Le Comité d’investissement de la Chambre africaine de l’énergie (la Chambre) s’est réuni pour la deuxième fois depuis sa nomination au milieu de l’année dernière, pour définir un programme visant à faciliter la mobilisation de capitaux pour des projets énergétiques en Afrique. Le comité a reconnu la difficulté accrue de mobiliser des capitaux pour des projets énergétiques dans une ère post Covid. Cependant, le comité a convenu à l’unanimité que les projets d’énergie africaine restent extrêmement rentables, lorsqu’ils sont abordés avec la bonne structure d’investissement. Selon le Forum économique mondial, «la population urbaine de l’Afrique devrait presque tripler d’ici 2050, pour atteindre 1,34 milliard ». Par conséquent, il y a un besoin important d’investissements dans l’énergie pour répondre à leurs besoins, pour faciliter le développement de l’industrie et la création de revenus et d’emplois indispensables.
La discussion s’est concentrée sur les solutions au manque actuel d’investissements. « La manière traditionnelle d’investir est en train de changer. » A déclaré Nosizwe Nokwe-Macamo, président exécutif et fondateur de Raise Africa Investments. « La Chambre africaine de l’énergie doit chercher à puiser dans des flux de financement non traditionnels et regarder plus loin que les points chauds géographiques habituels pour les investissements » Elle a ajouté.
Gontse Moseneke, PDG de Mahube Infrastructure, a déclaré : « Nous devons utiliser cette situation actuelle pour découvrir où de nouvelles opportunités se présentent. Nos ressources naturelles doivent être traduites en capital permanent et il faut des organes comme la Chambre suffisamment audacieux pour faciliter la fourniture de l’énergie nécessaire à cette fin. Au sujet de la transition énergétique, il a déclaré que c’était une opportunité pour les Africains de se restructurer, sachant que la localisation est essentielle.
Enfin, Folarin Lajumoke, Vice-président pour l’Afrique chez ION a souligné que « Les gouvernements ont un rôle essentiel à jouer dans la recherche de capitaux indispensables pour financer des projets pétroliers et gaziers. Les événements récents créent un paysage très concurrentiel à l’échelle mondiale. Afin de pousser les investisseurs vers l’Afrique, les conditions fiscales devraient être revues en tenant compte du retour sur investissement d’un investisseur potentiel ou d’un explorateur. De nombreux termes fiscaux ne sont plus adaptés à leur objectif, compte tenu de la tendance émergente de la transition énergétique. Le financement des hydrocarbures en Afrique sera en concurrence non seulement avec des opportunités similaires sur d’autres continents, mais également avec d’autres secteurs tels que l’agriculture, la technologie et les énergies renouvelables. Dans un marché baissier, les conditions fiscales et les politiques en place pourraient faire basculer un explorateur / investisseur d’un bassin géologique à un autre. La bureaucratie intransigeante en matière d’exploration est un autre défi majeur. L’exploration aide à réduire les risques géologiques, attirant ainsi les investissements. Des conditions fiscales peu attrayantes, associées à des excès bureaucratiques vers l’exploration, sont toxiques pour la mobilisation de capitaux. En outre, les NOC africains ont un rôle important à jouer en devenant des entreprises énergétiques à cycle complet qui recherchent des opportunités en dehors de leur propre pays. Une NOC diversifié tel que Qatar Petroleum ou Petronas est mieux placée pour mobiliser des capitaux pour la croissance / expansion qu’un autre qui ne l’est pas. Elle est également politiquement stratégique pour la croissance indispensable du commerce intra-africain. »
C’est dans cette optique que la Chambre Africaine de l’Énergie fera appel aux investisseurs et porteurs de projets intéressés pour se rapprocher de la Chambre et bénéficier de son réseau de partenaires et de membres pour faciliter la mise en œuvre de projets. « Nous continuerons à établir des partenariats avec le secteur privé et les gouvernements du monde entier pour attirer des financements essentiels pour des projets énergétiques», a déclaré Samantha Raoult, Directrice des relations internationales à la chambre.
Dans un premier temps, il est impératif d’identifier les besoins énergétiques dans différents pays africains et d’approcher directement une gamme d’investisseurs potentiels à travers le continent et dans le monde pour répondre aux besoins du marché. La Chambre est la voix du secteur et continuera à construire des ponts qui rassemblent les gouvernements et les entreprises de l’industrie énergétique africaine pour trouver un terrain d’entente.
L’année à venir est importante, avec des projets phares du Sénégal au Mozambique, en passant par la Guinée équatoriale. S’il existe un besoin mondial de projets énergétiques à faible émission de carbone, il est important de mettre en contexte le fait que combinés, les pays africains représentent un peu plus de 3% des émissions de gaz à effet de serre du monde, alors qu’ils abritent 14% de la population. Notre mission principale à la Chambre est de continuer à lutter contre la pauvreté énergétique et d’encourager le développement des ressources africaines pour améliorer les moyens de subsistance des Africains. La collaboration, l’adaptation à l’environnement changeant et la mise à profit des ressources locales seront essentielles pour atteindre cet objectif.
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