asseoir les différentes mesures d’adaptation et d’atténuation. Nous sommes également convaincus qu’au niveau des Etats africains, notamment ceux de l’Afrique Centrale, avec l’opérationnalisation du Fonds Vert pour le Climat, nos Etats vont devoir s’engager sur des pistes innovantes notamment en termes d’affectation d’une portion du budget général de l’Etat ou sur l’affectation des allocations qui leur reviennent au titre du fonds pour l’environnement mondial afin de suffisamment capitaliser ce fonds vert climat. Egalement lors de ce sommet de New York, nous avons suivi qu’une attention a été soutenue pour amener le secteur privé à s’engager sur ce chemin de la lutte globale contre les changements climatiques et nous comptons sur le secteur bancaire privé pour appuyer toutes les mesures sectorielles d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques.
La RDC détient les 2/3 des forêts du bassin du Congo, ce qui représente un potentiel économique assez considérable. Comment les populations bénéficient-elles des retombées issues de la politique mise en place par le Gouvernement sur les ressources locales ?
Nous y allons sur plusieurs pistes. Vous devez savoir qu’avec le Code forestier promulgué en 2002, notre pays s’est acheminé vers un processus de conversion des anciens titres forestiers en contrats de concession forestière. Aujourd’hui, nous avons clôturé au niveau du Gouvernement ce processus de conversion des anciens titres ; comprenez que c’est un processus qui a pris plus de temps à la suite de certaines contraintes de calendrier intérieur. Ces contrats de concession forestière sont assis sur des cahiers de charges discutées de manière concertée avec les populations riveraines en forêt, c’est-à-dire que quand nous prenons les cahiers de charges, nous avons un compartiment plan de charge de concessions octroyées et aussi une clause sociale reprenant les investissements socio-économiques en faveur des populations riveraines, ce qui revient à leur assurer une promotion socio-économique avec des infrastructures sociales qui puissent leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie ou d’aller vers d’autres revenus beaucoup plus innovants. Au-delà de ce processus de conversion, nous développons en dehors de l’exploitation industrielle du bois du processus REDD+ et comme vous le savez, la RDC est à l’avant-garde de la REDD+ et elle a quelques projets pilotes en ce qui concerne ce processus qui est financé par le Fonds carbone de la Banque Mondiale, administré par la Banque Africaine de Développement, mais nous développons un grand projet REDD juridictionnel dans les Districts du Plateau et de Mai-Ndombe dans la province de Bandudu. Il est à noter que ce processus REDD+ a deux grands compartiments à savoir la gestion des secteurs moteurs de la déforestation et la quête des alternatives économiques c’est-à-dire que nous développons des projets économiques (projets agricoles avec des semences améliorées pour l’agriculture intensive ; projets de micro élevage de bauvins, porcins, poulaillers ; projets halieutiques pour la pêche efficiente et durable n’entamant pas les ressources qui sont identifiées dans les cours d’eau et les lacs avoisinant tous les projets REDD+, …) en faveur des populations riveraines pour leur donner des revenus nouveaux qui puissent les dissuader à aller faire la pression sur la forêt. Voilà globalement sur le plan de l’exploitation industrielle et des produits REDD+ comment nous sommes entrain d’améliorer les conditions de nos populations, mais nous irons encore plus loin avec la problématique de la gestion des parcs et aires protégées. En effet, je vous informe qu’au regard de la nécessité d’asseoir une gouvernance dans ce secteur, en vue d’une gestion durable, la RDC vient de mettre en place un Fonds National pour la Conservation de la Nature (FOCON) que nous appelons communément « Fonds OKAPI », en référence à cet animal emblématique qui existe dans notre pays. Ce Fonds a déjà été enregistré par les l’administration et les juridictions britanniques et au travers ce Fonds nous verrons comment trouver des projets d’investissement et amener les différents parcs et aires protégées à mettre en œuvre les ressources dont ils disposent pour soutenir la promotion socio-économique de nos populations et au travers des revenus générés par la capitalisation du Fonds pour la restauration et la réhabilitation des aires protégées, nous allons devoir trouver des revenus assez importants pour soutenir des projets économiques dans les limites du parc et améliorer les conditions de vie des populations ou plutôt faire en sorte que l’amélioration des conditions de vie des populations puissent alléger la pression des populations sur les ressources qui sont éparpillées dans les aires protégées. Ce qui sans doute pourrait contribuer au développement du tourisme en RDC.
L’Afrique centrale connaît un sérieux problème de braconnage notamment celui des éléphants et particulièrement en RDC, cas de l’espèce emblématique « Bonobo », menacée d’extinction. Qu’est-ce qui est fait à votre niveau pour contrer ce fléau qui prend de l’ampleur dans la sous région ?
