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Forêt

16EME REUNION PFBC : « Les pays de la COMIFAC et les partenaires du PFBC invités à renforcer leur appui à la recherche appliquée et à la formation »

Kigali, capitale du Rwanda, a été, du 21 au 25 novembre 2016, pour la première fois, capitale de l’environnement du Bassin du Congo, avec la tenue de la 16ème réunion des Parties du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) sous le Thème central « Écosystèmes du Bassin du Congo : capital naturel, producteur de valeur économique et moteur de croissance verte pour le bien être de ses populations».

Cinq jours durant, cette réunion a rassemblé environ 450 participants venus des pays du Bassin du Congo, des bailleurs de fonds, des organisations internationales, des ONG, des représentants d’institutions de recherche et le secteur privé. Au programme, plusieurs segments techniques et politiques, structurés sur un modèle similaire à celui des récentes Réunions des Parties se sont tenus à cette occasion. Les segments techniques comprenaient des « streams », autrement appelé les cadres de concertation thématiques, qui ont traité des diverses thématiques. En sus, cette rencontre a servi  également de cadre pour un centre d’exposition, et de nombreux autres évènements parallèles.

Les travaux se sont déroulés tour à tour par le segment technique, constitué de cinq volets thématiques et  le segment politique, comprenant des réunions des collèges du PFBC, nouvellement créés, ainsi que la session inaugurale du Conseil du PFBC qui a été suivie d’une session de clôture plénière de haut niveau.

Le vif du sujet

Après le déroulement des travaux des Parties, il s’est dégagé des résultats, parmi les principaux, l’on peut citer : La convenance de la nécessité de renforcer la coopération au sein du PFBC, notamment en mettant en exergue la valeur ajoutée du Partenariat, en attribuant également plus de crédit et de visibilité à cette plate-forme régionale commune et à travers une prise de responsabilité commune pour son fonctionnement et son développement ; Les nouvelles structures de coopération au sein du Partenariat, à savoir, les collèges et le Conseil du PFBC, ont été créées et ont commencé leurs activités. Ces structures visent à renforcer les opportunités de dialogues et d’échanges au sein d’un Partenariat dont le nombre de membres a considérablement augmenté depuis sa création ; l’adoption d’une version actualisée du Cadre de Coopération du PFBC, qui reflète la création des nouvelles structures de coopération.

 

Par ailleurs, les parties ont convenu d’entamer un dialogue structuré dans les collèges et au sein du Conseil du PFBC en vue d’arriver à une description claire des priorités dont les partenaires se sont accordés pour y mettre une emphase au cours de la période de 3-5 ans à venir et qui seront adoptées à la prochaine réunion des Parties.

Aussi, afin d’accroître l’impact des actions du partenariat sur les décisions qui affectent les  forêts du Bassin du Congo, les Parties ont convenu de trouver des moyens de coopérer avec d’autres secteurs clés au-delà de la foresterie et de l’environnement, comme l’agriculture, l’exploitation minière et l’exploration pétrolière; de promouvoir de manière significative un engagement renforcé du partenariat avec les entités du secteur privé.

A noter que les Parties ont exprimé leur préoccupation au sujet des difficultés financières actuelles auxquelles la COMIFAC et la CEEAC font face et pour la mise en place d’un mécanisme durable pour le financement de ces organisations régionales qui reflète l’appropriation de ces organisations par leurs Etats membres ;

Enfin, les Parties ont également souligné l’urgence de clarifier les rôles respectifs et les relations de travail entre la COMIFAC et la CEEAC ceci en vue d’améliorer l’efficacité de la coopération régionale sur les questions pertinentes liées aux forêts du Bassin du Congo ;

 

 La bonne moisson de la Réunion

Au terme des travaux intenses et fructueux, les sessions thématiques ont abouti à un certain nombre de conclusions et de recommandations sur les principales questions liées à la protection et la gestion durable des forêts du Bassin du Congo, à savoir le changement climatique, ainsi qu’un nombre d’autres documents et d’outils précieux pour les partenaires du PFBC.

Parmi ces principales conclusions et recommandations, l’on note celles sur :

