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Forêt

CIFOR-ICRAF : Des experts des questions environnementales apprennent à renforcer l’impact de la recherche sur la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale.

Plus d’une vingtaine d’experts en questions environnementales venant des pays du bassin du Congo et les enseignants chercheurs de l’Université Marien Ngouabi et Dénis Sassou Nguesso se sont réunis en présentiel ce 15 mai 2023 à Kintele pour un atelier de formation sur le cycle de la gestion de projet. Un atelier au cours duquel ils vont formuler des projets qui répondent aux enjeux de développement des acteurs de terrains en matière de gestion des écosystèmes forestiers. Cette formation est dispensée par Harald Modis de la compagnie canadienne SETYM International.

L’atelier de formation sur le cycle de la gestion de projet revêt d’une importance capitale pour ce formateur qui le qualifie d’abord d’un espace de recyclage et de réseautage entre participants et d’un instant d’apprentissage sur comment attirer et convaincre les bailleurs de fonds susceptibles de financer la gestion durable des écosystèmes forestiers de l’Afrique Centrale.

Pour Harald Modis, un cycle de projet obéit à plusieurs étapes notamment, l’identification d’un besoin, la communication avec les parties prenantes vers une vision commune et la gestion des résultats. Ainsi, ce premier jour d’ouverture des travaux est consacré entre autre à l’étude du cheminement-type d’un projet sur financement multilatéral et le contexte de gestion d’un projet.

Dispenser cette formation aux spécialistes des questions environnementales venant du Burundi, de l’Angola, de la RD-Congo et de la République du Congo est un défi non négligeable pour Harald Modis.

« Moi je suis content car ici, ce groupe de participant a les mêmes problèmes. C’est beaucoup plus intéressant de travailler sur une thématique commune que dans une cours générique oû j’ai des gens de différents secteurs d’activités ».

Il a rajouté que : « Cette formation est spécifiquement faite pour le CIFOR et le RESSAC au niveau de l’Afrique Centrale. En réalité, on a pris plein de formation et on a essayé d’extraire le minimum pour communiquer pendant une semaine. Pour moi, c’est plutôt un laboratoire qu’une formation. On essaie de trouver une manière collective ».

Cette session de formation bénéficie de l’appui financier de l’Union Européenne et est conduite par le Centre de recherche forestière internationale et le Centre International pour la Recherche en Agroforesterie (CIFOR-ICRAF), représentée pour la circonstance par le coordonnateur stratégique du programme de recherches en écologie et en sciences sociales en Afrique Centrale (RESSAC).

Emmanuel Heuse s’assure de l’exécution des projets des acteurs de terrain

La vice-Présidente de l’UMNG au milieu et le Coordonnateur du RESSAC à droite.

Dans le cadre de la formation sur le cycle de la gestion de projet, Emmanuel Heuse, Coordonnateur Stratégique du RESSAC/ CIFOR-ICRAF, assume un rôle capital, en matière d’appui des universités et instituts de recherche d’Afrique Centrale et de l’Union Européenne ayant des programmes de recherche dédiés aux enjeux du développement socio-économique, de la gouvernance ou de la gestion des ressources naturelles dans les pays d’Afrique Centrale.

« Ma place ici c’est de m’assurer qu’on formule des projets qui répondent aux enjeux du terrain. Il faut que la recherche réponde à des problèmes quotidiens des gens qui sont impliqués dans la valorisation des ressources forestières. Si on veut faire une gestion durable des forêts ou des gens qui vivent de la forêt ou dans la forêt, ils doivent y trouver leur compte en faisant leur développement », déclare-t-il.

En parlant des acteurs de terrains, il s’agit des communautés, des entreprises agro-industrielles, des exploitants forestiers, des communes forestières, des gestionnaires d’aires protégées, une administration et bien d’autres acteurs qui sont confrontés aux enjeux du développement durable.

Le RESSAC, prêt à soutenir les projets de recherches multisectoriels

Le programme RESSAC (recherches en écologie et sciences sociales en Afrique Centrale), émet des appels à propositions de recherche de projets via internet ou réseaux de recherche auprès des opérateurs de terrain. Les sujets de recherches sont laissés au libre choix des instituts de recherche et des acteurs de terrain.

Des projets notamment sur l’amélioration de la production alimentaire en zone forestière, l’amélioration des pratiques de chasse pour qu’elles soient durable, la régénération de certaines essences seront accompagnés par le programme RESSAC.

Dans son adresse, Emmanuel Heuse, est aussi revenu sur l’importance de la notion ‘recherche’ et a expliqué brièvement les techniques d’une recherche. Il a également rappelé l’originalité du RESSAC.

« Il s’agit de faire de la recherche et je dois dire que, la vision qu’on peut avoir de la recherche c’est que, plus on en fait, plus on en réalise, plus on se rend compte qu’il faut en faire d’avantage. La recherche est venue avec une vision du monde qui était celle de début de l’époque de la globalisation, On a intégré l’Afrique dans le monde mais, c’était l’approche extérieure de la recherche qui s’est imposée ». A-t-il déclaré.

Emmanuel Heuse a par ailleurs exhorté les participants à se questionner lorsqu’ils effectuent des recherches qui ont un sens. « L’idéale est de se poser des questions suivantes : qu’est-ce-qu’on recherche ? Comment cherche-t-on et comment réalise-t-on les travaux de recherche dans notre laboratoire ou sur le terrain avec des acteurs ou avec des sujets de recherche ? ».

« L’originalité du programme RESSAC c’est qu’il impose des consortiums justement pour faire en sorte que les approches soient les approches qui viennent d’ici. Il faut la recherche naisse et s’épanouisse dans le milieu sociologique qu’elle prétend changé ». A-t-il renchéri.

La formation du capital humain contribue au développement des pays, dixit Pr Yolande Ofoueme-Berton

Ouvrant les travaux de la formation sur le cycle de la gestion de projet, la Vice-Présidente, chargée des questions académiques de l’Université Marien Ngouabi, Yolande Ofoueme-Berton a exhorté les participants d’être assidus et sérieux au cours de ces assises. Elle a souligné aussi l’importance des forêts du Bassin du Congo tout en révélant l’intérêt de cette formation des spécialistes des questions environnementales.

« La formation organisée sur le cycle de projet arrive donc à point nommé car, elle cadre bien avec l’une des stratégies du Président de la République, Son Excellence Dénis Sassou Nguesso portant sur la conservation et la gestion durable des forêts mais aussi sur la préservation de l’environnement, particulièrement au cours de la décennie de l’afforestation annoncé par le Chef de l’Etat ».

Elle a conclu son propos en affirmant que la formation vise à donner aux experts de la sous-région Afrique Centrale, des outils techniques nécessaire à développer des projets aboutis susceptibles de capter plus de financement disponible.

Cette première session de formation sur le cycle de la gestion de projet prendra fin le 19 mai prochain à Brazzaville et, la deuxième débutera le 22 mai 2023. En rappel, le CIFOR-ICRAF vise à renforcer l’impact de la recherche sur la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale.

Marielle BAKATOULA

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