Congrès UICN: Interview de Dr Cosma Wilungula Balongelwa, Directeur général de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN).
AEP : Nous aimerons savoir ce que c’est l’ICCN, les objectifs et missions qui lui sont assignés ?
L’ICCN est l’agence nationale, gouvernementale en République Démocratique du Congo qui est en charge de la conservation, de la protection, de la gestion, de toutes les aires protégées et tout ce qui est parc, réserve et domaine de chasse, sans oublier le jardin botanique et zoologique en République démocratique du Congo. Nous avons une mission importante, celle de s’occuper de la gestion et de la protection de toute la faune et flore de ce pays afin d’assurer et de favoriser le tourisme au niveau national ; gérer toutes les stations que nous appelons les stations des captures ; les cercles ou sites appelés didactiques tels que les zoos où l’éducation des enfants sont entre autre assurés directement par l’admission des espèces, d’où dans le jardin botanique on peut voir tant d’espèces de faune que de flore. Tout cela fait partie de nos missions mais également nous nous occupons à assurer de la mise en œuvre de toutes les conventions internationales auxquelles le pays a adhéré et ratifié dans le cadre des différents accords multilatéraux et bilatéraux, toutes les conventions comme le patrimoine mondial, le CITES, le changement climatique, nous sommes aussi membre des conventions telles que l’UICN où l’on se trouve aujourd’hui indépendamment de la République démocratique du Congo en tant qu’Etat. L’ICCN en tant qu’agence de gestion des aires protégées est aussi membre de l’UICN voilà un peu diversifié plusieurs de nos missions tant d’intérêt local; national que humanitaire et international.
La République Démocratique du Congo est le plus grand patrimoine forestier en Afrique centrale voir dans le Bassin du Congo, alors quels sont les défis identifiés auxquels l’ICCN fait face au niveau de la conservation ?
Les défis sont immenses et énormes, je peux vous avouer dans nos Etats africains d’une manière générale, en dehors de la COMIFAC les questions de forêts et autres sont beaucoup plus théoriques, mais nous qui gérons ces forêts au quotidien nous sentons qu’il y’a plusieurs faiblesses dans l’accompagnement dont on aurait aimé avoir du pouvoir étatique dans nos Etats, nous sommes nous même les représentants de l’Etat à ce niveau le secteur et il n’est pas autant accompagné comme d’autres secteurs de la vie nationale pourtant c’est le plus grand secteur qui fait la fierté de nos Etats du bassin du Congo. L’autre grand défi est le manque de stratégies de nos plans d’aménagement qui présente des faiblesses dans le sens où nous ne tenons pas compte de toutes ces populations et autres qui y vivent et qui dépendent totalement de ces forêts, et sont plusieurs fois victimes de ceux que ces forêts auraient pu les apporter mais nous avons la responsabilité d’apporter des alternatives à toutes ces populations ; veiller à ce que ces forêts soient maintenues mais aussi la gestion de ces forêts. Nous sommes conscients qu’ils sont victimes de toutes nos pratiques assez caduques tels que l’agriculture sur brûlis ; la déforestation ; le besoin de l’énergie bois et également le manque d’aménagement planifié de nos Etats pour l’affectation des terres, tout cela entraine des sérieux problèmes à cette forêt qui risque de subir une dégradation par la faiblesse de gestion qui est constatée au niveau national ainsi qu’à la plupart des pays africains compte tenu de nos cultures, de nos coutumes où l’homme africain est très lié à son milieu à sa forêt, alors si l’on a pas des mécanismes réels de pouvoir les gérer cela pose problème.
Nous avons trouvé certaine solution c’est la création des aires protégées qui permette de sécuriser certaine portion de cette forêt assez efficacement, mais jusque-là nous avons suivi nos rapports les aires protégés en Afrique centrale et selon nos sources d’informations cela ne représentent que 9% de près de 200.000.000 d’hectares équivaut à 58.000.000 d’hectares protégés, alors cela ne représente pas grand chose suite à l’actuel défi international du changement climatique ; du réchauffement planétaire et autres, mais nous avons encore une grande partie de nos forêts qui jour après jour demeurent dans l’insécurité et peuvent être dégradées. Pendant que les autres à travers le monde parlent de reboisement et de la restauration, chez nous cela ne fait pas encore parti des objectifs de notre agenda dans des mécanismes de gestion, alors on est toujours confronté à tous ces défis, et même les quelques aires protégées qui existent font encore l’objet de beaucoup de pollution ; d’intérêt croisé et contradictoire qui font que nous avons suffisamment des problèmes pour garder leur intégrité pour tant ça aura été l’une des solutions de pouvoir sauver une partie de nos forêts voilà un peu les multiples défis qui se présentent à nous.
