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Dossier AEP

Le GTBAC, un outil stratégique de la COMIFAC pour la gestion de la biodiversité en Afrique Centrale

Le Groupe de Travail Biodiversité d’Afrique Centrale (GTBAC), est l’une des plateformes de concertation au sein de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) qui, regroupe en son sein les Sous-Groupes de Travail sur les Aires protégées et la Faune Sauvage (SGTAPFS) et le Sous-Groupe de Travail sur les Produits Forestiers Non(SGTPFNL).

Le GTBAC fait partie des groupes de travail qui, contribue à la coordination de la mise en œuvre du plan de gouvernance, à la préparation de la  participation coordonnée de la sous-région, aux négociations internationales dans le secteur forêt-environnement et à la mise en œuvre des décisions et recommandations adoptées à l’échelle internationale.

« Le GTBAC joue un rôle majeur dans les pays de la COMIFAC notamment, le suivi de la mise en œuvre de la Convention sur la Diversité Biologique, le renforcement de capacités des négociateurs de l’Afrique Centrale en matière de biodiversité », a affirmé M. Chouaibou NCHOUTPOUE, Secrétaire Exécutif Adjoint de la COMIFAC, Coordonnateur Technique des Forêts d’Afrique Centrale.

Parmi les réalisations du GTBAC, l’on peut citer, « la stratégie sous-régionale des pays de l’espace COMIFAC, sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages qui découlent de leur utilisation ; le plan d’action sous-régional pour le renforcement de l’application des législations sur la faune sauvage en Afrique Centrale »

« Aussi, plus de douze positions communes ont été élaborées par ce groupe de travail, pour soutenir les négociations internationales sur la biodiversité », a-t-il ajouté.

Rappelons que, c’est grâce au GTBAC, que le protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages issus de leur utilisation a été adopté, au Japon en Octobre 2010. Grâce au soutien de la coopération allemande à travers le projet GIZ d’appui à la COMIFAC, le GTBAC, continu à renforcer les capacités du cadre de la sous-région en matière d’exploitation illicite des produits forestiers et de lutte contre le braconnage, a conclu M. Chouaibou NCHOUTPOUEN.

Par ailleurs, il dresse un bilan positif du GTBAC, « il est devenu une référence pour l’Afrique.  Chaque fois qu’il y a un document de concertation, le regard des autres pays africains est retourné vers l’Afrique Centrale, parce qu’ils s’attendent toujours que, le GTBAC fasse un document de position commune qui va servir de base pour la suite des discussions ».

Parmi les thématiques que le GTBAC aborde dans ses réunions il y a:

  • L’accès aux ressources  génétique et le partage juste et équitable des avantages découlant  de leur utilisation;
  • La biosécurité;
  • La lutte contre le braconnage;
  • les enjeux liés à la conservation de la biodiversité notamment, et
  • Toutes  les questions concernant les aires protégées

Il y a également, les thématiques sur la valorisation de la biodiversité, la contribution de la biodiversité dans les économies des pays d’Afrique Centrale.

Le GTBAC est compté parmi le plus dynamique de la COMIFAC car, le nombre de ses réunions à ce jour en est un exemple.

Les enjeux de la CDB dans un contexte général

La Communauté Internationale a adopté, en 1992 à Rio de Janeiro (Brésil), la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), afin de réduire la perte de la biodiversité.

Le GTBAC a fait de la gestion de la biodiversité, l’une de ses priorités car, les ressources de celles-ci contribuent au développement économique et social de la planète.

« La communauté internationale a vu que la diversité biologique est tellement menacée, c’est pourquoi elle avait réuni les pays pour décider d’une action commune qui, a fait naître par la suite, la Convention des Nations-Unies sur la diversité », a déclaré M. Ahmat ABAYA ADRAMANE, Point Focal National de la Convention sur la Biodiversité du Tchad.

Ladite convention a trois principaux objectifs, à savoir, la conservation de la biodiversité, l’utilisation durable de cette biodiversité et le partage des avantages découlant de cette biodiversité, a-t-il signifié.

En outre, la Convention sur la Diversité Biologique, a pour enjeu, la protection, la gestion et la conservation de la biodiversité au niveau mondial.

M. Ahmat ABAYA ADRAMANE a affirmé « Il faut prendre en compte, toute la diversité du monde et essayer de réduire les menaces et les risques qui pèsent sur cette biodiversité».

En cette 32eme réunion tenue du 16 au 18 Août au Cameroun, le GTBAC élabore un nouveau cadre mondial de la biodiversité post 2020 qui sera analysé lors de leur prochaine réunion virtuelle qui se tiendra, du 23 au 3 Septembre 2021, document que les pays de la COMIFAC emmèneront à la COP15 prochaine, en Chine.

A l’issue de l’adoption de la CDB, deux accords supplémentaires avaient été adoptés notamment, le protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques et le protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation (APA).

Importance du protocole de Nagoya ou processus APA

Adopté le 29 Octobre 2010, à Nagoya (Japon), le protocole de Nagoya a pour rôle de, regarder comment les ressources génétiques peuvent être bénéfiques pour les pays d’Afrique Centrale et ses populations, a déclaré M. MADZOU MOUKILI, Point Focal APA du Congo.

