L’IFDD et plusieurs autres institutions internationales prennent part à cette activité de la CDP 14 sur la Biodiversité ici à Sharm el Cheick. Alors, de façon globale, quelle est la lecture générale que vous faites de la tenue de cette conférence ?
Il faut rappeler que l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable est observateur à cette CDP 14, et elle représente la Francophonie au sein des instances d’observation des conférences des parties, qu’il s’agisse de la CDP sur le climat, celle sur la désertification ou celle actuelle sur la biodiversité. Et pour assurer ce rôle d’observateurs, nous assurons une présence active lors des conférences des parties qui est articulée autour de trois activités qui sont toutes des activités de soutiens à nos d’Etats membres. La Première des activités est celle effectivement d’être observateurs et puis d’avoir nous-même la lecture actuelle de l’état d’avancement des négociations. La seconde activité consiste à fournir aux états membres des outils de négociations comme le guide ou comme d’autres outils, des fiches techniques qui sont déployées. La troisième activité consiste à réunir nos Etats membres autour d’une concertation francophone qui offre un cadre de discussion, un cadre d’échange pour les états membres et un cadre qui leur permet effectivement de comprendre les différentes positions des groupes de négociations auquel tous appartiennent.
Justement parlant des concertations, l’IFDD a organisé à l’hôtel Jolie ville, une concertation qui a eu une participation assez massive des points focaux ainsi que des autres acteurs lors de ces échanges. Quelles étaient les enjeux d’une telle assis ?
Comme d’habitude, les concertations francophones réunissent autant que possible le plus grand nombre de pays francophones possible ; Et comme je le rappelais tout à l’heure qui appartiennent à tous les groupes des négociations. La concertation francophone n’a donc pas pour Object d’avoir une position francophone ou une position de la francophonie, mais surtout de mettre autour de la table les différents pays francophones et surtout de comprendre quelles sont leurs attentes vis-à-vis de la francophonie. La concertation francophone qui nous a réunir avant-hier a permis de discuter de l’état d’avancement des négociations autour de la biodiversité, elle a permis également des échanges entre les pays membres du nord et du sud et la francophonie, et surtout de cibler les attentes de nos pays membres en fonction de la francophonie. Ainsi, nous avons un certain nombre de demande qui ont été exprimé, notamment la publication de certain document de référence qui seraient très avantageux pour les pays et on nous a également demandé d’avoir un certain types d’organisations qui permettent que ces concertations se fassent bien en amont des conférences des parties. Alors, dans la mesure du possible, cela sera fait.
Nous avons noté lors ces échanges de la concertation francophone un besoin accru des membres de pouvoir renforcer la collaboration avec l’IFDD au-delà des publications, de manière à pouvoir être plus proche de façons pérenne sur cette thématique. Alors, quelle réponse peut-on attendre de l’IFDD sur ces besoins formules ?
Oui vous avez entièrement raison de rappeler cela, je pense même que la demande repose également sur le renforcement des capacités, ce qui est déjà l’activité actuelle de l’IFDD. Mais il faut rappeler que lorsque les lampions s’éteignent sur les conférences des Parties, il appartient aux pays membres de transformer dans les politiques sectorielles, les engagements qui sont pris à l’échelle internationale. Et c’est cette transformation en politique sectorielle que nous pouvons accompagner au cas où les pays eux même manifestaient la demande ou n’étaient pas capable de structurer de manière adéquate cette intervention. L’IFDD a pour habitude de proposer à ces pays membres des interventions de terrain, des projets de terrain qui généralement ont pour vocation à démontrer une méthodologie, une technologie ou une approche, en montrant la faisabilité et la durabilité. C’est dans ce sens-là que je vous parlais de l’initiative que nous comptons mener sur l’APA en particulier dans les pays de l’Afrique francophone. Parallèlement, nous avons aussi un programme sur la désertification et sur la neutralité en matière de Terre qui s’applique à notre convention et pour lequel la mise en œuvre effective va démarrer avec les pays de la région sahélienne. Donc, dans chacun de nos pays membres en Afrique, dans chacune de nos régions, nous comptons implémenter un programme spécifique d’appui à la mise en œuvre des Conventions. Vous comprenez également que nous préfèrerons intervenir à l’échelle régionale par ce qu’il n’est pas aisé d’intervenir dans chacun de nos pays avec un programme ou projet spécifique.
l’IFDD participe à un certain nombre de site évent lors de ces échanges. Comment vous avez appréciez justement la collaboration avec les autres institutions dont vous vous êtes senti impliqué dans le cadre des activités spécifiques et thématiques ici au niveau de Sharm el Cheick?
Il faut dire que nous sommes arrivés un peu en avance afin de pourvoir participer au forum africain, et ensuite nous avons suivi le segment de Haut niveau qui a réuni les ministres en amont, et par la suite, nous avons également participer à un évènement parallèle dédie à l’initiative APA qui concerne l’accès et le partage des avantages liés à l’exploitation des ressources génétiques en partenariat avec la GIZ et d’autre partenaires.
J’aimerai particulièrement revenir sur ce dernier évènement parallèle puisqu’il s’agit d’un programme que nous considérons comme structurant et qui permet de mettre en pratique quelques dispositions issues du Protocoles de Nagoya qui porte justement sur l’APA, la ressource génétique. Et, de permettre à nos états membres de bénéficier eux aussi des avantages qui pourraient être liées à l’exploitation des ressources génétiques dont ils sont eux même des dépositaires. Nous envisageons dans ce domaine très particulier de l’APA d’intensifier cette action avec les mêmes partenaires ou d’autres, mais de privilégier la région Afrique centrale, région qui se prête particulièrement à ce protocole APA, en ce sens que nous avons dans cette région une diversité biologique extrêmement dense et pour laquelle l’exploitation, je dirai partager des avantages n’est pas encore tout à fait de mise. Nous avons dans cette région des variétés des plantes, des variétés de faunes, de flores qui toute sont susceptible d’être impliquer dans le protocole, d’être mis en valeur de façon à survenir aux besoins d’un marché de la ressource génétique qui est estimé aujourd’hui à plus de cent milliard de dollars. Nous aimerions que dans ce marché en expansion et en construction, que nos pays membres et notamment les zones rurales qui sont les plus impliquées par ce potentiel marché, puisse tirer eux aussi leur épingle du jeu.
L’IFDD se prépare également à prendre activement part à la CDP 24 sur le climat, quel est l’agenda projeté de votre institution pour cette activité ?
Parlant de la CdP 24 sur le climat, c’est relativement le même schéma, le même principe. Nous avons une rencontre avec les négociateurs qui est prévues autour de cette CdP 24 qui aura lieu à Katowice en Pologne. Nous avons également tous les outils qui sont produits par l’institut qui seront, le guide des négociations qui est devenu un outil extrêmes recherché, l’application téléphonique sur le guide des négociations qui permet non seulement d’avoir le guide lui-même mais également le programme de la francophonie, et en fin tous les guide de négociations,. Alors, l’avantage, plutôt le plus de la CdP climat par rapport aux autres est que la francophonie dispose également d’un pavillon de la francophonie qui accueille maintenant une quarantaine d’évènement de la francophonie de ses pays membres ou de ses partenaires. Et actuellement, ce calendrier est en train de se remplir, nous sommes environ à 25 évènement qui sont prévus sur le site de la francophonie lors de la CdP 24.
Raoul SIEMENI