Afrique environnement plus : Vous venez de prendre part à la 18ème réunion du PFBC, quel bilan dressez-vous de cette rencontre ?
- MBITIKON: La réunion des Partenaires pour les Forêts du Bassin du Congo qui vient de se terminer s’est très bien passée. Les différents points inscrits à l’ordre du jour ont fait l’objet de débats très intéressants et les échanges sur un certain nombre de réalisations ont été également fructueux. Retenez que cette réunion se tient au moment où la Facilitation canadienne se termine et c’est la Facilitation américaine qui devait prendre la relève, et l’on sait bien que la feuille de route qui a été présentée sur la nouvelle Facilitation a été acceptée par les participants. Et tous les événements parallèles qui ont eu lieu à cette occasion se sont aussi bien déroulés, notamment la session du développement local, le programme PACEBCo, les programmes qui sont pilotés par le FAO ont été de très bonnes présentations et nous pensons dans l’ensemble que la réunion s’est bien déroulée.
Au niveau de la Comifac, que retient-on des deux années de la Facilitation Canadienne à la tête du PFBC ?
L’essentiel de cette Facilitation canadienne a été les nouvelles propositions qui sont retenues maintenant pour le fonctionnement du partenariat. Avant, il fallait que ce soit le pays ou l’institution qui assurait la Facilitation qui devait à lui seul s’occuper de toutes les activités prévues dans le cadre du mandat de la Facilitation, mais cette fois-ci, la Facilitation canadienne s’est fait assistée par les autres. Désormais, quand il y a une Facilitation, les autres partenaires appuient et financent un certain nombre d’activités qui sont prévues dans le cadre de ce Partenariat. Beaucoup de choses ont été faites, et comme vous l’avez suivi, le Canada a fait de telle sorte qu’un certain nombre d’activités tant au niveau des coordinations nationales avec les appuis qu’il a apporté aux deux coordinations nationales, soient des choses très importantes pour nous.
Le Canada s’en va, les Etats-Unis arrivent avec une nouvelle feuille de route. Qu’est ce que la Comifac attend concrètement des deux années à venir de cette nouvelle Facilitation?
Nous pensons que les Facilitations se suivent et qu’il faudrait bien que les nouvelles arrivent aussitôt que les anciennes soient terminées. C’est la seconde fois que les Etats Unis arrivent à ce niveau pour assurer la Facilitation des Partenariats. Nous pensons qu’à travers ce que contient la feuille de route qu’ils ont présentée, avec toutes les bonnes et mauvaises expériences du passé, nous pensons que cette facilitation devrait mieux faire que les années antérieures.
La Comifac a dressé une nouvelle feuille de route pour l’année 2013. Que peut-on retenir comme priorités ?
Pour l’année 2013, nous avons pas mal d’activités notamment, la révision du Plan de convergence qui est en cours. Il y a aussi la préparation éventuelle d’un sommet de Chefs d’Etats, auquel viendra s’ajouter la conférence internationale sur la criminalité environnementale que les ministres ont décidé d’organiser dans la sous-région. Voilà les événements phares que nous estimons importants pour l’année 2013. Nous aurons aussi d’autres activités à savoir celles dont nous avons acquis la coordination depuis les programmes, les projets, qui se mettent en cours d’exécution au niveau de la sous région.
Le braconnage devient une menace pertinente dans la sous-région, comment la Comifac participe-t-elle à l’éradication de ce fléau ?
Vous savez que ce fléau date de très longue année et la situation était devenue assez préoccupante. Au niveau de la Comifac, nous avons eu à faire adopter au conseil des ministres, un plan d’actions sur la mise en application des législations en matière de la faune et nous avons aussi réussi à faire de telle sorte que dans les pays où le braconnage est très accentué, notamment au Cameroun, au Tchad et en République Centrafricaine et se mettent d’accord pour une lutte concertée. Donc, il y a un protocole d’accord pour la lutte anti braconnage et anti frontalière qui a été négocié sous l’égide de la Comifac et du Rapac. La signature de ce protocole est une avancée notable, et maintenant que la CEEAC organise une autre réunion pour faire face à ce fléau de manière très forte. Nous pensons que les choses devraient connaitre des avancées, parce qu’il faut arrêter ce braconnage ou du moins le réduire.
L’on sait que les Etats membres tardent à faire leurs contributions statutaires et que la Comifac souffre depuis des années pour avoir un siège. Comment vivez-vous l’annonce du ministre camerounais de doter la Comifac d’un siège dans les mois à venir quand on sait que plusieurs annonces par le passé, ont déjà été faites dans ce sens mais en vain ?
Concernant le siège, c’est un engagement que le pays qui abrite le siège a pris depuis la naissance de la Comifac. C’est tout un processus et l’annonce qui a été faite ne peut être que très bien perçue par la Comifac parce qu’il faut un siège à la Comifac afin que ces services et ces différentes structures qui devaient l’aider à mettre en œuvre les plans d’actions de la Comifac puissent être logés dans de très bonnes conditions. C’est une nouvelle institution qui est née et c’est une évolution tout à fait positive pour la vie de cette institution. Concernant les problèmes de contributions, il n’y a pas seulement le cas de la Comifac qui est dans une situation très préoccupante, il y a toutes les institutions au niveau de la sous région, du moins pour la plupart d’entres elles, que ce soit celles qui s’occupent des questions forestières, environnementales et d’autres questions. Même au niveau de la CEEAC, il semble qu’il y a aussi ces problèmes, donc ce n’est pas une situation propre à la Comifac. Nous espérons que, petit à petit nos pays pourront redonner les moyens qu’il faut à ces institutions pour qu’elles puissent convenablement remplir leurs missions.
Interview réalisée par Raoul SIEMENI