Au Nigeria, le marché des concentrés de tomates est l’un des plus importants d’Afrique. Avec la consommation galopante, les importations de la denrée ont bondi, ces dernières années. Un véritable défi pour les autorités ainsi que pour le secteur privé.
Le bout du tunnel semble encore loin pour l’unité de traitement de tomates du géant Dangote.
Lancée en mars 2016 avec pour ambition de substituer les importations de concentrés en provenance d’Inde, l’usine est toujours aux prises avec des difficultés d’approvisionnement. Selon Abdulkareem Kaita, directeur général de l’usine, 300 tonnes de tomates sont transformées actuellement par jour.
S’il s’agit du plus haut niveau traité depuis sa mise en service, il reste toutefois à peine suffisant pour faire tourner l’installation dotée d’un potentiel journalier de 1200 tonnes de fruits.
Cette situation de sous-utilisation des capacités de production entraîne une flambée des coûts opérationnels et dégrade les perspectives de rentabilité de l’usine qui a coûté 20 millions $. « Pour l’instant, nous comptons nos pertes », a confié à Bloomberg le dirigeant.
Afin d’améliorer son rendement, la compagnie envisage notamment de créer un centre de production de tomates, d’ici la prochaine saison, et compte sur la Banque centrale nigériane pour fournir du crédit aux fermiers faisant partie de son réseau contractuel (6000 individus).
Elle veut également améliorer l’acheminement du produit depuis les champs des producteurs vers l’usine ; un processus plombé actuellement par l’inaccessibilité de villages de production et le mauvais état des routes.
Pour rappel, le Nigeria est le 2e producteur africain de tomates et le 3e importateur de concentrés de tomates du continent. Il consacre annuellement plus de 300 millions $ aux achats de la denrée selon les estimations du cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers (PwC).
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