N’oublions pas la mauvaise gestion de nos eaux et autres qui font que nos forêts ne cessent de s’amenuiser parce que plusieurs nappes d’eaux sont entrain d’assécher ; le braconnage très répandu en Afrique centrale. Nous oublions que ce sont ces animaux qui sont des grands agronomes qui plantent toutes nos forêts. Savez-vous que nous avons des plantes qui ne peuvent pas pousser si les graines ne sont pas passées dans l’estomac des certains types d’animaux ? Et lorsque ces animaux sont tués il est très difficile que ces types d’arbres refassent surface, et ainsi la diminution de ces espèces, des primates, des oiseaux, de ces grands mammifères et autres diminuent aussi la chance de régénération de nos forêts et cela pose également des problèmes dans la gestion de toutes les forêts en Afrique centrale.
La RDC connait un certain nombre de difficulté d’insécurité, le problème de gestion des aires protégées est un défi quasiment immense. Aujourd’hui quel évaluation faites-vous de l’état de gestion des aires protégées au niveau de la RDC ?
Au niveau de la RDC, nous avons hérités d’une situation assez difficile et catastrophique parce que la RDC étant un des pays post-conflits ou en conflit, le niveau financier de l’Etat n’avait pas prévu assez de revenu pour financier le budget des aires protégées, car ce secteur était le plus ignoré du budget national mais depuis quelques temps il y’a eu du suivi et l’amélioration de nos aires protégées grâce à la crédibilité que nous avons prouvé à nos bailleurs afin qu’ils acceptent de nous apporter quelques fonds . Mais l’octroie de ce financement entraine beaucoup de conditionnalité ce qui ne nous permet pas d’assurer un lendemain meilleur pour nos aires protégées. Actuellement en RDC, nous sommes en train de remettre en question la gouvernance de nos aires protégées, alors nous avons dit qu’il était grand temps de penser autrement concernant la manière de gestion pour la protection de ces aires protégées face à l’insuffisance du budget de l’Etat ; face aux mécanismes des financements internationaux, il fallait trouver d’autres mécanismes afin d’attirer des financements nouveaux qui pourraient permettre aux aires protégées de se dire demain qu’elles peuvent encore être là et que les espèces peuvent être encore conservées. C’est principalement les initiatives et les idées innovatrices et créatives que l’on a mises en place pour ouvrir les gestions des aires protégées afin de capitaliser de nouveaux financements des personnes et des sociétés du secteur privé et même d’autres organisations de la société civile. Aujourd’hui, nous pouvons dire que ces expériences qui sont premières en Afrique sont entrain de faire bon chemin en RDC, afin de nous emmener à concilier conservation et développement durable.
Dans cette conciliation nous répondons maintenant aux préoccupations de la communauté, de la population, de tous ces peuples autochtones qui ne vivaient que de ces forêts que nous protégeons. Nous créons également des mécanismes d’autofinancement qui pourraient faire que demain ces aires protégées soient elles mêmes capable de produire des ressources pour pouvoir assurer leur pérennité et aussi d’aller vers le développement durable, répondre au besoin d’aujourd’hui et d’assurer la survie de ces aires et penser au besoin de demain qui nous a animé et qui montre effectivement les fruits réels. On crée des usines, des centrales hydroélectriques, on participe même à l’actionnariat dans certaines sociétés afin que les dividendes puissent rétrocéder des ressources aux aires protégées et répondre également au besoin de nos communautés.
A présent, nous sommes dans un pas, où si nous pouvons bien consolider et le partager en Afrique avec d’autres pays, demain nos aires protégées vont quitter le niveau d’enfant pauvre et être des vrais moteurs de développement pour nos pays. Voilà un peu la lecture que nous nous sommes faites. Nous avons jugé qu’ils étaient grand temps de se battre, de pousser nos réflexions si loin possible afin que quelque chose naisse pour changer l’mage de la gouvernance et de la gestion de nos aires protégées.
L’un des plus grands défis dans le bassin du Congo est la lutte contre le braconnage. Et nous aimerions savoir quelles sont les stratégies qui ont été mises en place en RDC pour éradiquer le braconnage, après ce phénomène de disparition de certains animaux emblématiques tels que les bonobos et les grands mammifères ?
