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Environnement

Le rhinocéros blanc, proie de trafiquants congolais

Prohibée à la vente, une corne de rhinocéros blanc a été saisie à Singapour. La piste remontée, des arrestations ont eu lieu en RDC…

La vigilance des services aéroportuaires de Singapour n’a pas été endormie par le tissu décoré d’une figure religieuse qui enveloppait le colis. Sous les figurines d’éléphants en bois adressées à un destinataire localisé au Vietnam, les agents d’Interpol ont découvert une corne de rhinocéros blanc de plus d’un kilo et demi. Une protubérance prisée en Asie pour ses supposés effets aphrodisiaques mais interdite à la vente, le rhinocéros figurant parmi les espèces protégées.

En remontant le trajet de la marchandise prohibée, les enquêteurs ont commencé à démanteler un réseau de trafiquants implanté en RDC. Présents dans le colis saisi, des documents officiels du ministère congolais de la Culture et des Arts autorisant l’exportation des œuvres d’art d’artisanat et ethnographiques ont trahi un niveau de complicité élevé.

À Kinshasa, quatre personnes – notamment des fonctionnaires – ont d’ores et déjà été interpellées par les autorités congolaises, tandis que d’autres sont activement recherchées, en particulier l’expéditeur du colis, un présumé artiste qui a pris la fuite. L’agent de celui-ci, lui, a été appréhendé le 18 février.

Braconnage et sécheresse

Au moment où l’être humain sombre en quasi-dépression économico-sanitaire, l’animal n’est guère la priorité. Surtout quand certaines espèces comme le pangolin ou la chauve-souris sont mis à l’index et même si le confinement de quelques régions du globe a permis à une certaine faune de reprendre ses droits. Pourtant, les événements de ces dernières années ont démontré que la planète en plein réchauffement est un tout dont l’équilibre est garanti par la biodiversité. Et le groupe des « Ceratotherium simum » auquel appartient l’animal mutilé est le seul représentant actuel du genre Ceratotherium, l’une des quatre catégories de rhinocéros.

Certes, le World Wildlife Fund (WWF) se réjouissait, il y a quelques mois, d’une augmentation récente des effectifs de l’espèce en Afrique australe. Mais le parc Kruger, la plus grande réserve d’Afrique du Sud, qui abrite la plus importante population de rhinocéros, vient de révéler que près de 70 % de son « cheptel » a disparu en dix ans, sous les effets conjugués du braconnage et de la sécheresse. Il serait dommage que les « Big Five » (lion, éléphant, buffle, léopard, rhinocéros) ne deviennent les « 4 fantastiques »…

Incompris, le Ceratotherium simum ? Gris, ce rhinocéros ne serait qualifié de « blanc » que suite à une erreur de traduction. Le nom que les fermiers d’Afrique du Sud lui auraient initialement attribué, « wijd-lip », signifiait « large lèvre », et non « lèvre blanche », comme avaient cru le comprendre les Afrikaners qui ont suivi…

https://www.jeuneafrique.com/

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