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Interview AEP

Mr Raymond NDOMBA NGOYE, Secrétaire Exécutif de la COMIFAC

Dans son interview, le Secrétaire Exécutif s’est réjoui de la tenue de cette réunion : « Nous fêtons en même temps la dixième session de conseil des ministres et les 20 ans de la déclaration dite de Yaoundé 1999 et le premier point remarquable à l’actif de la COMIFAC…est la conservation de la biodiversité pour le bien de l’humanité tout entière ».

Afrique environnement plus : vous venez d’organiser la dixième session ordinaire du conseil des ministres de la COMIFAC. Que revêt l’importance de cette activité pour vous ?

 

Secrétaire Exécutif : merci Afrique Environnement je tiens d’abord à vous renouvelez la gratitude de la COMIFAC pour les efforts que vous ne cessez de consentir pour la couverture médiatique de tous les événements concernent la COMIFAC.

Revenant à votre question sur la dixième session, il faut savoir que c’est une session statutaire prévu par les dispositions du traité qui stipule que un conseil de ministre ordinaire doit se tenir une fois tous les deux ans, le dernier en espèce s’est tenu en novembre 2016 à Kigali , on a connu un peu de retard car Sao-tomé qui devrait abrité celui de 2018 n’a pu le faire pour des raisons indépendantes  de sa volonté et je me suis rapproché du gouvernement  Camerounais qui heureusement à accepter  d’accueillir cette rencontre.

Hormis ce caractère statutaire de la tenue de cette session, il y a un caractère purement politique parce que comme vous le savez c’est le 17 mars 1999 que les Chefs d’Etats en organisé le premier sommet sur la concertation et la gestion des écosystèmes forestier, donc mars 1999, mars 2019 exactement 20 ans que la déclaration de Yaoundé a été signé.

Nous fêtons en même temps la dixième session de conseil des ministres et les 20 ans de la déclaration dite de Yaoundé 1999.  Donc au sortir de ce grand événement je suis comblé de joie, de satisfaction parce que c’est une réussite totale. Je suis dans ce processus depuis 1999, j’ai vu naître la COMIFAC, j’ai participé à toutes les sessions ministérielles mais je ne me rappel pas avoir vu une session qui a regroupé tous les ministres des forêts et de l’Environnement des pays de la COMIFAC, comme cette session de Yaoundé. Les objectifs assignés à cet événement ont été largement atteints donc en tant Secrétaire exécutif, organisateur principal de cet événement ayant bénéficié de l’appui du gouvernement camerounais et des autres partenaires, je suis très satisfait.

Le conseil des ministres s’est dérouler, qu’est-ce que nous pouvons retenir comme des éléments assez spécifiques qui sont contenue dans le rapport final et qui méritent d’être partagé 

La session ministérielle a été précédée par la session des experts et souvent, ce sont les experts qui traitent des dossiers techniques et financiers avant de les soumettre à l’appréciation des Ministres. Il y a plusieurs points qui concernent surtout le fonctionnement de l’institution, son avenir à la suite des mutations qui s’opèrent dans la sous-région notamment, dans le processus de rationalisation des institutions de la sous-région.

Les Ministres ont mis un accent sur le financement et ce n’est un secret pour personne que le secrétariat exécutif traverse les zones de turbulence consécutive au non payement par plusieurs Etats de leurs contributions égalitaires, lesquelles permettent à la COMIFAC de fonctionner. A ce sujet, mandat a été confié au nouveau président en l’exercice de tout mettre en œuvre pour que le troisième sommet des Chefs d’Etat se tienne dans un pays de la COMIFAC, et a cette effet, il va prendre attache avec ses paires de la sous-région pour organiser une tournée inter-état afin de rencontrer la plus haute autorité de ces Etats au niveau des chefs de gouvernement ou au niveau des Chefs d’Etats.

Dès que le sommet sera convoqué, j’espère bien que les Chefs d’Etats ou de gouvernement prendrons les décisions idoines pour remettre sur les rails la COMIFAC sur le plan financier. En dehors des finances, bien sûr, les préoccupations des Ministres ont porté également sur le processus de rationalisation des institutions parce que vous avez vu et visitez comme moi les efforts que le gouvernement Camerounais fait pour doter la COMIFAC d’un siège digne de ce nom et imaginez-vous que demain le Cameroun apprenne que la COMIFAC n’existe plus, ce serait un grand souci pour ce gouvernement au regard des efforts consentis.

