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Environnement

CAMEROUN : Greenpeace dénonce le financement accordé au projet agroindustriel Sudcam

Greenpeace Afrique, exige l’annulation  « immédiate » du prêt de 25 millions de dollars récemment accordé par la Deutsche Bank au géant singapourien du caoutchouc Halcyon Agri, pour soutenir les investissements dans ses plantations au Cameroun et en Malaisie. L’ONG de protection de l’environnement y voit un soutien à la déforestation.

Le combat de Greenpeace Afrique contre les investissements d’Halcyon Agri dans la forêt tropicale camerounaise, se poursuit. Le bureau Afrique de l’ONG internationale qui milite pour la protection de l’environnement vient de publier une note dans laquelle il exige l’annulation « immédiate » de la facilité de prêt d’une valeur de 25 millions de dollars (environ 14,5 milliards de francs CFA) accordé le 2 juillet 2020 par la Deutsche Bank au géant de caoutchouc Halcyon Agri, basé à Singapour.

Selon la Deutsche Bank, une partie de ce soutien financier vise à fournir une sécurité alimentaire supplémentaire et à augmenter les revenus de 13 000 petits agriculteurs riverains du projet Sudcam. Mais pour Greenpeace, il n’en sera rien de tel, dans la mesure où Halcyon Agri aurait violé ses propres normes de transparence. « La Deutsche Bank doit annuler son prêt à Halcyon Agri. La banque ferait mieux d’investir ses millions directement dans les communautés dont l’entreprise a détruit les moyens de subsistance et la forêt tropicale qu’elle a ravagée », déclare Irène Wabiwa Betoko, responsable de la campagne de Greenpeace pour la forêt du bassin du Congo.

La destruction d’environ 10 000 hectares de forêt tropicale

L’ONG Greenpeace n’est pas à sa première dénonciation du projet agroindustriel Sudcam. Dans un rapport publié le 25 novembre 2019, l’organisation a révélé que la présence de cette compagnie de production d’hévéa dans la région du sud du Cameroun a entrainé la destruction d’une forêt dont les dimensions égalent à celles de la ville de Paris (plus de 100 km2, Ndlr).

Face aux incriminations portées par les défenseurs de l’environnement, Halcyon répond qu’elle se réfère uniquement au « défrichement et à l’abattage de zones d’exploitation forestière ».

Le projet Sudcam est détenu à 80 % par la Société de développement du caoutchouc camerounais (SDCC), qui appartient depuis 2016 à Halcyon Agri. Les 20 % restant sont détenus par la Société de production de palmiers et d’hévéa (SPPH), une compagnie privée camerounaise.

Boris Ngounou

 

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