Madame Arlette Soudan-Nonault, ministre du Tourisme et de l’environnement, en prélude, à la participation du Congo à la 24ème Conférence des Parties ( COP 24), a tenue, ce 20 novembre 2018, à Brazzaville, une conférence de presse au cours de laquelle, elle échangé avec les chevaliers de la plume et du micro sur les enjeux de ces assises de Pologne.
D’entrée de jeu, Arlette Soudan-Nonault a reconnu que, « depuis près de 24 ans, les Conférences des parties à la CCNUCC ont permis tant bien que mal à la communauté internationale d’avancer sur les questions liées à la lutte contre les changements climatiques. D’où le succès de la COP 21 tenue en décembre 2015, en France, a marqué un tournant dans les négociations climatiques. »
A noter que cet accord de Paris qui envisage de maintenir la température de la terre en dessous de 2°C a permis l’adoption d’un nouveau cadre juridique international, beaucoup plus ambitieux et contraignant, qui va remplacer le Protocole de Kyoto à l’horizon 2020, a déclaré la ministre congolais.
Arlette Soudan-Nonault pense que « deux années avant son entrée en vigueur, il est temps de fixer les règles pour soutenir l’ambition des Etats et ancrer l’économie réelle dans l’action climatique. »
Au cours de cet échange, elle a évoqué les questions relatives aux attentes de la République du Congo à cette COP et à la stratégie mise en place par le Congo en vue d’atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris.
Elle a informé l’assistance de la position du Congo qui fait partie du Groupe des 77 + la Chine, du Groupe Africain et du Groupe COMIFAC, afin de bâtir des positions communes lors de ces négociations.
Mme Arlette Soudan-Nonault a souligné que, l’Afrique, bien qu’il soit le continent qui contribue le moins aux émissions globales, elle est en même temps l’une des régions les plus vulnérables aux changements climatiques, où des dizaines de millions de personnes subissent, chaque année, les effets néfastes des sécheresses, des inondations, des érosions, des glissements de terrain, du stress hydrique, de l’insécurité alimentaire et d’autres effets secondaires accentués par les changements climatiques. D’où la nécessité, selon la ministre que « l’Afrique devrait recevoir beaucoup plus qu’elle ne reçoit à l’heure actuelle en termes d’appui financier pour l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques. »
Optimiste avérée, la ministre du tourisme et de l’environnement pense que « plusieurs décisions sont attendues à la COP 24 qui, devront permettre la mise en œuvre concrète de l’Accord de Paris, notamment l’établissement d’un ensemble de règles applicables et détaillées pour expliciter qui fait quoi, quand et comment. »
Arlette Soudan-Nonault a reconnu que le continent africain a du mal à capter les Fonds ainsi, il faut que les Etats s’y impliquent pour arriver à bénéficier ces fonds destinés à l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques.
Ce sera également une occasion pour le Chefs de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso de plaider pour susciter les bailleurs de Fonds et autres partenaires financiers de soutenir la mise en œuvre effective du Fonds bleu pour le Bassin du Congo, qui est un outil indispensable pour la sous région.
Elle a souligné que le Congo est parmi les leaders en Afrique dans le secteur de l’environnement. Mais, il nous faut un changement radical des mentalités pour lutter contre les changements climatiques.
La ministre Arlette Soudan-Nonault reconnait que « les efforts sont consentis par la société civile, mais qui est encore à l’état embryonnaire d’où la l’apport des pouvoirs publics pour la consolidation des actions de la société civile. »
S’agissant de sa participation et son apport à la COP24 en Pologne, l’Afrique va jouer sa partition dans cette grand-messe à travers le « Groupe des Négociateurs Africains », présidé actuellement par l’Egypte, qui réunit des délégués de tous les pays du continent, représente les intérêts de l’Afrique aux négociations sur les changements climatiques au niveau mondial, sous la direction de l’Assemblée de l’Union Africaine, du Comité des Chefs d’État et de Gouvernement Africains sur le Changement Climatique (CAHOSCC) et de la Conférence Ministérielle Africaine sur l’Environnement (CMAE), avec le soutien financier et technique des Agences comme le Centre Africain pour la Politique en matière de Climat (CAPC), l’Initiative Climat pour le Développement de l’Afrique (ClimDev-Afrique) et la Banque Africaine de Développement (BAD).
A noter que, Arlette Soudan-Nonault est revenue sur l’apport très important des tourbières du Bassin du Congo (entre Lacs Télé et Tumba) dans la lutte contre les changements climatiques et des écosystèmes, qui captent 30 milliards de tonnes de carbone.
Il sied de rappeler que la 24ème Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), se déroulera du 2 au 14 décembre 2018 à Katowice en Pologne. Après la présidence assurée par les îles Fidji en 2017, c’est au tour de la Pologne de prendre les commandes de cette négociation climatique internationale à laquelle participeront 192 Etats.
Wilfrid LAWILLA D.