Dans le cadre de sa tournée sous-régionale qui l’aurait conduit tour à tour au Congo, au Gabon, en RDC et au Cameroun où Monsieur GORDIAN FANSO, Responsable de la politique des standards nationaux du Forest Stewardship Council, a bien voulu se confier au micro de Afrique Environnement Plus, pour nous parler des nouvelles normes FSC ainsi que des objectifs visés par cette tournée en Afrique centrale.
Par Raoul SIEMENI
Afrique Environnement Plus : Vous venez d’effectuer une tournée sous régionale dans le cadre de la promotion des normes FSC. Quel était l’objectif de cette tournée ?
GORDIAN: Premièrement, il faut absolument que dans chaque pays du Bassin du Congo qu’il y ait une norme FSC nationale. C’était l’un des premiers objectifs pour mettre en place dans chaque pays du Bassin du Congo un groupe qui va élaborer les normes nationales FSC. Le processus commence en invitant toutes les parties prenantes pour leur faire savoir qu’il y a un processus FSC qui va commencer dans leur pays.
Il s’agit du développement des nouvelles normes de FSC. Qu’est-ce qu’il y a de plus dans cette nouvelle procédure?
La plupart des pays dans le Bassin du Congo utilise la norme régionale qui a été développée par l’assemblage de tous les pays. On a organisé plusieurs ateliers pour en aboutir à ce niveau, mais jusque-là, il y a cette insatisfaction que la norme FSC ne reflète pas les réalités de chaque pays. Alors pour tenir compte de toute cette inquiétude au niveau de chaque pays, le FSC a pris l’opportunité parce que nous venons juste de compléter en 2012, la révision du critère FSC et après cette révision, c’est l’occasion exacte de revoir comment nous pouvons mettre en place les normes nationales, chose que nous sommes en train de faire ; nous allons profiter de l’occasion pour avoir dans chaque pays les normes qui sont très bien traitées au niveau national et qui sont testées sur le terrain dans chaque pays. C’est en sommes l’ajout de ce processus. En plus, il y a aussi dans les nouvelles principes de critères FSC, la question genre qui est aussi bien traitée et aussi le concept de intact forestlandscape et d’autres choses qui sont traitées et qui seront tenues en compte au niveau national.
Au-delà de ces motivations, quel est l’état actuel de la certification FSC dans le Bassin du Congo ?
Je pense qu’il y a une progression qui démontre que les sociétés sont intéressées et aussi que les gouvernements de la sous région supportent le travail du FSC, donc, nous avons eu l’occasion de regarder les statistiques et nous avons constaté que ces 5 dernières années, la certification FSC s’accroît dans la sous région et dans chaque pays. C’est vrai qu’il reste encore beaucoup de travail à faire au niveau promotionnel et aussi apporter le soutien aux sociétés à savoir comment trouver des marchés au niveau de l’Europe et au niveau des gouvernements, comment aider leurs politiques publiques, mais cela a une perspective positive.
Que peut-on retenir dans le cadre du développement des nouvelles normes FSC, leur entrée en vigueur et les parties prenantes et comment ces dernières ont participé à la mise en œuvre de ce nouveau processus?
Premièrement, il y a ce processus que nous lançons et nous avons fait un appel à toutes les parties prenantes, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous faisons cette tournée sous régionale dans le Bassin du Congo, afin que ces parties sachent qu’il y a un processus qui va se tenir dans leur pays et aussi qu’elles soient au courant qu’au cours du développement de ce processus elles seront contactées ; alors, ces parties prenantes peuvent prendre part soit en postulant comme membre du groupe de travail ou en s’intégrant dans le groupe consultatif. Mais en dehors du groupe consultatif, il y a aussi le territoire national et c’est la raison pour laquelle après chaque draft du document, il est publié dans le territoire national pour inviter les commentaires. Bref, on peut dire qu’il y a trois types de participation, au niveau du groupe de travail de l’élaboration des normes, au niveau du forum consultatif et quand les drafts sont prêts.
Au niveau des entreprises dans le cadre de la mise en vigueur de ces nouvelles normes, quel est le délai fixé et comment les entreprises doivent se préparer pour s’arrimer à cette nouvelle norme?
Actuellement, la procédure demande qu’il y ait une période de transition de 1 an maximum 2 ans. Je pense qu’il est important de communiquer afin que les gens sachent qu’il y a un processus en cours et qu’en prenant part à ce processus, ils doivent profiter pour savoir comment ce processus va les impacter. Avec les entreprises, je pense qu’il est très important qu’elles fassent part de ce processus pour être très bien informées, sinon de façon officielle, il ya une période de transition et après cette période tous les certificats qui sont de l’ancien système ne seront plus valables.
Quels sont les projets à venir dans le Bassin du Congo que le FSC va mener pour accompagner ce processus?
Il faut reconnaitre la grande responsabilité du gouvernement dans chaque pays puisque c’est lui qui est le détenteur de toutes les ressources naturelles, il faut avoir une bonne relation avec le gouvernement ; il faut aussi la formation sur cette notion FSC et que les gens comprennent exactement ce que nous faisons afin de mieux encourager les entreprises à aller vers la certification FSC. La relation avec l’administration et les entreprises est très importante pour le FSC. Nous avons un département au niveau international qui anime cette relation avec les entreprises qui sont certifiées FSC ; là nous essayons de chercher les marchés au niveau international et de mettre en contact les différentes entreprises avec les nouveaux marchés FSC pour qu’elles sachent exactement ce qui existe ailleurs et pour les encourager. Et en les incluant dans le processus comme parties prenantes clés, c’est déjà une opportunité pour eux de voir aussi ce qui est faisable au niveau de la société, d’une autre façon ce sont eux qui définissent leur standard. Donc, nous pouvons dire de façon indirecte que c’est un appui que nous apportons aux entreprises. Bref, ce sont les trois types de supports que je peux citer pour le moment.