La jeunesse africaine est essentielle afin de parvenir au développement durable du continent mais exploiter ce potentiel requiert de créer davantage d’emplois pour eux, y compris dans le secteur agricole qui tend à se numériser de plus en plus, a déclaré aujourd’hui José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO.
« Nous devons faire de notre mieux afin de rendre l’agriculture plus attractive aux yeux des jeunes. Ils doivent percevoir l’agriculture comme un secteur rémunérateur et rentable et les technologies de l’information et de la communication (TIC) jouent un rôle important dans ce sens, » a indiqué M. Graziano da Silva.
Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’exprimait à l’occasion du lancement de la Conférence internationale « L’emploi des jeunes dans l’agriculture comme solution solide pour mettre un terme à la faim et à la pauvreté en Afrique » et qui se tient actuellement à Kigali.
L’évènement qui se déroule sur deux jours est co-organisé par le Gouvernement du Rwanda, l’Union Africaine et la FAO et porte tout particulièrement sur l’emploi des jeunes, les TIC et l’entreprenariat.
Parmi les autres intervenants qui ont pris parole lors de l’évènement figurent Geraldine Mukeshimana, ministre rwandaise de l’agriculture et des ressources animales, Josefa Leonel Correia Sacko, Commissaire chargée de l’Economie Rurale et de l’Agriculture de l’Union Africaine et Li Yong, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI).
La population appelée à augmenter, la demande alimentaire aussi
- Graziano da Silva a souligné le fait que la demande alimentaire en Afrique devrait augmenter de plus de 50 pour cent d’ici les années à venir en raison de la croissance de la population, de la rapidité de l’urbanisation et des changements alimentaires tandis que les revenus par ménage devraient eux aussi augmenter. La Banque mondiale s’attend à ce que les agro-industries africaines génèrent un marché d’une valeur d’un trillion de dollars d’ici 2030.
Le secteur agricole possède un « potentiel inestimable et inexploité afin de remédier au problème de chômage des jeunes mais l’on sait également que les jeunes cherchant des moyens d’existence décents dans le secteur agricole font face à de nombreuses contraintes, » a précisé M. Graziano da Silva.
Le chef de la FAO a également souligné la manière dont les jeunes sont embauchés sur une base ponctuelle ou saisonnière avec un accès limité à l’éducation et aux formations mais aussi aux finances, à l’information et aux marchés et qu’ils ne participent que très peu aux processus de prises de décisions.
« Ces contraintes deviennent un problème de fond qui empêche également les jeunes de lancer leur entreprise agricole, les poussant ainsi à migrer, » a-t-il expliqué.
Préparer les jeunes à entrer sur le marché du travail
« Dans les années à venir, les activités agricoles et les emplois de manière générale nécessiteront de plus en plus de compétences numériques. Les coopératives et les autres formes d’associations représentent la meilleure manière d’apporter aux exploitants familiaux et aux jeunes professionnels une aide technique, un accès aux technologies modernes et de les aider à renforcer leurs capacités », a-t-il ajouté.
Le Directeur général de la FAO a déclaré qu’il était nécessaire de « réfléchir au-delà des emplois agricoles » et d’explorer les opportunités d’emploi tout au long de la chaîne agroalimentaire. La demande en hausse pour des produits de grande valeur en zone urbaine offre également de nombreuses opportunités d’emplois dans le secteur de la transformation, de la distribution, et de la vente des produits alimentaires.
Parvenir à cela requiert « un nouveau genre de transformation rurale, ce qui implique que les zones rurales soient dotées de services basiques tels que l’éducation, la santé, l’électricité, un accès à internet, etc…Ces services représentent par ailleurs une autre source importante d’emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes, » a expliqué M. Graziano da Silva.
Pour sa part, la FAO peut notamment aider les pays à développer et à mettre en œuvre des cadres de travail et des services juridiques et réglementaires qui faciliteront l’intégration des jeunes. L’Organisation travaillera également à organiser des formations dédiées aux jeunes et portant sur la finance, le développement et la gestion d’entreprises et les solutions financières numériques.
Source : Média Terre