  • Les politiques de gestion forestière et l’aménagement du territoire, dans la mesure où, dans l’ensemble des pays forestiers du Bassin du Congo, les menaces qui pèsent sur les forêts proviennent chaque jour davantage de secteurs non forestiers : la conversion des forêts pour les plantations agro-industrielles, l’expansion du secteur minier, le développement des infrastructures de transport, etc.
  • Les approches de gestion et les capacités de réaction dans les aires protégées qui, au regard de l’ampleur prise par le braconnage et le trafic illicite de la faune sauvage dans la sous-région, les participants considèrent nécessaire de doter ces aires protégées d’une capacité de réaction rapide et de dissuasion associant l’application des lois, les militaires et les services d’intelligence, en fonction des niveaux de stabilité et de sécurité spécifique prévalant dans les différents pays. Ceci doit inclure toute la question du renforcement des capacités, de mise en place de systèmes de sécurité sociale adaptés à la situation sécuritaire spécifique des éco gardes, ainsi que d’association des communautés à la base. La question de la mise à jour des politiques, des textes des lois et des outils opérationnels demeure aussi une nécessité pour accompagner cette nouvelle vision de la gestion des aires protégées et de la lutte anti braconnage.
  • S’agissant des Partenariats Publics Privés (PPP) dans la gestion des aires protégées, les participants ont reconnu qu’à côté des autres alternatives économiques à promouvoir dans et en dehors des aires protégées, les Partenariats Publics Privés ont été mis en exergue comme un modèle qui a un succès avéré dans des bonnes circonstances.
  • Quant aux stratégies d’atténuation et d’adaptation dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, les participants ont rappelé que la COMIFAC doit accompagner l’ensemble des pays dans le processus de révision et de mise en œuvre des CDN (Contributions Déterminées au Niveau National), en capitalisant sur les acquis des programmes existants. À cet effet, il est souligné la nécessité de mettre en place une facilité sous régionale pour faciliter l’accès des pays à la finance climatique ; et il est demandé aux partenaires financiers de plaider en faveur de l’instauration de l’équité et de l’égalité géographique dans la distribution des ressources de la finance climatique.

A cela, les membres du PFDC ont invité les partenaires à appuyer les pays de l’Afrique centrale dans leurs efforts pour transformer l’agriculture en opportunité pour lutter contre les changements climatiques, nourrir les populations, fournir de l’emploi aux jeunes et assurer un développement maîtrisé des modèles agro-industriels. En ajoutant que la durabilité du financement climatique, plus spécifiquement pour répondre aux questions d’adaptation, doit faire l’objet d’une attention particulière dans les plateformes d’échange entre les pays de l’Afrique Centrale et leurs partenaires.

  • Sur l’implication du secteur privé, ils ont demandé le renforcement de l’engagement des acteurs du secteur privé qui est nécessaire au sein du partenariat, tant pour les opérateurs forestiers que plus largement pour ceux qui opèrent dans les zones forestières. A cette fin, le PFBC doit activement inciter les Etats de la sous-région à améliorer la sécurisation de l’environnement juridique, pour permettre aux opérateurs privés d’investir. La transparence et le partage des données dans la gestion publique des ressources naturelles, de même que l’implication des opérateurs privés dans les démarches d’aménagement du territoire sont d’autres éléments pour renforcer la confiance des investisseurs.

Ils ont informé l’assistance que de nouveaux instruments pour neutraliser l’impact environnemental du secteur agro-alimentaire en zone forestière sont actuellement développés. Les Etats de la COMIFAC doivent intégrer de tels outils, et le partenariat œuvrer à leur promotion et à leur diffusion. Fondamentalement, il devient nécessaire de créer des cadres innovants conciliant les objectifs de conservation avec les standards et les modes de planification du secteur privé.

  • Enfin, s’agissant de la formation et la recherche, ils ont rappelé que l’OFAC a un rôle essentiel à jouer pour centraliser et diffuser les résultats des projets et de la recherche scientifique, notamment par la production de notes d’orientation stratégique, la création de pages dédiées sur son site internet et la mise à disposition de forums de discussion en ligne.

Les pays de l’espace COMIFAC et l’ensemble des partenaires du PFBC sont invités à renforcer leur appui à la recherche appliquée et à la formation. Les institutions de recherche et les universités doivent se concerter avec le secteur privé pour mettre en place des formations adaptées aux besoins des acteurs du secteur privé impliqués dans la gestion durable des ressources naturelles.

A noter que la cérémonie d’ouverture a été présidée par l’Honorable Dr Vincent Biruta, Ministre des Ressources Naturelles du Rwanda. Et cette cérémonie d’ouverture a été rehaussée par la présence effective de Son Excellence Madame Rosalie Matondo, Ministre de l’Économie Forestière et du Développement Durable et de l’environnement de la République du Congo, de Madame Francesca di Mauro, Chef d’Unité pour l’Afrique Centrale à la Commission européenne, de Dr Daniel Reifsnyder, Secrétaire d’État Adjoint en charge de l’environnement, et de Son Excellence Monsieur Raymond Mbitikon, Secrétaire Exécutif de la COMIFAC. Des exposés liminaires ont été prononcés par Monsieur Anders Henriksson, Facilitateur de l’Union européenne du PFBC, par Monsieur Kaddu Sebunya, Président, African Wildlife Foundation, et par Monsieur Praveen Moman, Fondateur et Directeur Générale, Volcanoes Safaris.

Il sied de rappeler que, parallèlement à la réunion, une exposition et des événements connexes ont également été organisés.

 

Raoul Siemeni à Kigali

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