« Notre ressource était exploitée à l’étranger pour en faire, par exemple, les produits pharmaceutiques et cosmétiques et, nos pays n’en tiraient pas profit. Et, la Convention sur la Diversité Biologique, est venue réglée ce problème, afin de permettre aux populations, de bénéficier des avantages de ses ressources ».

Ce protocole obéit aux principes comme, le consentement donné au préalable en conséquence de cause et, les conditions communes d’un accord (CCA). A-t-il ajouté.

« Les ressources génétiques sont des propriétés de l’Etat, et par rapport à ces principes, l’on prend des dispositions politiques et juridiques, pour voir comment, le protocole peut être avantageux au niveau des populations et des parties prenantes », a conclu M. MADZOU MOUKILI.

Le protocole de Cartagena et ses enjeux

Le protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechniques, a été adopté le 29 Janvier 2000 et, est rentré en vigueur, le 11 Septembre 2003. Il s’assure de la production des biens qui ne se fait pas selon les lois naturelles.

« Le protocole de Cartagena, est le tout premier protocole, relatif à la Convention sur la Diversité Biologique et, a pour but de, veiller à ce que tous les Etats membres aient mis en place, des mesures pour la surveillance des mouvements transfrontières des organismes génétiquement modifiés, tous les produits, issus de la biotechnologie moderne », a signalé, M. Rigobert NTEP, Point Focal Cartagena du Cameroun.

Pour lui, ce protocole revêt d’une grande importance, « si à l’issue de l’utilisation d’un produit, issu de la manipulation génétique, il y a des dommages, le responsable doit répondre de ses actes, dans la réparation de ses erreurs ».

A noter que, ce protocole traine à être impliquer, par rapport à celui de Nagoya, a conclu M. Rigobert NTEP.

L’implémentation de la CDB au niveau des pays 

La Convention sur la Diversité Biologique (CDB), est internalisé au niveau des pays à travers la politique nationale.

Au Gabon, « pour mettre en œuvre la convention, il élabore, la stratégie nationale des plans d’action sur la diversité biologique, ceci, en application des dispositions de la Convention », a signalé M. Emmanuel BAYANI NGOYI, Point Focal de la CDB du Gabon.

Dans cette stratégie, le Gabon insère l’ensemble des mesures politiques, juridiques, institutionnelles et opérationnelles, pour atteindre les trois objectifs de la CDB.

Dans ce pays, « la première stratégie visait à contribuer au niveau mondial, à la mise en œuvre de la stratégie biodiversité 2001-2020 des objectifs d’Aichi ».

« Au niveau national, il s’agit de faire en sorte que le Gabon, puisse conserver sa biodiversité, d’utiliser de manière durable et voir comment faire bénéficier aux populations, les avantages, issues de l’exploitation des ressources biologiques ». A-t-il renchérit.

« S’agissant de la conservation de la biodiversité, le pays a mis en place, un réseau de parcs nationaux qui s’est agrandit avec le réseau de parc marin et les réserves aquatiques.

Grâce à la stratégie nationale des plans d’actions en matière d’accès et partage des avantages, nous sommes en négociation avec trois partenaires internationaux pour voir, comment utiliser les ressources génétiques du Gabon, pour que les populations en bénéficient ». A conclu, le Point Focal de la CDB du Gabon.

Rôle et implication de la société civile dans la gouvernance au niveau de la biodiversité

La société civile est un groupe d’acteurs libres, indépendant qui, agit de manière permanente dans tous les domaines, évoque Mme Monique YIGBEDEK, responsable du Réseau Femmes Africaines pour le Développement Durable en Afrique Centrale.

Au sein du GTBAC, elle est subdivisée en groupe de femmes, de jeunes et des peuples autochtones et chaque groupe, apporte ses contributions pour la gouvernance de la gestion de la biodiversité.

S’agissant par exemple du Réseau Femmes Africaines pour le Développement Durable en Afrique Centrale, dirigé par Mme Monique YIGBEDEK, travaille pour l’autonomisation des femmes et, participe à toutes les activités d’une manière globale. « Les femmes rurales, qui vivent à la base des produits de la biodiversité, participent à la production, à l’utilisation et à la commercialisation de ces produits ».

Depuis sa création jusqu’à ce jour, le Groupe de Travail Biodiversité d’Afrique Centrale (GTBAC), est à sa trente et deuxième réunion et s’apprête à participer à la quinzième Convention des Parties qui, se tiendra en Chine, en Octobre 2021.

Le Groupe de Travail Biodiversité d’Afrique Centrale (GTBAC) a été créé en 2006, à Sao-Tomé-Et-Principe, par a COMIFAC, afin de mieux définir le cadre du dialogue entre les pays du Bassin du Congo.

A noter que, la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) a été créée en 2005 et, œuvre pour l’harmonisation des politiques, la conservation, la gestion durable et concertée des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale.

Marielle BAKATOULA

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