Le plan d’action national pour l’éléphant (Pané 2019-2028) a été adopté le 3 août, à Brazzaville, après deux ans d’enquête. La grille de protection engage le gouvernement congolais à aménager les aires protégées dans le pays, soit plus de 11,5 % du territoire national.
L’adoption dès le début de ce mois du Pané est une réponse aux multiples recommandations formulées par les structures de mise en œuvre de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages menacées d’extinction (Cites), l’Initiative pour la protection des éléphants(EPI), l’ONG Stop Ivory, le Fonds mondial pour la nature et autres associations qui militent dans ce domaine.
Des menaces liées au braconnage et à la déforestation pèsent, en effet, sur la survie de l’éléphant et de son habitat. Les moyens utilisés pour commettre ces crimes environnementaux deviennent de plus en plus sophistiqués, impliquant de véritables réseaux criminels organisés. Le registre du ministère de la Justice montre qu’en 2016, plus de 32% des infractions sur la faune ont été commises par l’usage d’armes de guerre.
C’est pourquoi la nouvelle stratégie fixe comme domaines d’interventions prioritaires la réduction de l’abattage illégal des éléphants et le commerce illicite de leurs produits, la lutte contre le braconnage, le maintien de leur habitat à travers l’aménagement des aires protégées, la réduction des conflits hommes-éléphants, la sensibilisation des institutions gouvernementales et des communautés riveraines, le renforcement des connaissances scientifiques ainsi que la coopération transfrontalière.
Pour la ministre de l’Economie forestière, Rosalie Matondo, cette feuille de route n’est que la transposition à l’échelle nationale du Plan d’action de l’éléphant d’Afrique. « Doté d’un Plan d’action national pour l’ivoire 2015, le Congo renouvelle sa détermination inconditionnelle d’assurer la pérennité de l’espèce dans sa globalité, intégrant au sein du Pané des espèces de conservation plus large, des objectifs spécifiques à long terme, y compris le développement d’activités prioritaires », a-t- elle assuré.
Cette feuille de route constitue pour autant un outil « adéquat » d’orientation et de communication entre les acteurs impliqués dans ce processus de conservation de la nature. Car, elle sert de cadre à travers lequel des solutions techniques et financières seront assurées par les parties prenantes (le gouvernement, le secteur privé, la société civile, y compris les partenaires au développement).
Parmi les sites visés par le projet d’aménagement, il y a le Trinational de la Sangha (TNS), un complexe transfrontalier situé dans le nord-ouest du Bassin du Congo. Le TNS comprend trois parcs nationaux contigus couvrant une superficie totale de 754,286 hectares, à savoir le Parc national de Lobéké au Cameroun, le Parc national de Nouabalé-Ndoki au Congo et le Parc national de Dzanga-Ndoki en République centrafricaine.
Dieudonné Ekoutouba Bobomela est le coordonnateur national de l’espace Tridom interzone Congo, un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Il se félicite du progrès réalisé mais surtout de l’implication des autres administrations telles que la douane, la gendarmerie, la police et la justice. La pauvreté, selon lui, est en partie à l’origine du phénomène de braconnage et de déforestation. Il suggère qu’en plus de ce Pané 2019-2028, soient mis en place des projets de développement en faveur des communautés locales.
Source : Agence d’information d’Afrique centrale