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Financements climatiques : l’Elysée reconnait la marginalisation du bassin du Congo

Christophe BECHU, Ministre de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires de la France, admet que le bassin du Congo souffre d’injustice dans la redistribution des financements internationaux destinés à la préservation des bassins forestiers tropicaux du monde.

La question des financements climat était l’un des sujets phares d’un échange entre la presse et la délégation française le 1er mars 2023, peu avant le lancement officiel du One Forest Summit à Libreville. Le ministre français de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires de la France a été invité à se prononcer sur la question de la répartition inégale des financements internationaux en faveur de la préservation des massifs forestiers du monde.

« L’Elysée est très sensible à cette question en ce qui concerne le bassin du Congo. C’est l’une des raisons pour lesquelles One Forest Summit est organisé au Gabon en plein cœur du bassin du Congo. C’est pour mettre en lumière cet espace, y porter une plus grande attention et le valoriser », a déclaré Christophe BECHU, à la presse.

Le membre du gouvernement français a longuement insisté sur la nécessité de corriger ce problème tout en faisant étalage des efforts déployés par la France afin de renverser la tendance. Selon lui, l’Hexagone remplit pleinement ses engagements dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Ce qui fait problème dans ce combat, c’est le manque de solidarité et d’engagement des pays anglosaxons notamment qui n’honorent pas leurs engagements dans le cadre de l’Accord de Paris.

Le bassin du Congo a toujours été considéré comme lésé dans le partage des financements internationaux destinés à la lutte contre le changement climatique. Ce dernier ne bénéficie que de 11% des financements alloués à cette cause. Régulièrement, aussi bien des politiques que des membres de la société civile montent au créneau pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une injustice, et revendiquent dans le même temps une revalorisation de l’enveloppe dont bénéficie le deuxième plus grand massif forestier du monde, en termes de superficie.

Malgré sa taille de loin inférieure à celle de l’Amazonie (6 915 000 Km2), le bassin du Congo (3 730 474 Km2) est devenu le premier poumon écologique du monde. Une étude de la revue Nature, publiée en 2020, démontre en effet que les capacités de séquestration de carbone du bassin forestier de l’Amazonie ont diminué d’un tiers en 20 ans. Pis encore, selon la même étude, il est à redouter que ce massif forestier pourrait au contraire rejeter davantage de gaz à effet de serre d’ici 2040. 

L’affaiblissement du rôle du bassin de l’Amazonie dans la lutte contre les changements climatiques a propulsé le bassin du Congo au premier plan de la régulation du climat mondial parce que séquestrant désormais plus de carbone que le reste des bassins forestiers tropicaux du monde.

Eugène MESSINA, à Libreville

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