L’Association des Jeunes pour l’Education à la Sauvegarde des Eléphants du Congo (AJESEC) que dirige le Dr. Vidrige KANDZA, a officiellement lancé le 6 mai 2025 à la cité scientifique de Brazzaville (Ex Orostom), le nouveau projet sur le parrainage des gros arbres des forêts communautaires, en République du Congo. Ce lancement a donné lieu à la première conférence autour du parrainage des gros arbres des forêts communautaires, une innovation de la gestion participative pour la conservation de la biodiversité par les peuples autochtones, sous le patronage de l’Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Congo, Wolfgang Klapper.
Cette conférence a permis aux participants de comprendre le mécanisme pour la sauvegarde des gros arbres avec l’apport des communautés locales et des populations autochtones, considérées comme des garants des savoirs ancestrales dans la gestion durable des écosystèmes forestiers.

A travers des exposés techniques, les experts ont établi un listing comprenant notamment, les différentes espèces des gros arbres à parrainer, la carte de distribution des gros arbres des espèces diverses, des activités génératrices de revenus pour les peuples autochtones. Ils ont également mis un accent sur la procédure du parrainage des gros arbres des différentes espèces.

Au regard du rôle écologique joué par les gros arbres à savoir, la séquestration du carbone afin de lutter contre le changement climatique, le contrôle pour l’évaporation de l’eau, source socio-économique et d’énergie pour la faune, leur protection à long terme devient au cœur des stratégies mises en place par l’AJESEC, à en croire son Président Vidrige KANDZA, très optimiste : « parrainer un arbre c’est s’engager pour la cause environnementale des générations actuelles et futures. L’intérêt particulier de celui qui devient parrain d’un arbre, c’est qu’il contribue de façon indirecte à aider l’humanité d’une manière générale et particulièrement son pays et sa famille, cette personne, c’est celle qui a compris que notre vie sans les arbres est fatale. L’arbre qui est parrainé va séquestrer le dioxyde de carbone, produit les chenilles, ce, pour contribuer au bien-être des populations environnantes ».
Par ailleurs, des mécanismes de suivi sont aussi mises en place dans le cadre du suivi des gros arbres parrainés, a-t-il renchéri : « lorsque quelqu’un ose couper l’arbre cartographié ou enregistré, le chef du village, le policier ou le gendarme vont interpeler le malfrat ».
IMPORTANCE SOCIALE ET THERAPEUTIQUE DES DIFFERENTES ESPECES D’ARBRES DES FORETS COMMUNAUTAIRES DES AUTOCHTONES « BA YAKA » DANS LE DEPARTEMENT DE LA LIKOUALA.

L’expérience autour du parrainage des gros arbres dans le district de Dongou, a permis depuis 2021 au Botaniste et Ecologue Saint Fedriche NDZAI de répertorier les arbres essentiels pour la survie des peuples autochtones, ils dépendent totalement des forêts en ce qui concerne leur alimentation, la santé et leur culture. Tenant compte de ce contexte, l’urgence de parrainer les gros arbres s’impose : « Pas seulement les autochtones mais ; nous aussi les bantous, nous dépendons au moins à 80% de la forêt. Si nous protégeons les arbres nous lutterons contre le changement climatique et l’insuffisance alimentaire ».

A ce jour, les populations autochtones ont le monopole des connaissances ancestrales en matière de conservation de la biodiversité et de gestion durable des forêts.
LE PARRAINAGE DES GROS ARBRES : UNE NOUVELLE METHODE DE FINANCEMENT DE LA CONSERVATION DES FORETS EN REPUBLIQUE DU CONGO
Ce projet bénéficie de l’accompagnement technique et financier de la République Fédérale d’Allemagne au Congo grâce à l’implication de l’Ambassadeur Wolfgang KLAPPER.
Dans son adresse, il a déclaré avoir présenté au préalable ce projet à la Ministre de l’économie forestière, Rosalie MATONDO et à la Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et du Bassin du Congo, Arlette SOUDAN-NONAULT, pour une meilleure imprégnation du projet de parrainage des gros arbres.
Le parrainage des gros arbres représente une aubaine de financement de la protection des ressources financières, a-t-il souligné : « ce projet montre qu’en République du Congo, il n’est pas seulement possible de gagner de l’argent en coupant des arbres en vertu des concessions forestières et en exportant des grumes ou des planches sciées pour vendre le bois tropical, mais aussi en préservant les forêts tropicales si importantes pour le climat mondial ».

Dans le cadre de leur survie respective, l’homme et l’arbre dépendent existentiellement l’un de l’autre, a rappelé l’Ambassadeur Wolfgang KLAPPER : « les plantes produisent l’oxygène dont nous avons besoin et les plantes consomment le CO2 que nous émettons ».

En outre, ce projet de parrainage des gros arbres mis en œuvre pour la première fois en République du Congo grâce à la pugnacité de l’Association des jeunes pour l’éducation à la sauvegarde des Eléphants du Congo (AJESEC), joue un rôle indispensable en matière de conservation durable des écosystèmes forestiers du Bassin du Congo. « Le projet contribue donc, outre la protection de la forêt, à considérer les arbres comme des créatures et pas seulement comme un morceau de bois vivant à commercialiser. Le projet est donc également synonyme de changement de mentalité », a-t-il conclu.
A noter qu’au nombre des espèces d’arbres à parrainer figure entre autres l’azote, le bambu, le sapeli, le baobab et bien d’autres. Se basant de l’espérance de vie des arbres, un système de suivi numérique accompagnera le parrainage respectif des arbres, à en croire les experts qui ont mené des études depuis 2021 jusqu’à l’aboutissement de ce projet.
Marie CHOCO