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Dossier AEP

CONGO : L’initiation des jeunes à la recherche scientifique, un levier d’action pour garantir la relève de ce secteur.

Lancé il y a environ trois (3) ans par la « fondation Challenge Futura », de l’ingénieur bio-technicien, TSENGUE- TSENGUE, le microprojet sur le renforcement des capacités des enfants suit son cours à Brazzaville, avec l’appui technique et financier de la République Fédérale d’Allemagne. Ayant octroyé récemment de nouveaux matériaux pour faciliter cette recherche dans les domaines de biochimie, d’aérospatial, de mécanique, de microscopie, de poterie et bien d’autres, l’Ambassadeur Wolfgang KLAPPER, accompagné du Ministre de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, Rigobert MABOUNDOU, et de Francine NTOUMI, Professeure et Présidente de la fondation pour la Recherche Médicale, ont effectué une visite de terrain le 7 mai 2025, à « Congo-Technovillage des Enfants », dans l’enceinte de la cité scientifique de Brazzaville (Ex Orostom),  dans le cadre du suivi de ce projet novateur qui captive la curiosité des plus jeunes.

Des élèves en classe allant du CE2 en 6e, dont la tranche d’âge varie entre 8 et 12 ans, sont plongés respectivement dans des métiers liés à la science et la technologie. Certains fabriquent la fusée et analysent son système d’action et de réaction, d’autres sont concentrés devant un microscope pour comprendre des images des structures biologiques. Un autre groupe d’élèves entame la fabrication d’un véhicule d’une part et de l’autre part, ils façonnent des objets d’art à base de l’argile, avec l’assistance des enseignants chercheurs congolais.

A « Congo-Technovillage des Enfants », des élèves se mettent dans la peau des Professeurs en herbe, le cas de Roméo Yanice TSENGUE-TSENGUE, élève de 10 ans en classe de CM1. Du haut de ses trois (3) ans d’expérience dans ce centre en tant que professeur en herbe de chimie, il relate son parcours et l’interaction avec ses élèves à haut potentiel.

« Je vois que mes élèves aujourd’hui étaient bien concentrés sur ce que je disais, ça s’est bien passé, ils ont bien compris et c’est l’essentiel. Au début j’avais toujours des difficultés lorsque j’avais 7ans, mais petit à petit je m’améliore, donc depuis que je suis venu ici, j’ai commencé à être formé par M. TSENGUE-TSENGUE et j’ai appris ces expériences grâce à lui et voilà aujourd’hui j’arrive à les expliquer aux grands du collège et du lycée, surtout que je dois aller à l’école pour apprendre plus », a-t-il déclaré. Des jeunes garçons et fillettes travaillent mutuellement pour atteindre des objectifs communs.

Cathy KITAKA, élève en classe de CM2, a au cours de l’atelier de poterie fabriqué un escargot placé dans un enclos pour sa première fois : « Je ne savais pas comment ça se passe, avec l’argile j’ai roulé des pattes jusqu’à leur donner la forme de mon choix pour en concevoir un escargot, j’ai placé les yeux de l’escargot et le reste du corps. Je suis très contente et j’irai dire à papa et maman que tout s’est bien passé ».

L’intéressement des jeunes filles aux métiers de la science dans ce centre, a bien marqué l’icône féminine en matière de recherche scientifique en République du Congo, Francine NTOUMI « je trouve que la fondation Challenge futura a visé juste et elle commence là où il faut débuter la formation des filles et des fillettes au très jeune âge, et ça me fait très plaisir parce que, justement comme vous le voyez, il n’y a pas de différence entre les petits garçons et les petites filles, ils font le même découpage, les mêmes jeux et c’est ce qu’il faut. Il ne faut pas faire de discrimination dans l’émulation de nos jeunes enfants. Il faut des financements pour soutenir de telles initiatives, il faut beaucoup d’imagination pour élever l’esprit créatif de nos enfants ».

Soutenant principalement le projet de renforcement de capacités des enfants au technovillage, cet investissement en matériaux de première nécessité n’est pas vain, affirme Wolfgang KLAPPER, Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne : « c’est important de stimuler et de promouvoir l’entrée des jeunes élèves dans la recherche scientifique, parce que, nous avons le sentiment qu’au niveau des écoles, des universités, les scientifiques sont toujours un peu sous représentés. Les sciences sont à la base de l’économie de l’Etat, c’est pourquoi il est important de promouvoir l’intérêt des jeunes dans ce domaine. Nous comprenons qu’avec cette subvention nous contribuons à promouvoir les jeunes filles et les femmes qui sont toujours sous représentées dans le domaine scientifique ».

« CONGO TECHNOVILLAGE DES ENFANTS » BRISE LE MYTHE DE LA L’EXCLUSIVITE DE LA SCIENCE

A l’issue de cette visite guidée à « Congo Technovillage des Enfants », le gouvernement de la République du Congo par l’entremise du Ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation technologique, Rigobert MABOUNDOU, plaide pour le financement de la recherche et de l’innovation dans le cadre du soutien des initiatives similaires, en renforçant à partir de 2026 les budgets assignés à son segment ministériel. Il a par ailleurs témoigné son satisfécit eu égard de l’assimilation des ateliers de formation par ces jeunes.

« Jusqu’à présent la science apparaissait comme le domaine réservé aux scientifiques majeurs, âgés, aux diplômés supérieurs de haut niveau qui ont fait des études avec une qualification dans des métiers d’innovation ou technologiques qui pourraient les conduire à cette destination de la fabrication des innovations que nous sommes en train de voir. Ici je suis impressionné parce qu’on est en train de briser un mythe, c’est le mythe de l’exclusivité de la science qui pourrait appartenir à certains, puisque nous avons maintenant la possibilité d’éveiller les consciences depuis le jeune âge », a-t-il souligné.

A noter que, l’appui de l’Ambassade Fédérale d’Allemagne au Congo, a permis de financer la mise en place des édifices et matériaux comme, un microscope numérique, deux kits de dissection, des blouses pour enfants, des paires de bottes, des lots de verrerie de laboratoire, la construction d’un local mini-laboratoire avec paillasse pour les élèves, trois chapiteaux, des trousses de secours, la liste n’est pas exhaustive.

Ce geste témoigne ainsi de l’enthousiasme pour les sciences et représente un coup de pouce pour les experts et scientifiques en herbe afin de mener à bon escient leurs recherches.

Marie CHOCO

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