Consommés dans certains pays mais rejetés dans d’autres, les insectes et autres chenilles possèdent des caractéristiques nutritionnelles intéressantes et offrent une réponse séduisante aux contraintes climatiques et agricoles.
Quel régime alimentaire durable pour l’Afrique demain ? Tandis que le changement climatique, la perte de biodiversité, la pression exercée sur les terres agricoles accentuée par la croissance démographique menacent la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations sur le continent, la consommation d’insectes et de larves en Afrique, solution locale, écologique et très nutritive, est encouragée.
Contrairement à l’Europe, où l’entomophagie est balbutiante et perçue comme une fantaisie marketing, manger des insectes est courant et traditionnel dans nombre de pays du Sahel, et surtout en Afrique centrale et dans le nord de l’Afrique australe.
« Au Niger, au Mali, mais aussi en Algérie ou en Libye, les gens ont l’habitude de consommer des sauterelles et des criquets grillés, en grignotage comme des cacahuètes, et d’en donner aux animaux. Chez les Touaregs, c’était l’une des composantes alimentaires de base. Les sauterelles grillées étaient pillées avec des dattes et cela formait un aliment consistant, très riche en nutriments, que l’on parvenait à garder très longtemps pour voyager dans le désert », rappelle Abdou Ka, anthropologue de l’alimentation à l’université Assane Seck de Ziguinchor et chercheur associé à l’UMI Environnement, santé, sociétés du CNRS.
Source de protéines
La consommation d’insectes et de larves offre de grands bénéfices à la fois sur la santé et l’environnement. Les insectes sont en effet très riches en protéines (un taux très souvent supérieur au bœuf, poulet, porc), mais aussi en fer, zinc, sels minéraux, lipides. Les élevages d’insectes consomment par ailleurs beaucoup moins d’eau, ne nécessitent pas autant de terre que les élevages conventionnels, de bœufs notamment, émettent moins de gaz à effet de serre.
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