Sous l’impulsion du président Uhuru Kenyatta, le Kenya rejoint aujourd’hui un nombre croissant de pays africains qui prennent une mesure décisive de lutte contre le cancer du col de l’utérus, une cause commune de mortalité féminine dans le pays et dans la Région. Cette mesure concerne l’introduction du vaccin contre le papillomavirus humain (PVH) dans son calendrier de vaccination systématique.
« Je vous en prie, ne combattons pas la science – répondons aux questions, discutons et trouvons un accord parce que nous souhaitons tous un avenir juste et prospère pour nos enfants », a déclaré le président kenyan lors du lancement de la stratégie de lutte contre le cancer du col de l’utérus dans une cour d’école de Mombasa, où le vaccin contre le papillomavirus humain a été administré à près de 45 filles.
Les parents, enseignants et responsables des communautés d’origine de ces filles se sont joints au président kenyan, aux responsables gouvernementaux, à Mgr Martin Kivuva Musonde, archevêque catholique de Mombasa, et à d’autres dignitaires religieux pour saluer cette nouvelle stratégie dont l’importance n’est plus à démontrer.
Le cancer du col de l’utérus est l’un des rares cancers que l’on peut presque entièrement prévenir. Le vaccin contre le papillomavirus humain est efficace contre la majorité des souches de ce virus, qui sont à l’origine de plus de 70 % des cas de cancer du col de l’utérus.
Le vaccin contre le papillomavirus humain, utilisé pour lutter contre le cancer du col de l’utérus, est efficace lorsqu’il est administré avant l’exposition au virus, lequel virus se transmet par voie sexuelle. Le Kenya cible 800 000 filles âgées de 10 ans dans tout le pays, après avoir fondé la stratégie sur les leçons tirées de l’expérience d’un projet de démonstration exécuté dans le comté de Kitui il y a quelques années de cela. Le vaccin est administré sur la partie supérieure du bras en deux doses, à six mois d’intervalle.
« Au Kenya, neuf femmes meurent chaque jour de causes liées au cancer du col de l’utérus », a expliqué l’honorable Sicily Kariuki, secrétaire du Cabinet pour la santé, lors de la fête de lancement d’aujourd’hui à Mombasa, ajoutant que les femmes dans la vingtaine sont désormais vulnérables. « Cette triste situation doit être inversée. Le vaccin contre le papillomavirus humain a le potentiel de réduire le fardeau du cancer du col de 70 %.
Le Kenya devient le douzième pays d’Afrique de l’Est et australe à intégrer le vaccin contre le papillomavirus humain dans son programme de vaccination systématique.
« Dans de nombreuses parties d’Afrique, le dépistage du cancer du col de l’utérus est limité et l’on dispose de très peu de capacités de prise en charge des cas avancés. Cela est dû en grande partie à un accès inadéquat aux services de soins de santé », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Nous félicitons le Kenya pour son engagement dans la prévention du cancer du col de l’utérus, et nous espérons que d’autres pays prendront des mesures similaires. »
En 2018, pour éliminer le cancer du col de l’utérus, l’OMS a appelé ses partenaires et les pays à élargir l’accès et la couverture de trois interventions essentielles : le dépistage et le traitement des lésions précancéreuses, la prise en charge du cancer du col et la vaccination contre le papillomavirus humain.
Le Dr Rudi Eggers, Représentant de l’OMS au Kenya, a aussi félicité le gouvernement d’avoir introduit le vaccin contre le papillomavirus humain dans le calendrier national de vaccination. « L’OMS reconnaît l’importance du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé mondial important. Le Kenya a une fois de plus montré son engagement envers la santé de sa population en s’assurant que toutes les filles admissibles reçoivent le vaccin contre le papillomavirus humain, qui se trouve être un vaccin sûr et efficace », a déclaré le Dr Eggers.
Pour préparer l’introduction nationale du vaccin contre le papillomavirus humain, le Kenya a exécuté avec succès un projet de démonstration entre 2013 et 2015 dans le comté de Kitui, dont le taux de couverture était de 95 % chez 22 500 filles.
L’OMS continuera d’apporter son appui aux pays pour qu’ils puissent distribuer le vaccin contre le papillomavirus humain, tout en élargissant l’accès et la couverture du dépistage et du traitement du cancer du col de l’utérus afin de sauver des vies et de promouvoir le bien-être des femmes et des filles dans la Région africaine.