Le spectaculaire incendie qui ravage depuis deux jours la montagne emblématique surplombant Le Cap, destination touristique à la pointe du continent, et qui a partiellement détruit son université, semblait largement maîtrisé mardi, selon l’administration des parcs naturels et les pompiers.
« Environ 90% de l’incendie est maîtrisé et quelque 600 hectares ont brûlé », a précisé dans la matinée Rey Thakhuli le porte-parole des parcs naturels sud-africains.
Des vents forts avaient alimenté les flammes apparues dimanche matin sur la montagne au sommet allongé, appelée pour cette raison montagne de la Table.
Mardi, la météo était plus clémente, facilitant le travail des pompiers. Cinq hélicoptères s’activaient pour larguer de l’eau sur les zones jouxtant la ville, a précisé le porte-parole.
Le feu a ravagé le restaurant voisin d’un monument à la gloire du colon britannique Cecil Rhodes, qui offre une vue exceptionnelle sur le port, un moulin à vent datant du XVIIIe siècle, des maisons et plusieurs bâtiments de la Cape Town University en contrebas, notamment sa précieuse bibliothèque d’histoire africaine.
« Ce ne sont pas seulement des bâtiments historiques qui ont été perdus, mais aussi leur contenu et leurs collections », avait souligné la Cape Town Heritage trust, association de préservation du patrimoine, dans un communiqué rédigé lundi depuis un bureau « enveloppé dans un panache de fumée ».
Les images de la bibliothèque en feu montrent un bâtiment néo-classique, avec d’immenses colonnes en pierre, englouti dans des flammes orange. A l’intérieur, la salle de lecture a été entièrement ravagée.
Certaines pièces, contenant les documents les plus précieux, pourraient avoir été protégés par la fermeture automatisée de parois anti-feu, avait expliqué la ville dès dimanche. Mais l’inventaire reste à faire.
Mamokgethi Phakeng, la vice-chancelière de cette prestigieuse université qui a formé des générations de chercheurs africains, a qualifié la perte de « profonde ».
« Nous avons perdu notre précieuse collection et certaines parties ne pourront être remplacées », notamment une bonne partie de la collection d’études africaines, quelque 3.500 films africains, des archives gouvernementales, a-t-elle expliqué à la télévision d’informations en continu eNCA.
« Nous sommes anéantis », a-t-elle ajouté.
Plus de 4.000 riverains et étudiants de la Cape Town University (UCT) ont été évacués depuis dimanche par mesure de précaution, selon la ville et l’université. Ils ont été relogés dans des hébergements temporaires.
L’incendie a prospéré toute la nuit de lundi à mardi, alimenté par des vents changeants, notamment à proximité du téléphérique de la montagne de la Table, qui transporte habituellement les moins sportifs des touristes désireux d’apprécier ses vues sur l’océan et la ville.
Aucun bâtiment ne semblait en péril mardi dans cette zone, a précisé Linton Rensburg, porte-parole des pompiers.
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