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Conservation

Rhinocéros : l’Afrique du Sud veut vendre ses stocks de cornes pour enrayer le braconnage

Rhinocéros : l’Afrique du Sud veut vendre ses stocks de cornes pour enrayer le braconnage.

Le gouvernement d’Afrique du Sud a annoncé vouloir écouler les stocks de cornes de rhinocéros en sa possession afin de limiter le braconnage et la vente illégale. Le pays compte ainsi mener une campagne pour lever l’interdiction sur le commerce de ces pièces tant convoitées.
C’est une annonce majeure dans la lutte contre le braconnage des rhinocéros. L’Afrique du Sud veut aujourd’hui lever l’interdiction sur la vente des cornes de ces animaux afin d’écouler les stocks qu’elle détient. Le but : limiter le braconnage et le trafic en proposant à la vente des stocks tout à fait légaux issus de rhinocéros morts de manière naturelle.

Selon l’annonce faite mercredi par le pays, la campagne sera proposée lors de la prochaine réunion de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) qui se déroulera en Afrique du Sud en 2016. Enrayer le braconnage « L’Afrique du Sud ne peut pas continuer à être prise en otage par les mafias qui massacrent nos rhinocéros » a expliqué Edna Molewa la ministre de l’Environnement, durant une conférence de presse. « Nous avons la capacité de rendre plus ou moins disponible cette ressource rare sans affecter l’espèce à travers la mise en place d’un système commercial règlementé ». Depuis quelques années, le trafic d’ivoire est devenu un vrai fléau. Il décime les espèces et revêt un caractère particulièrement barbare lorsque les braconniers s’en prennent à des groupes entiers de rhinocéros, bébé compris, afin de récupérer leurs cornes. Or, le pays fait aujourd’hui face à des milices organisées, extrêmement bien équipées et surtout armées. Elles auraient ainsi une puissance de feu doublement plus forte que celle des surveillants de réserves naturelles. S’ensuit une véritable guerre qui conduit parfois à la mort de garde-chasses et ne permet pas toujours de sauver les animaux. D’autant plus que le prix de l’ivoire rivalise actuellement avec celui de l’or : en 2011 au Vietnam, le gramme pouvait atteindre 133 dollars.
Une population qui diminue La situation du rhinocéros est devenue critique. Entre 1970 et 1992, la population de l’espèce a diminué de 96%. En Afrique du Sud, 461 individus auraient ainsi été abattus depuis janvier et ce chiffre augmente d’année en année. En 2008, 83 rhinocéros ont été tués, 333 en 2010, 448 en 2012 et 668 en 2012, selon le ministère de l’Environnement de l’Afrique du Sud. « L’idée, c’est une vente en une fois, pour nous débarrasser de notre stock », explique Fundisile Mketeni, directeur général-adjoint chargé de la biodiversité. En 2008 déjà, le Botswana, la Namibie, le Zimbabwe ainsi que l’Afrique du Sud avait procédé à la vente de leurs stocks avec l’approbation de la CITES qui protège aujourd’hui 5.000 espèces animale et 28.000 végétales regroupées en fonction du risque d’extinction. Le rhinocéros est inscrit depuis 1977 sous l’annexe I interdisant tout commerce de ses parties et le rhinocéros blanc est entré sous l’annexe II (pouvant tout de même être chassé). Le principal client reste encore l’Asie, qui prête au poudre de corne de nombreuses vertus et l’utilise notamment dans des remèdes médicaux.
Camille Carlier
maxisciences.com

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