« Écosystèmes du Bassin du Congo : capital naturel, producteur de valeur économique et moteur de croissance verte pour le bien être de ses populations » dans un contexte des changements climatiques
Les écosystèmes sont essentiels à la vie sur notre planète et le capital naturel de toute vie et de toutes activités humaines. La notion de services éco systémiques est apparue dans les années 1970 et a connu depuis une dizaine d’années un succès croissant, tant auprès de la communauté scientifique que dans les sphères décisionnelles et gestionnaires. Ces services éco systémiques sont définis comme étant les bénéfices que les êtres humains tirent du fonctionnement des écosystèmes. Les bénéfices fournis par les écosystèmes comprennent entre autres, l’atténuation du changement climatique, l’adaptation à ses effets, l’assurance d’un approvisionnement adéquat en eau douce, au renforcement de la biodiversité et à la fourniture de revenus et de moyens d’existence durables, y compris la sécurité alimentaire (nourriture, l’eau,…).
Mais ces écosystèmes font face à des pressions sans précédent et inexorables, les activités humaines détruisent la biodiversité et altèrent la capacité qu’ont les écosystèmes sains de produire cette grande variété de biens et de services, bien que les sociétés du passé ne tenaient pas compte de l’importance des écosystèmes considérés comme un bien public et, par conséquent, sous-estimés. Les scientifiques prévoient que si la population mondiale atteint en 2030 le chiffre de 8 milliards, il pourrait s’ensuivre des pénuries considérables: d’alimentation, d’eau et d’énergie. Selon le Millenium Ecosystem Assessment (MEA), 60% des services écologiques sont menacés, une étude PNUE souligne que 40% de l’économie mondiale reposerait sur les produits et les processus écologiques. Un économiste américain du Guind Institute for Ecological Economics, Costanza, estimait également qu’en 1997 la valeur des écosystèmes à 33 000 milliards de dollars (contre 18 000 milliards de dollars pour le PIB mondial). Durant ces cinquante dernières années, près d’un quart des sols de la planète, un cinquième des terres arables et un tiers des forêts ont été dégradés. Les sols, les cours d’eau et l’atmosphère ont été pollués, la moitié de la production photosynthétique de la planète a été consommée, ainsi que plus de la moitié des réserves d’eaux douces. Tout cela a entrainé la disparition d’espèces, provoquant une crise d’extinction comparable à celle qui a conduit à la disparition des dinosaures. A cet effet, la perte de services éco systémiques naturels nécessitera des alternatives couteuses. Si nous investissons dans notre capital naturel, nous réaliserons des économies à long terme. Et c’est une chose nécessaire à notre bien-être et notre survie à long terme. Si nous n’agissons pas maintenant pour arrêter le déclin, l’humanité devra payer un prix élevé dans l’avenir.
C’est dans ce contexte que dans le cadre de la mise en œuvre de sa Feuille de Route, la Facilitation des États-Unis organise en étroite collaboration avec le Gouvernement du Cameroun, la 15ième Réunion des Partenaires (RdP) du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) qui se tiendra à Douala (Cameroun) du 17 au 19 juin 2015.
Objectif global et spécifiques
L’objectif principal de la conférence pour le PFBC vise à examiner les services éco systémiques, climat et utilisation des terres dans le Bassin du Congo, les enjeux, défis et les opportunités en faveur de la gestion durable, la conservation de la biodiversité et le développement durable dans le Bassin du Congo.