Effectivement, notre pays est véritablement confronté à ce problème de braconnage et au niveau de l’Autorité Suprême de l’Etat, Son Excellence Joseph KABILA KABANGE, Président de la République, Chef de l’Etat, d’importantes décisions ont été prises au niveau du Conseil Supérieur de la Défense, qui a instruit le Gouvernement de la République à prendre toutes les mesures qui s’imposent pour la sécurisation de l’espace national des parcs et aires protégées. C’est la raison d’être du déploiement qui se fait sous l’impulsion du Président de la République, par le Gouvernement dans son ensemble à travers les Ministères sectoriels et ce, afin de ramener la paix durablement à l’Est de la RDC. Au-delà de ces efforts, le Gouvernement de la République, sous le leadership de Son Excellence Monsieur Augustin MATATA PONYO, Premier Ministre, a fait de la question des parcs et aires protégées son cheval de bataille. C’est dans cette optique qu’il conviendrait d’inscrire la tenue prochaine de l’Atelier national de réflexion sur la valorisation des aires protégées de la RDC, précisément en novembre prochain. Il sera passé en revue toutes les questions liées à la gestion et à la rentabilisation de nos parcs et autres aires protégées. Aussi, il sera non seulement question d’opérationnaliser les recommandations de la CEEAC dans ce secteur, particulièrement celle qui vise à mettre en place un Comité National de lutte contre le braconnage, mais aussi la mise en œuvre de la « Déclaration de Kinshasa » de janvier 2011, issue de la concertation entre le Gouvernement de la RDC et l’UNESCO sur cet effort commun de faire sauver les différents parcs répertoriés comme patrimoine mondial de l’UNESCO, mais aujourd’hui en péril. Comme dit ci-avant, nous pensons que la mise en œuvre du Fonds OKAPI permettrait de trouver des solutions idoines à la gestion durable des aires protégées, notamment en ce qui concerne le volet lié à la réforme institutionnelle de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, instrument privilégié de gestion des parcs et aires protégées dans notre pays. Cette réforme va dans le sens de la mise en œuvre d’une politique sectorielle de renforcement des capacités des éco-gardes ce, en termes de rajeunissement, de renforcement des moyens d’actions et logistiques sur le terrain, de transmission. Bref, le Gouvernement y va de manière globale et rationnelle au-delà des efforts politiques, de coercition militaire, mais aussi en termes de réorganisation. Et d’ailleurs, il conviendrait d’indiquer que le pays vient de se doter d’un Loi sur la conservation de la Nature dans laquelle plusieurs principes directeurs ont été envisagés comme le mode de gestion dans le cadre d’un partenariat public privé, la criminalisation du braconnage et tant d’autres.
En tant que Ministre du tourisme, comment le secteur de l’écotourisme est-il valorisé en RDC et peut-on dire que ce secteur contribue à améliorer l’économie de votre pays ?
Au niveau de mon Ministère, nous y travaillons de manière rationnelle, structurée et très dynamique. Comme vous le savez, le Gouvernement de la RDC, sous le l’impulsion de Son Excellence Monsieur Augustin MATATA PONYO, Premier Ministre, suivant les orientations de Son Excellence Monsieur Joseph KABILA KABANGE, Président de la République, a mené des efforts considérables pour atteindre certains repères, mieux déclencheurs pour le développement d’un tourisme durable. Il s’agit notamment de : (i) la sécurisation indiscutable du territoire national parce que faire du tourisme d’itinérance c’est d’abord bénéficier des conditions de sécurité ; (ii) la stabilité du cadre macro-économique et la croissance économique qui permettent à tout investisseur parce qu’investir dans un secteur d’écotourisme c’est prendre des risques et de s’assurer de la récupération de sa mise ; la stabilité et la croissance macro économique créent des ouvertures et une visibilité pour tout investisseur potentiel ; (iii) l’amélioration et l’assainissement du climat des affaires ; (iv) le développement des infrastructures de communication, au travers des Ministères sectoriels qui se déploient des projets de réunification des principaux chefs lieux de province, des principaux centres urbains dans les provinces et par les voies routière, fluviale et ferroviaire, ainsi que par l’effort de relancer les grandes unités de navigation fluviale, le dynamisme de mise en œuvre des locomotives neuves pour le tourisme d’itinérance, tel qu’observé au Katanga…. En d’autres termes, nous disons que nous sommes un pays grand émetteur de touristes, mais nous avons l’ambition de mettre les touristes nationaux à faire itinérance à mobilité intérieure car sans mobilité intérieure, il n’y a pas de