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Environnement

Programme de gestion durable des sols : L’approche interdisciplinaire et interinstitutionnelle saluée  

En visite, le 29 Juillet 2016, à la station de l’Institut sénégalais de recherches agricoles de Sangalkam, les ministres sénégalais et français de l’Agriculture ont magnifié l’approche participative et les dynamiques interdisciplinaire et interinstitutionnelle du programme de gestion durable des sols. Cette initiative, selon le Dr Papa Abdoulaye Seck et Stéphane Le Foll, a permis d’améliorer les revenus des producteurs du bassin arachidier.

A Notto Diobass, Sanghé et environs, les populations ont retrouvé le sourire. Il y a 10, voire 20 ans, les terres de ces localités étaient dégradées et non arables. Grâce au programme de gestion durable des sols, qui réunit l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra), l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’Institut national de pédologie (Inp), l’Agence nationale de conseil agricole et rural (Ancar), etc., les producteurs de la zone ont commencé à exploiter et à valoriser leurs terres.  Stéphane Le Foll, ministre français de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, a visité ce site de recherche-développement sur la fertilité des déchets organiques de Sangalkam.

La délégation ministérielle a visité le Laboratoire mixte international pour l’intensification écologique des sols cultivés en Afrique de l’Ouest. C’est une plateforme de recherche et de formation en science du sol pour une augmentation de la production agricole et la préservation de l’environnement. Selon les experts de l’Isra et de l’Ufr Svt de l’Université de Ouagadougou, l’objectif, c’est de contrôler la qualité des sols à travers des indicateurs comme la biodiversité, les bilans et stocks de carbone et les polluants métalliques et organiques.
Ndèye Fatou Ndiaye, présidente de l’Organisation des producteurs de Notto Diobass, a confié que ce programme, entamé en 2011, a permis un rechargement de la nappe. « L’impact de ce programme est réel », a-t-elle affirmé. Dans ces localités, on a recommencé à cultiver le riz, à s’adonner à nouveau à l’horticulture et à pratiquer l’aquaculture et l’élevage intensif.

Les villages de Notto Diobass, Sanghé et environs étaient confrontés à trois problèmes : l’érosion hydrique, l’érosion éolienne et la baisse de la fertilisation. Les populations, pour reconstituer la couche arable, avaient divisé la commune en quatre sous-zones pour lutter contre ces types d’érosion. Ce, avec les technologies de gestion durable des sols. Enthousiaste, Ndèye Fatou Ndiaye a magnifié cette initiative qui a favorisé, selon elle, la création d’emplois, l’élevage intensif et la mise en place d’unités de transformation laitière.  Mme Ndiaye a informé que Notto Diobass bénéficiera bientôt d’un Domaine agricole communautaire (Dac). Au début, huit communes étaient concernées par ce programme qui est élargi à 30 collectivités locales dans le bassin arachidier.

« Il faut créer des systèmes »
Magnifiant la visite de son homologue français, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Dr Papa Abdoulaye Seck, a indiqué qu’il ne peut y avoir de gestion durable des ressources « sans une approche participative ». « Ce qui se passe à Diobass est un exemple concret montrant que sans l’implication effective des populations, il est difficile de réussir dans ce domaine extrêmement difficile », a-t-il soutenu, saluant les dynamiques interdisciplinaire et interinstitutionnelle. « C’est en créant ces masses critiques qu’on arrivera à prendre à bras-le-corps les véritables problèmes et à aller de l’avant », a-t-il ajouté, estimant que la gestion durable des sols doit être menée à travers le triptyque atténuation-adaptation-croissance. Selon M. Seck, l’exemple de Diobass prouve que « les populations ont réussi à faire mieux en adoptant des techniques agroécologiques ». « Aujourd’hui, s’est-il réjoui, le riz est devenu à Diobass un système de production grâce à la gestion durable des sols ».

Lui emboîtant le pas, le ministre français de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt a déclaré que tout doit être construit dans un « système et non plus comme un cloisonnement ». « Il faut créer des systèmes qui bouclent et qui se bouclent eux-mêmes », a conseillé Stéphane Le Foll. Techniquement, le porte-parole du gouvernement français a souligné que cela nécessite « du savoir, de l’organisation interprofessionnelle, territoriale et locale et l’implication de tous ».

Retour des jeunes a l’agriculture a notto diobass  : Stéphane Le Foll magnifie une « victoire idéologique »
Suivant les explications de la présidente de l’Organisation des producteurs de Diobass avec le retour des jeunes de la zone à l’agriculture, le ministre français de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt a qualifié cette initiative de « victoire idéologique ». Il a indiqué qu’aucun discours politique n’est arrivé à réussir une telle prouesse. « Quand on est capable de redonner un sens à ce que l’on fait de manière collective, on finit par intéresser des jeunes qui étaient détournés des activités agricoles. C’est une victoire idéologique. C’est un message très fort », a déclaré Stéphane Le Foll. Il a affirmé que le pari du développement ne peut être réussi au sud du Sahara sans avoir au préalable offert aux jeunes « des modèles qui leur donnent à nouveau de l’intérêt ». De même, il a estimé que chacun doit participer à la lutte contre le réchauffement climatique pour toute la planète. « C’est un message magnifique. C’est une manière de dire à l’ensemble de la planète, vous y avez tous intérêt », a commenté M. Le Foll.

Lutte contre le rechauffement climatique : Le Sénégal dispose de 1.600 biodigesteurs

Abdou Karim Kane du Programme national du biodigesteur (Pnb) a indiqué que le Sénégal en dispose 1.600 à l’échelle nationale. Il a donné cette information, hier, au cours de la visite du ministre français de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt à la station d’Isra de Sangalkam. Stéphane Le Foll a salué le travail réalisé par ce programme. « C’est une maîtrise technique et du temps à économiser. Au lieu d’aller chercher de l’énergie ailleurs, ici, nous la stockons. En plus, nous avons des déchets pour fertiliser des sols. Ce sont des process et des systèmes extrêmement importants », a-t-il dit. De l’avis du Dr Pape Abdoulaye Seck, le Programme national du biodigesteur prouve qu’il est possible de satisfaire les besoins des populations en matière de gaz, de renforcer le dispositif d’exploitation agricole et d’aller de l’avant.
Auparavant, Stephane Le Foll a rappelé que si on laisse la température continuer à monter, la planète sera confrontée à d’énormes problèmes. « Les grands principes de la Cop 21, à savoir, atténuation-adaptation, doivent s’accompagner de la croissance pour chacun », a-t-il dit.

Par Souleymane Diam SY

lesoleil.sn

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