Il s’agit plus spécifiquement:
- d’envisager ensemble le rôle du PFBC dans le cadre des services éco systémiques, climat et utilisation des terres dans le Bassin du Congo; ou de faciliter la continuité des actions menées par le PFBC en faveur de la gestion durable des écosystèmes forestiers et à la sauvegarde de la biodiversité pour le bien-être des populations du Bassin du Congo ou contribuer à la mobilisation et à la sensibilisation des partenaires du PFBC sur les priorités d’actions du PFBC, les priorités de sa Facilitation, et ceux de la CEEAC et la COMIFAC en fonction des opportunités et des contraintes et ceci dans une perspective de fin de la Facilitation des États-Unis du PFBC ;
- d’améliorer la concertation, l’harmonisation des interventions des partenaires à travers des partenariats plus efficaces;
- de convenir des modes de conduite de la Facilitation reformulés en fonction de responsabilités partagées entre divers donateurs sur une base volontaire ;
- Définir une feuille de route de mise en œuvre des conclusions et des recommandations (promesses de Douala)
Encadre
Le PFBC se remobilise et se consolide
La Facilitation du PFBC par un membre est le mode de pilotage choisi pour le PFBC. Elle est une structure légère de structuration du dialogue et de concertation, assurée sur une base volontaire et pour une durée limitée par un des membres. Trois éléments caractérisent la mission de la facilitation : (1) l’animation des concertations (communication interne, mobilisation des partenaires autour des stratégies communes, partage des informations et des données), (2) la promotion du PFBC (communication externe, mobilisation de nouveaux membres, recherche de nouveaux financements) et (3) Facilitation de la coordination des activités (en commençant par leur suivi). Depuis la fin de la Facilitation canadienne du PFBC (octobre 2010- décembre 2012), ce après les Etats-Unis d’Amérique (janvier 2003- décembre 2004), la France (janvier 2005 – octobre 2007) et l’Allemagne (octobre 2007- septembre 2010), la Facilitation du PFBC est assurée par les États-Unis d’Amérique pour la deuxième fois.
Encadre
La Facilitation des Etats-Unis à pied d’œuvre pour une réunion inoubliable
Suivant sa feuille de route, la Facilitation des États-Unis du PFBC organise sa dernière réunion du PFBC, la 15ième Réunion des Partenaires du PFBC. Elle fait suite à la 14ième RdP tenue à Brazzaville en octobre 2014, à la 13ième qui eut lieu à Libreville en décembre 2013), à la 12ième tenue à Douala en mars 2012, à la 11ième Réunion tenant lieu de 4ième Plénière du PFBC (N’djamena septembre 2012), la 10ième (Douala, 29 février au 2 mars 2012), la 9ième (mai 2011 à Bujumbura au Burundi. Le 8ièmeCCR avec passage de Trophée de l’Allemagne au Canada (Kinshasa, septembre 2010), la 7ièmeréunion tenait lieu de 3ème Réunion plénière du PFBC qui eut lieu à Yaoundé les 11 et 12 novembre 2009 ; le 6ième (Douala, Cameroun, mai 2009) ; le 5ième(Brazzaville, Congo, octobre 2008) et le 4ième à Bangui en RCA (mars 2008) ; le 3ième CCR eut lieu à Paris en octobre 2007, la 2ième Réunion des partenaires tenant lieu de 2ième réunion plénière se tint à Paris en juin 2006 ; le 1er CCR eut lieu à Brazzaville (février 2005). Toutefois, il est à noter que la première réunion formelle du PFBC eut lieu à Paris en janvier 2003 suite à son lancement en septembre 2002 à Johannesburg (Afrique du Sud). Toutes les grandes conclusions et recommandations de ces réunions sont disponibles en téléchargement sur le site web du PFBC www.pfbc-cbfp.org ou sur le site web de la Réunion des Partenaires du PFBC : http://ccr-rac.pfbc-cbfp.org/accueil.html
Encadre
LE PFBC EN BREF
Le PFBC, créé en septembre 2002 à l’occasion du Sommet Mondial de Johannesburg sur le Développement Durable (SMDD), à l’initiative des Etats-Unis et de l’Afrique du Sud, regroupe actuellement plus de 76 membres représentant: les pays (dont les dix pays de l’espace COMIFAC), une dizaine de partenaires techniques et financiers bilatéraux, des organisations internationales et non-gouvernementales, les représentants du secteur privé, et les organismes de recherche. Il s’agit donc d’un ensemble de partenaires étatiques, interétatiques et non gouvernementaux, associatifs ou privés, qui constituent un exemple remarquable de coopération informelle autour de la problématique de la conservation et de la gestion forestière durable en Afrique Centrale, basé sur le dialogue et l’échange d’informations. Ainsi, les partenaires du PFBC se sont accordés pour harmoniser leur appui à la mise en œuvre efficace du Plan de Convergence de la COMIFAC. Il est un cercle de concertation, de solidarité et de dialogue. C’est un partenariat qualifié de type II par opposition aux partenariats intergouvernementaux de « type I » tel que la COMIFAC