Heureusement que le coordonnateur du secrétariat technique du comité de pilotage de réforme nous à rassurer de ce que la COMIFAC à sa place et elle sera même renforcer par les institutions similaires. Donc, il y aura une grande COMIFAC qui va intégrer toutes les autres structures qui s’occupent de la gestion forestière, faunique etc.… donc je crois que ce sont les deux points essentiels.  Pour les autres, ce sont les instructions qui nous ont été données par rapport à la présentation des documents lors des prochains conseils et puis le suivi de la mise en œuvre des projets et programmes sous régionaux qui sont sous la coordination et là ils nous ont instruit en effet de signer des accords de collaboration notamment avec le PFBC, car cette structure regroupant les partenaires qui nous accompagnent dans la sous-région mobilise davantage de financement et  appui les pays et la COMIFAC dans la mise en œuvre du Plan de Convergence

 20 ans après la déclaration de Yaoundé, du chemin à certainement été fait mais, qu’est-ce qu’on peut retenir s’il en était besoin de bénéfique que cette institution ait pu réaliser ?

Vous savez que la gestion durable des forêts est un processus évolutif. Le premier point remarquable à l’actif de la COMIFAC et de ses pays membres, est la conservation de la biodiversité pour le bien de l’humanité tout entière. La forêt du bassin du Congo est le deuxième poumon écologique du monde après celui de l’Amazonie, mais vu le fait que ce bassin soit situé en Afrique Centrale, ceci reste un bien de l’humanité tout entière. Quand un pays sacrifie 17% de son territoire pour le bien de l’humanité tout entière, il faut reconnaitre que c’est un fait rare et parfois les zones qui sont sacrifiées sont aussi riches en biodiversité qu’en ressources naturelles, parfois les mines, le pétrole y sont présents. Mais, les pays choisissent de sacrifier ce qui devrait contribuer au développement sociaux économiques de leurs Etats pour le bien de l’humanité. C’est un apport considérable des Etats membres de la COMIFAC à l’Humanité tout entière. Le deuxième grand intérêt de la COMIFAC vis-à-vis des pays et de la communauté est les mises en œuvre des conventions cadre des Nations-Unies sur le changement climatique, la désertification et sur la biodiversité.

La COMIFAC dispose d’un Plan de Convergence qui est un cadre de planification stratégique qui intègre les activités, et ce plan contribue à la mise en œuvre des objectifs du développement durable et à la mise en œuvre de la stratégie des Nations Unis sur les forêts. Donc, les pays de l’Afrique Centrale font déjà beaucoup pour l’humanité d’abord et pour leur propre bien. A côté de cela, il y a le renforcement des capacités. Aujourd’hui, il y a les thématiques émergentes telles que le protocole de Nagoya avec son instrument APA, le Fonds vert climat. Donc, nos experts n’ont pas suffisamment les capacités de mobiliser ces Fonds et aujourd’hui la COMIFAC s’attèle à accompagner ces Etats à mobiliser les financements à travers le renforcement des capacités des experts sous régionaux qui aujourd’hui sont à même de mener les démarches auprès des bailleurs de financement innovant comme le Font vert climat pour mobiliser les financements à l’effet de mettre en œuvre leurs contributions nationales déterminées (CDN).

20 ans d’existe, 20 ans de collaboration avec certains partenaires. Alors comment est-ce que vous pouvez apprécier de nos jours l’action des partenaires autour de cette institution qui elle-même peine à avoir des moyens structurels de fonctionnement pour dynamiser sa structure ?

Les ministres se sont penchés sur ce point essentiel parce qu’ils ont constaté que l’essentiel des activités de mise en œuvre de plan de convergence soit au niveau national comme au niveau sous régional est mener par les partenaires, ce qui n’est pas normal, il faudrait que la tendance s’inverse pour que les pays soient devant et les partenaires les compagnes dans ce cadre en tenant compte de la déclaration de Paris sur la ligne.

