Le pavillon de la Francophonie a servi de cadre pour une concertation des ministres francophones, ce 09 décembre 2023, en marge de la Cop28, avec comme panélistes, le vice-président et ministre de l’environnement de la Wallonie (Belgique), du ministre de la Côte-d’Ivoire et Canada, sous le thème ; « Imaginer des solutions durables pour un accès accru à la finance climat en français, en présence de l’Administratrice de l’OIF, Caroline St-Hilaire.
La concertation a été animée par trois panélistes notamment, Konan Jacques Assahore, Ministre ivoirien de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique ; Philippe Henry, Vice-Président et Ministre du Climat, de l’Énergie, de la Mobilité et des Infrastructures chez Gouvernement wallon et Michael Vandergrift, sous-ministre de Ressources naturelles Canada, sans oublier Mme Isabelle Berr-Amadei, ministre des relations extérieures et de la coopération de Monaco.
Ces discussions se sont articulées en deux points souvent à savoir : identifier les moyens d’actions auprès des mécanismes internationaux et régionaux de financement pour faciliter l’accès à la finance climat en français à nos pays membres ; et convenir d’un plaidoyer de haut niveau sur les enjeux en matière de financement durable sur la francophonie
Ces discussions ont été aussi une occasion pour les pays membres de la francophonie d’échanger au sujet de leurs préoccupations sur cette importante question qui est l’accès à la finance climat.
Au cours de ces discussions, les panélistes sont convenus tous convenus de la nécessité d’avoir la clarté sur système de financement climat tel qu’il existe actuellement au niveau international. Aussi, mieux comprendre qu’il existe dans l’univers de la finance climat qui n’est pas toujours accessible et comment faire surtout pour y accéder, quel chemin emprunté.
Ces échanges visaient également à enrichir le plaidoyer de haut niveau sur les enjeux en matière de financement durable sur la francophonie qui sera sous au Chefs d’Etat et de gouvernement lors du sommet de la francophone prévu en octobre 2024 à Paris, en France.
Constat mitigé
Après des échanges fructueux, il ressort que les pays francophones ont besoin d’avoir un accès (facilité) à la finance climat. Et que la finance climat n’est pas un guichet.
« Les études ont démontré que les pays francophones comparés à ceux du bloc anglophone sont en retard en matière de financement de l’action climatique essentiellement pour des questions de barrière linguistique parce que toutes les requêtes sont soumises en anglais », a déclaré le ministre ivoirien.
Pour le ministre de Wallonie, « C’est essentiel que nous gardions cette manière de faire les liens entre les pays francophones qui nous permettent bien sûr de nous comprendre plus facilement et de faire attention à a place du français pour l’intérêt que cela représente, notamment pour permettre à l’ensemble des pays francophones d’être en capacité de négocier. »
« Les programmes, lorsqu’ils sont écrits par des personnes anglo-saxon, ont tendance à refléter la pensée anglo-saxonne dans la façon d’écrire et de développer les projets… cela devient difficile même si vous les écrivez en français », a déclaré le ministre canadien.
Tous, unanimes, pensent que la Justice climatique passe par la justice linguistique. Et quand nos Chef d’Etat s’expriment dans les grands événements en anglais, nos plaidoyers ne sont plus crédibles.
Pour l’Administratrice de l’OIF, ces échanges ont permis de cerner bon nombre des problématiques. Elle a même rappelé que dans la Déclaration adoptée par les Chefs d’Etat, à Djerba (Tunisie) en novembre 2020, figurent ces préoccupations de vulgariser le français.
« Est-ce que nous-mêmes au quotidien, nos Chefs d’Etat appliquons cette déclaration ? », c’est interroger l’Administratrice de l’OIF.
A noter que l’organisation Internationale pour la Francophonie regroupe 88 pays membres.
Wilfrid Lawilla DIANKABAKANA