Tout porte à croire que 2016 va devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée sur la planète, surpassant 2015, la température moyenne des dix premiers mois de l’année ayant été les plus chauds depuis le début des relevés en 1880.
« Il est probable que nous allons finir l’année sur un réchauffement record », a estimé jeudi Jessica Blunden, une climatologue de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) en présentant les températures sur le globe en octobre.
« Et même si cela ne se produit pas, 2016, 2015 et 2014 seront les trois années les plus chaudes depuis 1880 », a-t-elle dit pendant une téléconférence de presse.
Le mois dernier a été le troisième mois d’octobre le plus chaud sur la Terre dans les annales.
Selon la NOAA, septembre avait marqué la fin des records mensuels consécutifs de chaleur enregistrés pendant seize mois.
La température en octobre à la surface des terres et des océans a été 0,72 degrés Celsius au-dessus de la moyenne du XXe siècle, qui était de 13,9°C, précise l’agence dans son dernier bulletin sur les températures du globe en octobre 2016.
Ce mois se classe ainsi à la troisième place, très près du record établi en octobre 2003, avec seulement 0,26°C de moins.
Pour la période couvrant les dix premiers mois de 2016, la température à la surface des océans et des terres s’est située 0,97°C au-dessus de la moyenne du XXe siècle (14,11°C), surpassant le précédent record pour la même période établi en 2015 de 0,1°C, selon la NOAA.
La montée du mercure en 2016 a correspondu à une intensification du courant équatorial chaud du Pacifique El Nino, qui a commencé à se dissiper à la fin du printemps pour laisser la place récemment à la Nina, un courant froid.
Fonte record des glaces
L’étendue moyenne des glaces de l’océan Arctique en octobre a été de 6,4 millions de kilomètres carré, soit une diminution de 28,5% par rapport à la moyenne de 1981-2010, selon le Centre National de la neige et de la glace.
Il s’agit de la plus faible superficie des glaces arctiques depuis le début des relevés satellitaires en 1979. La perte de la banquise ces 30 dernières années correspond à la superficie de l’Alaska et du Texas réunis.
Dans l’Antarctique, l’étendue des glaces dans l’océan a été en octobre 4% plus réduite que la moyenne de 1981-2010 avec 7,51 millions de km2.
Octobre a ainsi enregistré la deuxième plus faible superficie de la banquise antarctique jamais mesurée pour ce mois.
Ces dernières estimations sont publiées alors que les responsables mondiaux se trouvent à Marrakech pour la conférence annuelle des Nations Unies (COP22) sur le climat.
Les discussions se déroulent dans une atmosphère dominée par l’inquiétude après l’élection le 8 novembre du républicain Donald Trump à la Maison Blanche, un climato-sceptique, qui a qualifié de « canular » la responsabilité humaine dans le réchauffement.
Il a promis pendant sa campagne de retirer les Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat conclu en décembre 2015 et de démanteler l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Il a nommé dans son équipe de transition pour diriger l’agence Myron Ebell, du « Competitive Enterprise Institute », qui défend avec force les intérêts de l’industrie pétrolière.
L’objectif des 196 pays signataires de l’Accord de Paris est de maintenir la progression des températures du globe à moins de 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle pour éviter les pires effets du réchauffement.
Selon des estimations préliminaires la hausse serait déjà de 1,2°C.
source: Lalibre.be