La dernière publication de l`Organisation des Nations unies pour l`agriculture et l`alimentation (Fao) sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture (Sofia), fait état d`une augmentation de la consommation mondiale de poisson par habitant qui a dépassé les 20 kilos par an. Selon la Fao, cette situation est le résultat d`un approvisionnement aquacole plus important. Au Sénégal, malgré les nouvelles politiques de développement du secteur, la production reste faible avec 1095 tonnes en 2014, loin derrière des pays comme le Nigeria.
Pour la première fois, la consommation mondiale de poisson par habitant a dépassé les 20 kilos par an. Selon la dernière publication de l`organisation des Nations unies pour l`agriculture et l`alimentation (Fao) sur la situation mondiale des pêches et de l’aqua¬cul¬ture (Sofia), cette situation est due à des captures record pour certaines des principales espèces et une réduction du gaspillage. Mais c`est aussi le résultat d`un approvisionnement aquacole plus important. En effet, la Fao informe que pour ces dernières décennies, l’approvisionnement mondial en poisson destiné à la consommation humaine a surpassé la croissance démographique. «Les premières estimations suggèrent que la consommation par habitant, qui dépasse maintenant les 20 kilos et qui a donc doublé depuis les années 1960, s’explique en grande partie par la croissance de l’aquaculture», révèle l`organisation. C`est dire l`importance que revêt ce secteur qui pourtant, au Sénégal en est à ses balbutiements. Après des années de tâtonnements, les autorités ont fait de l`aquaculture un secteur prioritaire du Plan Sénégal émergent (Pse). Seulement, le rythme de croissance enregistré ne permet pas encore au pays de jouer les premiers rôles. De 371,3 tonnes en 2012, la production est passée à 704,6 tonnes en 2013 et 1095 tonnes en 2014. Cette même année, la production globale du secteur a atteint les 73,8 millions de tonnes dans le monde dont un tiers de mollusques, crustacés et autres animaux hormis les poissons, souligne la Fao.
La Chine reste le premier producteur aquacole au monde, mais le rapport note qu`en Afrique, des pays comme le Nigeria, se distinguent. Dans ce pays, la production aquacole est 20 fois plus importante que lors des deux dernières décennies et l’ensemble de l’Afri¬que subsaharienne semble suivre ce rythme, souligne la publication.
Au Sénégal, les zones favorables à la pratique ne maquent pas. Outre la région de Matam, Sédhiou ou encore Kédougou présentent des atouts. Ne restent qu`à mettre en place l’encadrement nécessaire et lever les contraintes pour une production plus importante. A l’échelle nationale, les productions sont encore loin de permettre de lever l’étau qui pèse sur la pêche de capture.
Pêche de capture
En 2014, la production mondiale de la pêche de capture s’élevait à 93,4 millions de tonnes, comprenant les prises issues de la pêche continentale, légèrement en hausse ces deux dernières années. Au total, 4,6 millions de navires de pêche existaient dans le monde en 2014, dont 90% étaient situés en Asie et en Afrique, et seuls 64 000 d’entre eux mesuraient 24 mètres ou plus. Conséquence, la Sofia indi¬que que «près d’un tiers des stocks de poissons commerciaux sont à présent pêchés à des niveaux biologiquement non viables, soit trois fois plus qu’en 1974».
Il faut dire qu`a l’échelle mondiale, les poissons ont fourni 6,7 % de l’ensemble des protéines consommées par les humains et offert une source abondante d’acides gras oméga-3, de vitamines, de calcium, de zinc et de fer. Sur le plan commercial, les produits issus de la pêche ont représenté 1% du commerce mondial de marchandises en termes de valeur et plus de 9% du total des exportations agricoles. En 2014, les exportations mondiales s’élevaient à 148 milliards de dollars, une hausse de 8 milliards de dollars par rapport à 1976. Dans les pays en développement, les exportations des produits de la pêche ont rapporté 80 milliards de dollars, générant ainsi des revenus commerciaux nets plus élevés que ceux liés à la viande, au tabac, au riz et au sucre, tous réunis, souligne la Fao.
lequotidien.sn
Mame Woury THIOUBOU