Le Programme Cameroun de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a rejoint la communauté mondiale pour partager ses expériences en matière de conservation de la nature en participant à la sixième édition du Congrès Mondial de la Nature qui s’est déroulée à Hawaï du 01 au 10 septembre 2016 sous le thème « La planète à la croisée des chemins ». En prenant part à cette rencontre internationale, le Programme Cameroun avait pour but d’apporter « une solution sur le choc actuel entre les besoins humains immédiats et leurs impacts à long terme sur la capacité de la planète à soutenir la vie ». C’est ainsi que le Programme Cameroun a contribué aux réflexions sur les thématiques environnementales phares à savoir entre autres :
La lutte contre la criminalité faunique
La criminalité faunique qui prend de l’ampleur dans les pays de l’Afrique centrale a été au cœur des débats du Congrès Mondial. Le Cameroun et l’Afrique Centrale y ont largement contribué en partageant avec les acteurs de la conservation les enjeux et les défis de ce phénomène, ainsi que les mesures prises pour y faire face. C’était l’occasion pour le Réseau des Aires protégées d’Afrique Centrale (RAPAC) d’une part, de faire le point sur sa nouvelle dynamique de restructuration et de lancer un appel à la communauté internationale pour une soutien plus accru aux efforts des États des partenaires travaillant dans ce domaine et d’autres parts, de faire un plaidoyer pour réduire la demande au niveau des pays de destination de l’ivoire. L’expérience d’un Partenariat innovant sur la gestion de la faune sauvage a été partagée avec l’Asie et un appel a été lancé pour la réplication de cette expérience en Afrique centrale et pour une collaboration entre les deux régions pour des actions de plaidoyer.
La prise en compte des groupes vulnérables au processus REDD+ : des expériences innovantes partagées
La place essentielle du genre dans la mise en œuvre des processus de lutte contre les changements climatiques comme la REDD+ ne fait plus aucun doute. Le Cameroun dont l’expérience dans le domaine est considérée comme innovante a partagé les succès et expériences de la mise en place un partenariat international pour le développement des initiatives transformatrices en faveur du genre dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques. L’on en retient des approches novatrices en matière d’intégration des populations vulnérables dans la lutte contre les changements climatiques. Ce partage a donné lieu à des échanges en vue de stimuler le déclenchement des actions et initiatives transformatrices pour contribuer à la mise en œuvre du Programme de Travail de Lima sur le Genre.
La reconnaissance et l’atténuation des impacts des industries extractives sur la faune sauvage : un défi collectif
Les industries extractives bien qu’étant importantes pour le développement des pays impactent négativement sur la faune sauvage au Cameroun et en Afrique Centrale. Il est impératif que tous les acteurs soient au fait de l’ampleur de cette menace. Afin de susciter leur prise de conscience pour que des mesures adéquates soient prises, le programme Cameroun de l’UICN a organisé session de partage de l’expérience du Cameroun dans le Parc National de Lobéké. A la fin de cette dernière, tous les participants ont émis le vœu que cette expérience soit étendue dans tous les pays du Tri national de la Sangha et de certains sites de la RDC.
Un appel vivant des leaders africains à l’UICN et à la communauté internationale
Pour la première fois lors d’un Congrès Mondial de la Nature a été organisé un Forum sur l’Afrique. Plate forme unique de dialogue franc et constructif entre les leaders des Grandes Sous Régions de l’Afrique (Afrique de l’Ouest, Afrique Centrale, Afrique du Nord et Afrique du Sud) et la Directrice Générale de l’UICN, le forum avait pour but de présenter les enjeux et défis auxquels font face les pays d’Afrique. Ainsi, les attentes majeurs des pays ont été ont été présentés à l’UICN, à savoir (1) la mobilisation des ressources pour soutenir les politiques de conservation et de développement durable des pays Africains, (2) le besoin pour les pays africains que l’UICN soit leur porte parole auprès des institutions financières telles que « Global Environment Facility (GEF) » et le « Green Climat Fund (GCF) », (3) le développement des projets intégrateurs et structurants et (4) le besoin de renforcement des capacités des acteurs Africains.
Au cours de la rencontre, la COMIFAC a présenté son plan de convergence et a lancé un appel pour une forte mobilisation de nouveaux partenaires pour soutenir les efforts des pays en matière de conservation de la biodiversité et de développement durable. Madame Inger ANDERSEN a quant a elle salué les efforts des pays et rassuré les leaders que l’UICN se veut le porte-parole de l’Afrique, pour pousser la communauté internationales à prendre en compte les priorités de l’Afrique et pour la mobilisation de financements au profit de l’Afrique. Elle a encouragé les leaders à un plus grand engagement et efforts des gouvernements africains en vue de répondre à un large éventail de questions liées à l’utilisation durable des ressources naturelles, la chasse et le commerce illicite des espèces sauvages, etc.
Winnie KITIO T.
Chargée de la Communication
UICN-PACO Programme Cameroun
remi.jiagho@iucn.org