Et les partenaires ne doivent appuyer les pays que suivant les priorités nationales. Il faut pas qu’un partenaire vienne mener une activité qui n’est pas une activité prioritaire pour le pays, donc les partenaires contribuent beaucoup pour la COMIFAC et ces pays parce que si on fait la ratio aujourd’hui même si les contributions des partenaires en Afrique centrale sont mineures comparativement à celles des autres zones   écologique tropicale comme l’Amazonie et l’Asie du Sud-Est, ils font tout de même des efforts pour accompagner nos Etats  avec qui nous travaillons main dans la main, aussi avec la facilitation du partenariat pour les forêts du bassin du Congo à l’effet de mobiliser plus de partenaire éventuellement et plus de financement pour élaborer des projets et programme pour l’intérêt de la gestion durable dans la zone d’Afrique Centrale.

Les plateformes de la société civile rassemblées autour de la CEFDHAC font également parties des acteurs de la vie de cette institution depuis son lancement, quelle bilan faites-vous du fonctionnement de ces plateformes au sein de la CEFDHAC ?

La CEFDHAC a été l’élément déclencheur de la création de la COMIFAC, vous vous rappelez du processus de Brazzaville, c’est 1976 qu’on n’a lancé la CEFDHAC qui est la Conférence sur les écosystèmes des Forêts Dense et Humide l’Afrique Central.

Je sais que la CEFDHAC est un des organes cités dans le traité notamment, l’article 18 qui peut signer des conventions de collaboration avec la COMIFAC, mais je crois que la CEFDHAC a besoin également de réforme et d’une organisation particulière parce qu’il faudrait que la CEFDHAC ne soit considéré comme un instrument d’un Etat, mais une structure sous régionale qui devrait intégrer toutes les parties prenantes en son sein même, au niveau national.

Je constate que certains membres de la société civile ne travaillent pas de concert avec la CEFDHAC et la COMIFAC. Donc, notre rôle n’est pas de rejeter, car la gestion durable est une affaire de toutes les parties prenantes.  Donc je crois que les efforts sont faits dans ce sens pour réorganiser la CEFDHAC en y intégrant toutes les parties prenantes parce que la CEFDHAC n’est pas seulement les réseaux, mais aussi un forum sous régional, alors il est normal que les dispositions du traité qui stipule que pour mener ces activités au niveau national, le secrétariat exécutif s’appuie sur les fora nationaux qui sont consultés même par les administrations, les opérateurs économiques et la société civile. Hors aujourd’hui, il y a confusion dans ce sens que la CEFDHAC se réclame comme une structure de la société civile. Si seulement c’est le forum dont en parle dans le traité, donc elle devrait intégrer toutes les parties prenantes et travailler de concert avec le secrétariat exécutif de la COMIFAC.

Quelles sont les dispositions qui sont prises pour concourir à l’ouverture de la COMIFAC dans une plus large perspective de communication et d’information afin que des institutions d’Etats et internationale puissent suffisamment glaner les bénéfices de tout ce qui est produit au sein de cette institution ?

C’est une des tâches du Secrétaire Exécutif qui doit promouvoir la visibilité de la COMIFAC lors des foras nationaux à travers des événements parallèles. C’est pour cela que le RECEIAC est un de nos bras pour nous accompagner dans la vulgarisation des activités que nous menons, la promotion de la visibilité de la COMIFAC pour que le plus grand nombre soit au courant de l’existence de la COMIFAC et voit d’un bon œil toutes les activités qui sont menées aussi bien au niveau sous régional qu’au niveau national.

La COMIFAC est toujours présente à tous les forums internationaux notamment les COP, les conférences des parties sur les conventions cadre des Nations Unis sur les forêts et l’environnement.  Avant ces retrouvailles, la COMIFAC dispose des groupes de travail thématique. Lorsqu’il s’agit de la convention sur la biodiversité, le GTBAC regroupe tous les acteurs spécialisés en matière de biodiversité, prépare la position commune de la sous-région et l’intègre dans la position Africaine. Cette position est toujours prise en compte lorsqu’il s’agit d’être au niveau Africain et défendre les intérêts de l’Afrique parce que si vous voyez bien en Afrique, la grande forêt se trouve en Afrique Central et donc c’est nous qui connaissons les préoccupations des gestions durables des forêts mieux que ceux qui sont au Nord, à l’Est ou à l’Ouest de notre continent.

Je crois que la visibilité de la COMIFAC est un processus, une action qui ne s’arrête pas, mais on va toujours au fil des années sensibiliser les partenaires comme l’on a déjà commencé avec les Nations-Unies qui considèrent la COMIFAC comme un instrument très essentiel aussi bien pour le monde que pour le Bassin du Congo.

Raoul SIEMENI

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