tourisme. Aujourd’hui au travers des politiques sectorielles, au niveau du Ministère des Transports et des Voies de Communication, il convient de souligner l’effort de certification des compagnies aériennes et des engins volants dans le ciel congolais, y compris celle des infrastructures aéroportuaires. Aussi, pour votre information, le Gouvernement de la RDC est entrain de créer la compagnie nationale d’aviation. Il s’agit là d’un atout indispensable pour assurer la connectivité du pays et multiplier le flux de touriste. Tenez, à titre illustratif, la Ville de Kinshasa est aujourd’hui desservie par les grandes compagnies internationales parce qu’il y a un regain de croissance intérieure dans notre pays, nous tablons autour de 09% pour cette année 2014. En bref, Kinshasa est devenue un pôle de connectivité qui reçoit énormément des touristes d’affaires, écologiques, avec des étudiants venant même de la Chine pour des activités de recherche dans les mines, les parcs et les aires protégées, dans les limites de nos aires de biosphère et avec ce grand hôpital dit « Hôpital du Centenaire ». Cette ville ambitionne d’entretenir le tourisme médical comme c’est le cas en Inde et en Afrique du Sud. Et au niveau de mon Ministère en particulier, pour tirer profit de ces opportunités qui s’offrent à nous, un projet de loi cadre du tourisme est en cours de préparation, lequel intègre plusieurs principes dont la dynamique du libéralisme économique telle que décrété par le Gouvernement qui fait du secteur privé le moteur de la croissance, la dynamique de la décentralisation laquelle privilégie la gestion administrative de proximité. Mais, il y a lieu de dire que le pays s’est déjà doté d’un outil de planification appelé Plan Directeur Intégré de développement du tourisme. Bref, ces déclencheurs et tant d’autres constituent le socle d’un tourisme durable. Le Gouvernement s’emploie pour tirer profit de toutes les opportunités qui s’offrent à lui.
Vous venez de prendre part à la 14e réunion du PFBC. Quelle image vous faites-vous de cette institution qui essaie de mobiliser les partenaires au sein du bassin du Congo ?
Notre présence à Brazzaville, en République du Congo, est de participer à la 14ème session du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo. Ce qui témoigne toute l’importance que notre pays attache à ce partenariat. Comme vous le savez, les forêts du Bassin du Congo ne connaissent pas de frontières, elles constituent une entité biologique unique et les bouleversements qui peuvent être constatés en RDC peuvent se rabattre au Congo voisin et ainsi de suite. Nous avons cette ambition commune de réfléchir de manière concertée pour des politiques rationnelles allant dans le sens de la gestion durable et efficiente de nos forêts. Aujourd’hui, avec cette rotation de facilitateurs, nous avons encore une fois les facilitateurs américains pour devoir créer la synergie entre les différents intervenants au titre de partenariat. Nous ne pouvons que saluer ce Partenariat d’autant plus qu’avec la Facilitation américaine, nous avons noté un fort engagement des USA qui se traduit par un fonds dans l’engagement du facilitateur américain qui viendra en appui à la politique américaine allant dans le sens de la gestion de toutes nos problématiques sur les changements climatiques. Ce que nous avons apporté lors de cette session, c’est notre expérience en termes de la gestion du processus REDD+, de gestion des terres dans les forêts du Bassin du Congo, d’opérationnalisation effective d’un fonds fiduciaire pour la gestion des parcs et aires protégées et aussi toute notre expérience pour certaines mesures d’adaptation que nous développons dans le secteur de l’agriculture, dans la valorisation de la côte maritime et pourquoi pas dans le développement des outils de gestion du processus REDD+, car notre pays s’est doté d’une Stratégie Nationale REDD+ et nous sommes aujourd’hui au niveau de l’expérimentation des autres outils de gestion notamment les mécanismes de Mesurage et de Rapportage et de Vérification (MRV) qui sont très techniques et comprennent un aspect suivi stratégique des forêts, un autre aspect en rapport avec l’inventaire des forêts et l’autre en rapport avec l’inventaire des émissions des gaz à effet de serre. Bref, ce sont des expériences pour lesquelles la RDC est suffisamment avancée et nous avons tenu à les partager avec les autres partenaires et aussi écouter les autres, afin que les stratégies que nous développons soient les mêmes au niveau des Etats d’Afrique Centrale pour que demain nos forêts apportent suffisamment en termes de contribution dans la construction du PIB et dans la promotion socio-économique des produits de nos populations pour éradiquer la pauvreté.