AEP : Vous conduisez la délégation d’Afrique centrale et de l’ouest à ce congrès sur la conservation, en guise de préparatif que peut-on retenir des éléments que ces parties des différentes sous- régions sont venues présenter à ce congrès ?
José Aimé NIANOGO : Je dirige une délégation où nous avons plus d’une centaine des personnes d’Afrique occidentale et centrale, je suis très heureux de l’effectif et aussi de la qualité des représentants qui sont présents tels que les ministres ; des chefs d’institutions ; plusieurs experts. Lors des ateliers, les délégués interviennent contrairement à ce que nous avons vu dans le passé, les Africains sont disciplinés ; prennent la parole ; posent des questions et aident l’UICN à avancer grâce à leurs questions et aux différents commentaires qu’ils font.
Quant aux messages apportés, vous savez qu’actuellement nous avons une kyrielle de problèmes tels que le grand braconnage, les questions de financement, le besoin de collaboration régionale et internationale ; ce sont les éléments qui ont été discutés et ont fait le fond des messages et du débat apportés par les Africains.
Lors de ce congrès, l’Afrique s’est réunie à plusieurs reprises. On vient de réunir les deux régions sur les questions des forêts.Concernant l’UICN qui est une agence de facilitation, quel est le point que vous faites des mesures d’accompagnement des Etats dans cette politique ?
Il y’ a des efforts qui sont faits dans tous les Etats et au niveau des organisations interafricaines, mais avec la recrudescence dans ces zones des fléaux, notamment le grand braconnage, la tâche est tellement grande qu’il faut absolument une aide internationale. L’Afrique seule aura du mal à résister à l’exploitation de l’ivoire parce que cet ivoire va en Asie et il faut qu’on travaille avec l’Asie et l’Europe parce qu’une partie de la mafia qui gère ces réseaux vient également de l’Europe. La plupart des Etats sont conscients des enjeux, ils travaillent à lever les défis mais en même temps, tous ces Etats auront besoin d’une aide financière parce que ces Etats ont des techniciens pour renforcer les programmes existants ; imaginer des nouveaux programmes qui vont mieux répondre aux problèmes que nous rencontrons.
Parlant de financement, vous avez parlé du grand braconnage, nous savons qu’aujourd’hui ces pays ont un regard beaucoup plus tourné vers les organisations comme l’UICN pour apporter un certain nombre de solutions.Que répondez-vous à ces Etats qui voient en vous cette piste de solution vers l’accès au moyen de financement pouvant résoudre ce fléau?
La plupart de ces Etats sont membres de l’UICN et l’un des rôles fondamentaux de l’UICN c’est de mettre les gens ensemble. Nous essayons de mettre les agents étatiques avec les ONG de même que les représentants du gouvernement, donc la promotion des alliances du partenariat c’est effectivement le leitmotiv au niveau de l’UICN, ensuite vous avez bien compris que traditionnellement nous avons toujours aidé les Etats à lever des fonds par exemple le projet WAP que nous avons conduit le processus à obtenir un financement ; le bassin du Congo nous avons aussi contribué avant même de devenir une agence du FEM et du fond vert climat, nous faisions déjà ce travail. A cela nous répondant simplement oui, il faut qu’on travaille ensemble, il faut qu’on discute avec les Etats afin d’identifier les projets ; les initiatives et les programmes qui vont nous aider à relever l’ensemble des défis.
L’on reconnait beaucoup plus l’UICN dans les initiatives de forêt ; de conservation, mais il y’a un secteur dont en parle moins c’est celui des aires marines protégées ; des zones humides et de la criminalité liée aux espèces aquatiques. Quel est votre politique au niveau régionale en cette matière ?
Il y’a des questions où nous sommes moins présents notamment en ce quoi concerne la lutte contre le grand braconnage, vous savez que l’UICN est plus active dans l’interface population ; conservation ; autorité Etatiques. Nous essayons de faire le lien entre les communautés qui sont souvent à la fois les conservateurs mais également les victimes ; à la fois du braconnage mais quelque fois des abus qu’on peut constater dans des différents pays. Par contre pour le domaine marin et côtier l’UICN est très connue. Vous savez qu’on a le partenariat régional pour la conservation marine et côtière (PRCMC),qui aujourd’hui est basé à Dakaret avait démarré avec sept (7) pays en allant par la Mauritanie jusqu’en Guinée-Conakry.
Nous avons un grand programme qui a été financé à ce jour à plus de soixante millions (60.000.000) d’euros, là où nous étions plus faibles c’est du côté de l’Afrique centrale, mais depuis deux ans nous avons lancés en partenariat avec le WWF et le WCS une nouvelle initiative qui nous a permis de faire d’bord un très grand diagnostic où nous avons identifié les zones de biodiversité ; les zones à risque soient à cause du pétrole ou d’autres activités et donc nous avons maintenant un programme d’intervention au niveau de l’Afrique centrale qui nous permettra d’avoir beaucoup plus d’initiatives et d’impacts dans cette zone. Tout ceci pour dire que l’UICN à lui-même ne peut pas embrasser un grand nombre de préoccupation qui existe c’est pour cela nous devons travailler en partenariat avec l’ensemble des autres intervenants à la fois des organisations interétatique comme la CEDEAO ; la CEEAC ; l’Union européenne et tous les intervenants qui sont intéressés à aider l’Afrique à se développer et à mieux conserver ses ressources.
Par Raoul SIEMEN