Kigali, la capitale du Rwanda, a abrité le 29 novembre 2016, la 9ème session ordinaire du Conseil des Ministres des pays membres de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC), au lendemain de la réunion des experts tenue du 27 au 28 novembre 2016, toujours dans la capitale Rwandaise.
- Vincent Biruta, Ministre des ressources naturelles de la République du Rwanda, ouvrant la cérémonie, a rappelé la quintessence de ladite session ministérielle. Il a mis un accent particulier sur la situation de crise et de pérennité de la COMIFAC. De ce fait, le ministre rwandais a révélé que les pays du bassin du Congo font face à de nombreux défis pour valoriser durablement les produits forestiers tout en permettant la contribution significative du secteur à l’économie nationale et régionale. Egalement, son souhait ardent a été de voir l’impact de cette rencontre ministérielle sur la gestion efficiente et durable des écosystèmes forestiers pour laquelle la COMIFAC devrait jouer un rôle prépondérant. A noter que peu avant son intervention, plusieurs personnalités ont pris la parole, notamment le Facilitateur de l’Union Européenne du PFBC, M. Anders Henriksson ; de Mme Marie-Thérèse Chantal Mfoula, Secrétaire générale adjointe de la CEEAC, en charge de l’intégration, ainsi que M. Raymond Mbitikon, Secrétaire Exécutif de la COMIFAC.
Le financement, un goulot d’étranglement
Cette rencontre de Kigali a été une opportunité pour les délégués des pays membres de dresser un bilan sur la situation générale de la COMIFAC aussi bien sur l’aspect financier qu’institutionnel. Financièrement, les ministres ont exprimé leur vive préoccupation sur la situation de crise et de la pérennité de l’organisation que traverse l’institution et qui perdure. Ils ont, malheureusement, relevé que les résolutions prises par la session ministérielle de Kinshasa, de la COMIFAC tenue au mois de mai 2016, dans sa résolution 17, portant sur la situation de financement n’ont pas été appliquées par les Etats membres, à l’exception du Cameroun. Cette problématique a poussé le ministre des Ressources naturelles du Rwanda, en sa qualité du président en exercice de la COMIFAC d’initier une démarche de transmettre une correspondance à ses collègues en charge des forêts et environnement et à leur tour, de les transmettre aux chefs d’Etat respectifs. Pour la mise en œuvre des résolutions des sessions du conseil des Ministres pour la période 2015-2016, les Ministres ont pris acte de l’état d’avancement de la mise en œuvre desdites résolutions dont le taux moyen de réalisation se situe à 53%. D’où, leur invite aux pays membres de la COMIFAC à mettre en œuvre ces résolutions qui leurs sont adressées à savoir, celle relative à l’apurement des arriérés de leurs contributions. Et le paiement de ces arriérés permettra la mise en œuvre effective du Plan d’actions biennal 2017-2018 du Secrétariat Exécutif, adopté par les Ministres.
Adoption du budget biennal 2017-2018 de la COMIFAC
En dépit de la conjoncture financière qui prévaut dans les pays membres de la COMIFAC et conscients de cette réalité, les Ministres ont approuvé le projet du budget biennal 2017-2018 de l’organisation qui s’élève à hauteur de 2.646.546.787 FCFA (4.034.634 euros) reparti de la manière suivante : 1.336.546.FCFA (2.037.552 euros) pour le fonctionnement de la COMIFAC et 1.310.000.000 (1.997.082 euros) pour la mise en œuvre du Plan d’actions. Ainsi, pour la mise en effective dudit Plan, les ministres ont invité les pays débiteurs à prendre des mesures urgentes en vue d’apurer la totalité des arriérés de leurs contributions conformément à la décision 17 de la session de Kinshasa de mai dernier.
Par ailleurs, les Ministres ont exhorté les partenaires techniques et financiers de s’assurer avant tout appui que le pays bénéficiaire est en règle avec ses contributions à la COMIFAC.
Au cours de cette rencontre, les ministres ont revu le système de suivi-évaluation de la COMIFAC. A ce titre, ils ont pris acte du fonctionnement de la Plate-forme de suivi évaluation de la mise en œuvre du Plan de convergence. Ils ont aussi approuvé le Manuel de suivi évaluation. En outre, les ministres ont instruit les Coordinations Nationales COMIFAC d’animer au niveau national, la plate-forme Suivi Convergence et à contribuer à la mise en œuvre du Manuel dans leurs pays respectifs.
Quid sur le sommet des Chefs d’Etat sur la conservation et de la gestion durable des écosystèmes forestiers Afrique centrale.
S’agissant de cette question, les ministres ont réitéré l’importance de la tenue du troisième Sommet des Chefs d’Etats et de la nécessité de poursuivre les consultations entre les pays pour l’organisation de cet évènement. Dans cette optique, Mme Rosalie Matondo, Ministre de l’économie forestière, de l’environnement et du Développement durable de la République du Congo, a informé les ministres de la tenue prochaine à Brazzaville d’une conférence de haut niveau sur le Fonds bleu lancé par le Président Denis Sassou N’Guesso, en marge de la COP22 de Marrakech, et de la possibilité de saisir cette opportunité pour tenir un Sommet des Chefs d’Etat de la COMIFAC.
La COMIFAC, un nouveau visage !
Nouvel élan, nouveau visage. Arrivés en fin de mandat, les ministres ont décidé de la nomination des nouveaux cadres aux postes statutaires. Parmi les heureux nominés figurent, M. Ndomba Ngoye Raymond (Gabon) au poste de Secrétaire Exécutif ; Secrétaire Exécutif Adjoint-Coordonnateur Technique, M. Itsoua-Madzous Gervais Ludovic (Congo-Brazzaville) ; et au poste de Directeur Administratif et finacier, M. Ekane Cosmas Nzuobontane (Cameroun).
Raoul Siemeni