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Interview AEP

Entretien avec Monsieur Jacques Denis TSANGA, Ministre des Eaux et forêts chargé de l’Environnement et du Développement Durable de la République du Gabon

Nous sommes à la clôture de la troisième édition interministérielle sur la santé et l’environnement en Afrique. Quels sont les réels enjeux du continent sur cette corrélation ?

Au sortir de cette conférence interministérielle qui se déroule dix ans après la déclaration de Libreville et après les engagements de Luanda. Donc, c’était l’occasion de faire le point d’une décennie après sur la mise en œuvre de l’ensemble des onze résolutions publiées à Libreville, à cette époque et il ressort de l’analyse de ce bilan, les experts l’on bien fait pour montrer que dix ans après, il y a certainement des insuffisances qui ont été relevées, mais il y a certainement aussi des espérances et des défis.

C’est l’ensemble de ces problématiques qui ont été posées et nous sommes arrivés au terme de celles-ci à l’adoption d’une stratégie globale pour les dix années à venir et cela demande de la part des Etats beaucoup plus d’engagement. Mais, je pense aussi que, ce qui est important, c’est qu’il y ait une association davantage des partenaires et nous avons vu la nécessité d’associer aussi bien le gouvernement, la société civile que d’autres acteurs pour contribuer à la prise en compte parce que, le lien est établi,  un environnement sain, c’est une santé saine, un environnement dégradé c’est aussi une fragilisation de nos populations.

Comment pensez-vous que l’Afrique qui traverse une période de crise sur plusieurs plans, saura adopter au-delà des décisions prises dans le cadre d’une telle concertation, les mesures visant à mettre en place sa politique en matière de Santé-Environnement ?

Mais, nous n’avons pas le choix. Et je pense à l’analyse de tout ce qui a été dit, il y a certes des problèmes au plan financier, on l’a tous relevé, mais nous devrions le faire au niveau des Etats avec le concours des bailleurs. Je pense qu’au-delà de tout ça, c’est déjà beaucoup de volonté à mettre en œuvre et qu’au-delà des financements, des instruments juridiques et législatives, il y a un problème de sensibilisation, d’éducation et donc ça c’est des choses qui peuvent être faites avec de la volonté politique, la volonté de tous nos acteurs parce que, dans la préservation de notre environnement pour une santé saine, c’est une prise de conscience globale qui doit commencer à notre avis. A mon humble avis par l’éducation même des jeunes, pour que ce que nous faisons aujourd’hui qui  contribue à  dégrader l’environnement, ne soit pas fait par nos enfants.  Donc, la prise de conscience doit être à tous les niveaux éducationnels, sensibilisation mais, encore une fois c’est une synergie qui doit mobiliser l’ensemble des acteurs.

Vous avez effectivement participé à la présidence de cette activité. Quel bilan pouvez-vous dresser de façon globale sur le déroulement de cette conférence ?

La conférence s’est déroulée de façon remarquable et positive. La question que vous posez, c’est maintenant que nous soyons tous mobilisés pour que, au-delà de la positivité de l’organisation, au-delà de la pertinence des résolutions qui ont été prises, nous nous mettions tous ensemble pour avancer dans une même direction et que le duo Santé-Environnement soit garant d’une Afrique débarrassée de beaucoup de maux. La convention de Bamako dont on a parlé est utile. Mais, c’est les comportements vers lesquels nous devons tendre pour que nous arrivions à considérer que de toute façon, si nous voulons préserver notre environnement pour avoir une santé saine, nous devons aussi penser que nos comportements d’aujourd’hui devront assurer aux générations futures un environnement sain pour une santé saine.

 

Propos recueillis par Raoul SIEMENI

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