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Interview AEP

Monsieur Mathew V. CASSETTA, Facilitateur Américain dévoile sa feuille de route

AEP : Vous venez de faire une tournée sous régionale pour essayer de présenter  la vision de la nouvelle Facilitation à la tête du PFBC, que peut-on retenir de substantiel dans cette tournée ?

Matthew V. CASSETTA : Nous sommes en train de faire notre consultation sous régionale et nous avons déjà eu à travailler avec 5 pays notamment le Cameroun,  le Tchad, le Congo, la RDC, et présentement nous sommes à Libreville.  L’objectif de cette tournée est d’écouter, d’échanger et de discuter sur des points importants avec l’ensemble de nos partenaires ; cela afin de matérialiser nos plans et de réviser notre feuille de route pour les deux prochaines années, obtenir le feed-back et faire le point pour poursuivre les actions avec les partenaires.

 Vous avez rencontré un certain nombre d’autorités, la société civile,  que retenez-vous en terme de suggestions prioritaires dans le cadre de votre facilitation ?

Des suggestions ont été faites qui peuvent être regroupées en points principaux selon leur importance. Il nous a été suggéré entre autres la multiplication des réseaux et mécanismes de communication efficaces entre les partenaires, des opportunités d’échange, donc faire du partenariat une véritable plate-forme d’échanges d’idées, d’expériences, d’informations vitales, car entre  les 70 partenaires chacun à ses projets spécifiques. On a noté lors de cette tournée que le tissu associatif est  dynamique quoique peu outillé, que beaucoup d’ONG sont dynamiques, très entreprenantes, mais ne sont pas connues du public ; et aussi remarqué l’implication des populations locales dont le rôle est non négligeable. Il va donc falloir, dans les deux années à venir au cours de notre facilitation américaine, doter ces différentes catégories d’acteurs d’une vitrine spéciale.

Que peut-on retenir comme feuille de route élaborée pour ces deux années à venir ?

La vision de la facilitation américaine sur les deux prochaines années c’est de bâtir, de contribuer à la promotion d’un leadership africain qui soit capable de traiter les problèmes auxquels nos pays sont confrontés et de gérer durablement les ressources de la sous région. Et en terme de feuille de route, nous avons défini 04 objectifs à savoir la promotion d’un leadership africain visant le progrès sur les questions de conservation et de gestion durable des ressources naturelles, la mobilisation des actions pour la préservation de la biodiversité et la gestion des forets ,la mobilisation des fonds pour soutenir les pays dans la lutte contre les changements climatiques et l’adaptation aux changements climatiques, la promotion des institutions EFIPA et le renforcement de la gouvernance forestière et la promotion de la participation accrue de ces trois catégories d’acteurs que sont les jeunes leaders, les femmes et les communautés locales. Voila nos objectifs pour les deux prochaines années. Nous sommes dans une mission de consultation sous régionale et à la fin, nous allons bâtir un programme d’actions fait de discussions et de consensus que nous avons obtenus auprès de nos partenaires.

C’est la seconde fois que la facilitation américaine est portée à la tête du PFBC, quelle lecture faites-vous des facilitations passées?  

J’ai suivi de près la facilitation française de 2004 à 2006 et j’ai vu comment elle a pu rassembler les partenaires pour discuter des thèmes assez difficiles afin de trouver des solutions ; après il y a eu la facilitation allemande qui  a aussi beaucoup apporté au cours de ses deux ans ; ensuite est venue la facilitation canadienne qui était basée sur certaines thématiques importantes, elle a mis un accent sur les questions du genre dans la sous région. Nous succédons à la facilitation canadienne en 2013, il faut dire que les défis sont nombreux,  certains sont anciens mais connaissent ou ont connu une certaine aggravation, et on estime qu’il faut changer la façon de les aborder non seulement avec l’ensemble de nos partenaires, mais en élargissant le partenariat en discutant avec d’autres ministères et institutions pour avoir un débat plus consistant, parce le changement climatique, le grand braconnage et les aménagements des territoires sont des défis qu’il faut relever et trouver des solutions adéquates. Notre approche va être moins technique  mais plus inclusive, et nous avons beaucoup de partenaires qui ont des produits techniques mais il faut promouvoir une approche plus associative au grand public et aux populations ciblées. C’est évident que la plupart des populations n’est pas spécialiste  en matière de  l’environnement, il faut savoir que les forêts sont bien au-delà des chiffres économiques, c’est tout un écosystème,  elles sont la base de notre production alimentaire, notamment les protéines avec la pêche, la chasse aussi des produits très intéressants des espèces et des essences, des plantes médicinales, etc et tout cela est important pour les populations locales qui vivent loin des cliniques des grandes villes.  Il faut aussi valoriser l’être humain, et les significations culturelles des peuples des forêts et tous les peuples du bassin.

Dans le cadre de la mise en œuvre de votre feuille de route, vous créez un axe consacré à l’information, la communication, comment le PFBC aborde ce point prévu dans votre feuille de route ?

En effet, nous voulons offrir à nos partenaires une plate-forme au niveau du partenariat pour mieux communiquer, mieux échanger les expériences. Nous sommes dans un processus de finalisation de notre programme facilité et l’ensemble des activités qui seront menées sur le terrain seront discutées avec nos partenaires. Comme nous n’avons pas d’idées arrêtées nous sommes ouverts  à toutes les propositions car nous voulons bâtir notre plan de travail sur la base d’un consensus qui a été convenu avec les partenaires.

Propos recueillis par Raoul SIEMENI

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