Nous avons été victime de très grand braconnage, vous savez la RDC avec neuf frontières et toutes ces frontières pour un grand pays qui n’a pas pu à un certain moment contenir l’ensemble de toutes ces frontières parce qu’il y’a eu les intrusions de plusieurs malfrats qui sont rentrés. Aujourd’hui, l’écoute à travers le monde de certains trophées tels que les pointes d’ivoires, les pointes de rhino, les bébés gorilles et autres à travers les trafiquants de toutes zones ont suscité et créé le niveau de braconnage très élevé pour la RDC et nous étions frappés dans l’ensemble du pays. L’effectif des agents n’étant pas suffisant et la lutte contre ce braconnage exigeant des moyens assez solides dont nous n’avions pas, nous avons subi un grand coup. Nous avons mis des stratégies pour essayer de stopper le braconnage mais sans grand succès, l’exemple du Parc Ngaramba en deux ans plus de 2000 éléphants ont été exterminés parce que les braconniers venaient avec des moyens (armes lourds, hélicoptères…) mettant en fuite même les gardes du parc. Face à toutes ces faiblesses, nous avons compris qu’il était grand temps pour nous de se tourner vers le pouvoir gouvernemental, en coopération avec les autorités nous avons obtenu l’appui même du chef de l’état en personne qui a autorisé pour une première fois les services de l’armée de venir en aide aux gardes du parc. Dans plusieurs parcs, nous avons donc pu obtenir de l’état major de l’armée non seulement l’appui d’hommes mais aussi des équipements qui nous permettent de faire face à ces braconniers. Le Braconnage en RDC n’est pas seulement celui des hommes ou femmes qui cherchent à vendre les animaux qu’ils tuent, mais plutôt c’est un braconnage inquiétant, où des bandes des hommes armés se sont retranchés dans les aires protégées, ont fait de ces aires protégées leurs bases arrières, afin de pouvoir trouver des ressources pour s’équiper et s’approvisionner militairement. Nous n’avons donc pas seulement eu à faire à un braconnage mais plutôt des guerres de destruction des ressources naturelles, et face à ces guerres, les gardes du parc ne peuvent rien faire car ils ne sont pas formés pour cela. Mais en dépit de tout cela, nous continuons à tenir le coup et à conserver les quelques espèces existantes en essayant de les sauver, aucune disparition d’un quelconque n’a été signalé même si certaines espèces ont été gravement touchées à part les rhinocéros blancs du nord dont les individus qui restaient ne sont plus visibles mais nous ne pouvons pas encore aller s’hasarder à lancer des recherches dans une zone qui est assez périlleuse, mais nous croyons que d’ici une dizaine d’années on aura l’occasion d’annoncer si les rhinocéros blancs ont disparu ou non. Mais toutes les autres espèces nous pouvons attester de leur présence même si leurs effectifs ont considérablement été réduits. Le braconnage a été l’un des grands fléaux qui a frappé le secteur de la conservation, mais la participation du chef de l’Etat par sa mise à disposition qui sont d’hommes bien formés en armes issus des différents services de l’état comme les services de renseignements de l’état, de la police et autres, et ensemble fusionné on a pu avoir l’information en environnement, en écologie, en systématique d’animaux et des plantes afin de reformer ce mécanisme de protection. Voila la plus grande stratégie que nous avons mise en place et nous croyons qu’elle va être plus opérationnelle maintenant, car nous sommes dans la phase de la mise en œuvre de cette grande stratégie.
L’autre aspect c’est le rôle de la société civile, au niveau de l’UICN, comment associez-vous votre stratégie pour les intégrer ou collaborer avec d’autres acteurs quand on sait qu’en Afrique Centrale c’est souvent à couteau tiré entre les agences, les organisations de la société civile, l’implication de communauté riveraine et locale, et même les peuples autochtones?
