Du 9 au 11 mars dernier s’est tenu à Kigali au Rwanda, un atelier sous régional de préparation des échéances futures sous la convention cadre des nations unies sur le climat organisé par la COMIFAC. A l’issue de cette rencontre, AEP s’est entretenu avec Monsieur NGABONZIZA Prime, Directeur Général des eaux et forêts du Rwanda.
AEP : Comment présentez-vous de manière globale la vision sur la politique de gouvernance forestière au niveau du Rwanda ?
NGABONZIZA Prime : Le Rwanda est un pays situé dans la région tropicale, l’aspect forestier revêt d’une importance capitale pour notre pays puisque la foresterie peut être considérée comme l’un des piliers du développement de notre pays. La foresterie au Rwanda est une activité qui est prise en considération car notre vision d’ici 2020 est qu’au moins 30% du territoire soit couvert par les forêts et cet objectif est en phase d’être atteint puisque notre territoire est couvert par les forêts à 29,6%. Cette initiative est faisable grâce à toutes les populations du Rwanda, aux différents partenaires dans le domaine de la foresterie car n’eût été leurs efforts et notre bonne gouvernance qui met un accent particulier sur la foresterie, nous ne serions pas à ce niveau actuel. Le deuxième point est que la foresterie génère de l’emploie pour notre population et des fonds puisque les produits forestiers sont exploités et sont vendus suivant leur utilisation et la foresterie contribue aussi au bois de chauffage. Je vais insister sur ce dernier point car la vision de notre domaine forestier n’est pas le bois de chauffage, notre vision est plutôt de faire de la forêt une activité économique et substituer de manière efficace à l’utilisation des produits forestiers comme le bois de chauffage par d’autres alternatives comme le foyer amélioré, le gaz, le briquet, et là nous avons des indices qui nous montrent qu’on peut faire grand-chose avec la substitution du bois de chauffage par d’autres alternatives d’énergie. En 2000, 94% de la population rwandaise utilisait l’énergie comme le bois de chauffage dans la cuisine ou autres, notre vision actuelle est qu’en 2020, au moins 50% de la population devrait utiliser le bois de chauffage comme source d’énergie et cela se fera avec la collaboration des autres ministères.
Comment le Rwanda a réussi à mieux gérer la conciliation entre les problèmes de terre, la gestion forestière et agricole?
Je tiens tout d’abord à remercier notre président de la république car c’est grâce à lui que tout cela a été faisable. Il a mis en place une bonne politique de la gestion du domaine forestier et de la synergie entre les autres secteurs qui touchent la forêt. Je pourrais dire que tous les secteurs ont une relation étroite avec le secteur forestier. Par exemple, si le secteur agricole n’a pas une bonne politique, cela va directement affecter le patrimoine forestier puisque les agriculteurs vont envahir les superficies qui devraient être couvertes par les forêts ; sans une bonne politique de l’habitat, les gens iraient construire même dans le domaine forestier et le domaine forestier est préservé grâce à une bonne planification de l’habitat ; sans une bonne politique de transport qui oriente là où doit passer la route, les forêts seraient en danger. Donc, Ce qui nous amène à être en bonne état d’exécution de la politique forestière c’est la bonne gouvernance de tous les secteurs du pays.
Quelle est votre vision d’approche de collaboration avec la COMIFAC dont vous êtes membres?
Vous savez que la présidence de la COMIFAC est assurée par le Rwanda, et nous sommes dans des organismes internationaux et régionaux qui œuvrent dans le secteur forestier. Le Rwanda est comme d’autres pays, membres des différentes organisations telles que la COMIFAC et il soutient très profondément toutes actions qui mènent à une amélioration et à une bonne gestion du patrimoine forestier car sans la forêt la vie serait en danger avec le développement de l’industrie, la destruction de la couche d’ozone. Le Rwanda doit fournir tous ses efforts pour construire un monde avec peu d’émissions de gaz à effet de serre.
Par Raoul Siemeni