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Interview AEP

Dr Daniel A. REIFSNYDER, Sous Secrétaire d’Etat Américain en Environnement

Lors de la 14e réunion du PFBC tenue à Brazzaville du 8 au 9 octobre 2014, le Dr Daniel A. REIFSNYDER, Sous Secrétaire d’Etat Américain en Environnement s’est prêté au micro de Afrique Environnement Plus pour nous parler de la vision des Etats Unis  dans la gestion des forêts dans le Bassin du Congo, ainsi que de la gouvernance environnementale mondiale.

Par Raoul  SIEMENI

 

Afrique environnement plus : Vous êtes actuellement à Brazzaville pour la 14e réunion du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo. Que revêt le PFBC pour le gouvernement américain qui en assure la Facilitation ?

Dr. Daniel A. REIFSNYDER: C’est la 2e fois que les américains prennent la Facilitation du PFBC qui est un partenariat qui a commencé en 2002 à Johannesburg en  Afrique du Sud et nous attachons une très grande importance à la coopération et au soutien des pays de cette région à cause de la place qu’ils occupent dans le monde forestier et dans les discussions importantes concernant le climat, les  forêts et les faunes sauvages.

Actuellement en Afrique centrale, il y a plusieurs mécanismes qui visent à appuyer les Etats dans le cadre du processus REDD. Comment les USA se positionnent-ils dans le cadre de la gestion des forêts du Bassin du Congo ?

Je pense que le PFBC apporte un grand soutien aux pays de l’Afrique centrale, parce que la REDD+ est une question de savoir l’étendue des forêts et les opportunités qu’on a avec les forêts ; et le PFBC à l’aide du suivi satellitaire a donné aux pays de la sous région, une bonne appréciation de ceux qu’ils possèdent.

En 2011, les pays développés notamment les Etats Unis s’étaient engagés dans le cadre de la mise en place d’un fonds vert en appui aux pays en voie de développement. Mais jusqu’à nos jours, rien n’a été fait pour permettre à ces pays d’assurer une meilleure transition. Comment appréciez-vous toutes ces promesses non tenues.

Il est vrai que cela prend souvent un peu de temps. La promesse a été faite à Copenhague, il s’agissait de mobiliser 100 millions de dollars par an jusqu’en 2020 afin d’assister les pays en voie de développement dans l’effort de combattre les gaz à effet de serre ; et nous espérons que le fonds vert va effectivement commencer à la prochaine COP qui aura lieu à Lima au Pérou  au mois de décembre. Depuis Copenhague, les pays étaient entrain de préparer le lancement de ce fonds et je pense que d’ici mois de novembre prochain, les Etats Unis vont annoncer leur première contribution pour le fonds vert.

En Afrique centrale, la CEEAC est entrain de mettre un mécanisme dans le cadre de la création du fonds vert. Verrons-nous les Etats Unis s’investir dans cette initiative ?

Je sais qu’il y a peut être deux fonds vert, un qui vient de Copenhague et un autre que les pays de la CEEAC étaient en train de mettre en place pour eux avec leurs propres fonds. Alors je pense qu’en dehors du fonds vert de Copenhague, l’autre fonds vert qui va peut être commencer entre les pays d’une région, est aussi très important.

Le changement climatique est très perceptible,  les négociations sont portées au haut niveau. Comment appréciez-vous le manque d’engagement dans le cadre de la réduction du taux d’émissions par les pays du nord ?

Ce n’est pas un manque d’engagement. Aux Etats Unis par exemple, nous travaillons très dur pour préparer notre contribution pour la Cop de 2015 à Paris et nous espérons que tous les pays réussiront à mettre en place leurs contributions pendant le 1er quart de 2015, afin d’avoir un peu de temps pour considérer ces contributions et savoir ce qu’il faut en faire.

La COP de 2015 apparaît comme  celle de la seconde dernière  chance, même comme celle de Copenhague était aussi considérer comme celle de la dernière chance. Pensez-vous qu’à cette COP prochaine les pays développés pourront effectivement s’engager ?

Effectivement, voyez-vous, l’effet de serre est un problème à long terme, il ne peut être résolu en une réunion ou en une année, cela prend des années. Nous désirons que la COP de Paris soit une étape très importante, mais elle n’en demeure qu’une étape et à mon avis, les attentes du monde étaient trop élevées lors de la COP de Copenhague.

L’Afrique centrale est minée par le braconnage intensif particulièrement celui des éléphants. Comment les Etats Unis accompagnent-ils les pays de la sous région dans cette lutte anti braconnage ?

Le problème de braconnage est très difficile. Mais, durant les deux dernières années, cette question a occupé une place importante dans l’agenda non seulement des Etats Unis mais des pays du monde. Maintenant, tout le monde sait que sauver les grands mammifères est une responsabilité du monde entier et chacun doit s’y mettre. Aux Etats Unis, nous travaillons fortement pour empêcher l’achat de l’ivoire et nous coopérons aussi avec la Chine sur cette question du braconnage.

Que peut-on noter comme éléments d’appui du gouvernement américain en ce qui concerne l’environnement, la lutte anti braconnage, le changement climatique. Y a-t-il de façon engagée dans votre politique générale un programme pour toutes ces thématiques ?

Il y a beaucoup de formes d’appui et de soutien que nous pouvons apporter. Par exemple à cette 14e réunion du PFBC, c’était remarquable, nous avons eu cinq universités américaines qui ont participé à cette session, l’université de USELA, Daxton, de l’Orégon, de Wisconcin et l’université de Floride du Sud. Ce qui est aussi important est que concernant la société civile qui peut nous aider dans ce domaine, par exemple au Cameroun, elle a un centre de recherche qui est en train d’être opérationnel ; et  il y a des opportunités  académiques, pour les hommes d’affaires et les entreprises.

 

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