C’est vrai la société civile s’est présentée comme vous le dites en syndicat avec pour rôle de bousculer l’appareil étatique qui était au début un peu mal perçu mais nous avons eu certaines faveurs, des oreilles attentives qui ont commencées à comprendre afin qu’on puisse concilier à la fois des exigences de la société civile et ceux de la Loi. Et il fallait leur dire que les lois nous donnent une certaine manière de gérer un niveau de définition de management des aires protégées, mais nous avons fait comprendre aux sociétés civiles qui sont porte-paroles des populations que la conservation aujourd’hui n’est plus celle de l’époque coloniale, ce n’est plus un parc ou réserve pour les blancs mais c’est maintenant une réserve pour nous même, toutes ces aires sont d’abord un patrimoine local, national avant d’être un patrimoine international puis humanitaire. Nous avons appelé toutes nos communautés à s’approprier ces aires protégées, alors nous avons pu obtenir certaines ouvertures. Ces ouvertures sont dans le mécanisme de gestion de chaque aire protégée et on a eu la participation d’une personne de la société civile pour comprendre les décisions, définir les orientations, la planification, le plan de gestion et nous sommes allés un peu plus loin en donnant certaines des aires protégées sous gestion de nos amis des organisations civiles ; des ONG et cela a permis que nous puissions commencer à nous mettre un tout petit peu ensemble et puis nous leur avons apporté ces ouvertures. Nous pouvions facilement venir dans ce genre de grand forum et aller partout mais eux n’avaient pas assez de possibilité, ainsi nous avons commencé à demander à certains éléments de la société civile à se joindre à nous pour aussi aller écouter et suivre ce qui se raconte ailleurs et c’est ça des erreurs qui étaient commises par des gestions anciennes de ne pas essayer d’approcher ses amis et de penser qu’ils n’étaient que ceux qui pouvaient jouer le rôle de syndicats ; et de pouvoir barrer le mécanisme de gestion. Mais vous savez aussi que la société civile est multiple et diverse ce qui fait que quelque soit ce que je vous dis, nous avons encore du fil à retordre avec certains groupe qui naissent de jour en jours, et qui ne cessent de nous jeter des bouées rouges dès qu’il y’a un problème. Nous croyons que nous continuerons à assumer parce qu’on conserve pour le bien de notre population et le premier bénéficiaire de la conservation c’est la société civile, alors elle doit faire partie de tous les processus de la conservation des aires protégées, adhérer à la vision nouvelle que nous avons afin de nous accompagner dans cet exercice. C’est l’idéal auquel nous tenons à les inviter d’avantage, pour toute l’Afrique centrale, cela aurait été un grand pas si la société civile, les gestionnaires étatiques et privés peuvent faire route ensemble alors nous allons sauver notre patrimoine national.
Il est difficile de concilier pauvreté, développement et conservation, la pression sur les ressources naturelles est liée quelques fois au facteur pauvreté. Actuellement au niveau de l’ICCN, on parle de ressources comment financez-vous les activités ? Projetez-vous des solutions pour faire face à ce besoin de développement dû au manque de financement ?
La pauvreté est l’un des grands défis, ce qui a fait à ce que face à cela nos populations des communautés riveraines se sont vite retournées vers nous les gestionnaires en nous demandant toutes sortes de solutions telles que faire des routes, construire les hôpitaux et même de pouvoir aux frais de scolarité des enfants, c’est comme si un parc dans un coin est devenu à lui-même toute la république. Nous ne sommes que l’un des secteurs dans l’administration générale du pays, puisque nous avons des gestionnaires du développement rural, de l’éducation, des affaires sociales etc. Alors ces populations locales des aires protégées demandent à leur protéger d’assurer toutes les fonctions de la vie nationale, lorsque rien est fait ils se mettent à dire que nous voulons leurs ressources comme si les ressources des aires protégées sont volées par les gestionnaires, nous ne sommes que des gardiens de la banque naturelle qui obligent aux peuples d’épargner leur ressource afin que nous gérons leurs épargnes. C’est cette dimension qui est difficile à comprendre, mais nous leur disons : c’est votre richesse et épargne mais comme vous avez du mal à les protéger nous sommes là en tant que mandataire de l’Etat pour vous aider à conserver.
Ne dit on pas qu’un ventre affamé n’as point d’oreille ? Donc, il faut trouver des alternatives et des réponses à la faim et aux besoins de la population, alors aujourd’hui nous nous retournons vers nos bailleurs et dire il ne sert à rien de financer l’aire protégée sans financer les populations des alentours parce que vous nous créez des problèmes en refusant que nous puisions poser un acte envers ces communautés. Mais, nous croyons que nos cris se sont fait entendre, pour une fois l’union européenne a accepté de disposer les financements pour les communautés afin de pratiquer l’agriculture durable ; l‘électricité rurale et tout autre et cela les enchantent. Nous aimerions aussi que la banque mondiale, les allemands, les autres bailleurs de fonds saisissent ce message parce qu’il n’y aura pas de conservation aussi longtemps que la grande pauvreté entoure les aires protégées et nous sommes tous conscients de cela, en tant que citoyen d’Afrique centrale, d’Afrique et Congolais nous ne pouvons pas être heureux de voir que nous protégeons mais des personnes meurent de faim. Où vont-ils faire la cueillette ? Nous sommes un peuple qui a longtemps vécu de la cueillette mais en matière de conservation et de protection des ressources, les peuples ne peuvent plus avoir l’accès aux ressources naturelles ; à tous ces produits non ligneux qu’ils doivent utiliser, qu’est ce que nous les donnons en retour ? C’est ça le plus grand défi de la conservation en Afrique et nous devons continuer à travailler parce que nous ne pouvons pas dire que nous avons réussi du moment où, on n’a pas dépassé ce cap et nous sommes là dedans et nous devons s’efforcer d’avantage à être des solutions pour nos populations. Que les aires protégées et ceux qui financent soient des solutions d’où la nécessité de créer un développement au travers des aires protégées comme un pôle qui pourra répondre au besoin des populations, leur donner de l’emploi ; leur donner des ouvertures possible ; mais également les aider d’adhérer à la vision de la conservation et l’accompagnement de la protection de nos aires protégées.
