Alors que des prévisions météorologiques annoncent des jours plus difficiles pour les populations de la capitale économique du Cameroun, Sa majesté Alain Dissaké Mouangue , Chef du canton Bonamoukouri-Bonakouamouang, invite le gouvernement camerounais à agir en urgence au risque de voir la ville de Douala disparaître sous les eaux.
Les prévisions climatiques font craindre le pire pour les populations de la région du littoral et celles vivant en particulier dans la capitale économique du Cameroun. Le bulletin météorologique N°160 de l’Observatoire National sur les Changements Climatiques (ONACC), couvrant la période allant du 1er au 10 août 2023, dresse un tableau sombre quant à ce qui adviendra dans cette région pendant la période indiquée.
En effet, selon les informations contenues dans le bulletin météo récemment publié, la tendance au dérèglement climatique observée ces dernières semaines dans le littoral Cameroun va davantage se renforcer dans les prochains jours. En plus des pluies abondantes, le bulletin de l’ONACC fait cas des pics de température allant jusqu’à 35°C et des vagues de chaleurs notamment en nocturne. Dans sa publication, l’Observatoire anticipe sur une série de conséquences qui pourraient affecter plusieurs domaines de la vie des populations. Il s’agit entre autres des risques de destruction des toits de maisons ou même d’effondrement des habitations ; des risques de contamination des points d’eau et la résurgence des cas de choléra ; de la survenance des inondations pouvant dégrader les routes et entrainant des accidents de circulations. Les conséquences énumérées par l’ONACC dans son bulletin s’étendent jusqu’à la perte du bétail et la destruction des plantations.
Cette situation de plus en plus dramatique, préoccupe notamment les autorités locales qui n’arrivent pas à trouver des solutions à leur niveau. C’est un Chef du canton Bonamoukouri-Bonakouamouang (Douala) déboussolé que la rédaction du site internet afriquenvironnementplus.info a rencontré le mercredi, 02 août 2023. Avec peine, il raconte le drame que vivent ses populations, confrontées aux inondations depuis des semaines. L’alerte donnée par les autorités administratives n’y a rien fait. « Nous ne nous attendions pas aux effets dévastateurs comme ce que nous vivons à présent à Douala. Parce qu’aujourd’hui nous avons connu des niveaux d’inondations que nous n’avions pas connu par le passé et cela a entrainé des effondrements d’immeubles, et des morts d’hommes », regrette Sa Majesté Alain Dissake Mouangue.
« À Douala, c’est l’apocalypse »
Le Chef traditionnel a une idée de ce qui s’est passé pour qu’on en arrive à cette catastrophe. Il pointe du doigt la destruction de la mangrove et du couvert végétale de la ville, lesquels jouaient un rôle très important dans la protection des rives du fleuve Wouri et contribuaient à régulier le climat aujourd’hui devenu immaitrisable. « Je suis allé jusqu’à penser que Douala pourrait disparaître », avoue-t-il, la mine triste. « À Douala actuellement, avec les dernières pluies, c’est l’apocalypse. Les populations sont inquiètes. Tout le monde est dans la peur. On a vu des immeubles s’effondrer puisque les normes ne sont pas respectées », poursuit-il.
Le Chef du canton Bonamoukouri-Bonakouamouang pointe du doigt les autorités administratives qui, selon lui, ne prennent pas leurs responsabilités face à cette situation. « Il faut sauver la ville de Douala, c’est mon cri, c’est un SOS que nous lançons. Il faut une action urgente, rapide, une action qui réponde aux besoins des populations, qui implique les Chefs traditionnels et les communautés pour voir ensemble comment retourner la situation », lance- t-il.
Confrontée à un déluge de pluies depuis plus d’un mois, les populations de la ville de Douala enregistrent jour après jours d’importants dégâts matériels et humains. L’effondrement d’un immeuble au quartier Ndog Bong a récemment entrainé la mort de 42 personnes et plus d’une vingtaine de blessés.
Eugène MESSINA