Au niveau de l’ICCN que peut-on retenir en termes de coopération ; de stratégie ; de collaboration sous-régionale et internationale des réalisations faites en terme de perspectives de coopération du moment où les Etats ont les frontières et les animaux ne l’ont pas? Comment collaborez-vous avec les Etats voisins et les institutions auxquelles vous -souscrivez?
Là nous félicitons la COMIFAC et le RAPAC qui sont déjà des institutions sous-régionales qui jouent un rôle important dans cette intégration de la mission commune parce que les forêts du bassin du Congo couvrent effectivement cette espace et nous sommes obligés de pouvoir travailler ensemble. La coopération est très importante, vous savez qu’aujourd’hui nous avons un projet et un financement commun entre la RDC et la république du Congo sur le lac Ntoumba et Pelé, c’est un financement qui est en train de s’exécuter avec nos amis de WWF, mais c’est déjà fait une collaboration transfrontalière entre les deux voisins au niveau du lac pelé et ntoumba , nous sommes entrain de s’efforcer à rétablir les relations dès que la situation au Sud-Soudan peut se rétablir avec le parc de Guaraba et de Lontoto, nous sommes plus victime de tous les dégâts qui se passent en République Soudanaise lorsque toutes ces populations fuient pendant les guerres, maintenant elles se réfugient dans les parcs mais dans notre parc de Guaraba, ils doivent manger et vivre d’où un braconnage accéléré mais si nous renforçons les coopérations et les collaborations transfrontalières nous pouvons contenir ces dégâts. Il en est de même pour le grand Virunga, le Rwanda, l’Ouganda et la RDC, alors nous pensons qu’il est grand temps de renforcer ces relations au niveau de nos institutions.
Le RAPAC et la COMIFAC répondent déjà mieux avec tous les apports qu’il y’a eu, mais au niveau austral nous pensons que toute relation doit s’inscrire dans une vision de renforcement de nos capacités dans la lutte contre tous les défis communs que nous partageons de la protection et de la préservation de nos ressources naturelles, nous pensons qu’aujourd’hui nous sommes vraiment dans un débat et dans un début avec tous ces mécanismes d’intégration. L’important doit être une seule chose, c’est souvent ce que nous ne discutons pas, les agences de conservation doivent avoir beaucoup de pouvoir et doivent être suffisamment renforcées, mais si elles continuent à être noyautées par d’autres dispositions au niveau de nos Etats cela diminue leur capacité d’assurer l’intégration alors, au lieu de demander comme nous aimons le faire que l’Etat prenne des choses en main, nous croyons qu’il était temps pour nous d’assurer pleinement nos responsabilités par le biais de nos Etats, pour que les agences entre elles puissent assumer beaucoup plus de responsabilité et à aller vers les mécanismes d’intégration réelle. Cela sécurisera nos pays les uns envers les autres parce que s’il y’a des braconniers en RDC, au Congo Brazzaville on sait comment les arrêter et on saura comment prévenir quand ils vont fuir par la Centrafrique et ailleurs, de même quand ils quittent le Congo Brazzaville pour la RDC, nous sommes prévenus et nous pouvons agir, donc si nous avons tous ces facilités et tous ces mécanismes nous croyons que nous aurons une coopération parfaite et une intégration qui va assurer l’homogénéité dans nos principes de gestion autant de nos pays et de la protection de nos ressources respectives, afin qu’elles soient bénéfiques pour nos pays et pour l’humanité tout entière. C’est donc une thématique importante, la perception de la coopération mais également le renforcement de cette coopération ; de la capacité d’intégration qui va aider tous les pays africains à sauvegarder cette richesse merveilleuse que nous avons dans cette partie de l’Afrique.
Par Raoul SIEMENI