Après trois jours de travaux techniques approfondis des points focaux en provenance des 17 pays membre de la Commission Climat du Bassin du Congo (CCBC), tenus du 28 au 30 octobre 2025 au siège de la Banque de Développement des Etats d’Afrique Centrale (BDEAC) à Brazzaville, ces experts ont présélectionné près de 42 projets prioritaires porteurs de transformation écologique et inclusive de la sous-région afin de les présenter à la pré table-ronde du 7 novembre 2025 à Belém au Brésil en marge de la COP 30 et à la table-ronde des bailleurs de fonds prévue en mai 2026 en marge de l’Assemblée annuelle de la Banque Africaine de Développement (BAD).
Ces projets issus des 254 projets du plan d’investissement de la stratégie quinquennale 2023-2027 « AZOBÉ » de la BDEAC estimés à 10 milliards de dollars, s’inscrivent dans le cadre de l’opérationnalisation du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo (F2BC), instrument financier de la Commission Climat du Bassin du Congo (CCBC), dont il a la charge d’héberger et de gérer. Ce plan comprend des orientations stratégiques visant à renforcer les partenariats, à lever des fonds (par exemple, 200 milliards FCFA pour 2025-2027) pour financer les projets de développement et à moderniser l’institution elle-même.
Ces projets régionaux sont classés dans plusieurs domaines, notamment dans la gestion durable des écosystèmes et la protection côtière ainsi que la promotion de la pêche et l’aquaculture durable.
Au cœur des échanges, les participants ont entre autres harmonisé les formats de présentation pour garantir la lisibilité et la bancabilité de ces projets, identifier les messages stratégiques de plaidoyer à porter auprès des bailleurs et investisseurs. Ils ont également mis en place un mécanisme commun de suivi, d’évaluation et de redevabilité tout en consolidant un calendrier d’action clair et partagé entre participants.
Ces assises placées sous la haute présidence de la Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et du Bassin du Congo, Secrétaire Exécutive de la Commission Climat du Bassin du Congo, Arlette SOUDAN-NONAULT, ont été organisé dans le contexte de la structuration de la finance bleue pour la résilience climatique et le développement durable dans la sous–région.
LA BDEAC : ACTEUR CLE DANS L’ADMINISTRATION ET L’OPERATIONALISATION DU FONDS BLEU POUR LE BASSIN DU CONGO (F2BC)
Avec son ambition de devenir un acteur clé du développement durable et de l’intégration des économies des pays de la sous-région d’Afrique Centrale, la BDEAC joue un rôle central dans la mise en œuvre du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo (F2BC). Elle assure le développement de la structure du fonds, la mobilisation des financements, la gestion du portefeuille de projets, la préparation des rapports, et la garantie de la conformité du fonds aux réglementations. Face à cette responsabilité quotidienne de taille, le Vice-Président de la BDEAC, Jean Paterne MEGNE EKOGA, a rappelé au nom du Président de son institution, Dieudonné EVOU MEKOU que cette réunion marque un moment historique pour la BDEAC.
« Oui, c’était un privilège d’accueillir les Points Focaux. […] Privilège aussi parce qu’à mi-chemin de notre mandat quinquennal d’hébergement du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, à travers ce Forum, nous sommes sur la bonne voie pour atteindre les objectifs qui nous ont été assignés par la Commission Climat du Bassin du Congo. Dans ces moments historiques, emplis d’espoir et d’espérance, la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale réaffirme son engagement à être le moteur du financement du développement durable dans le Bassin du Congo».
L’APPUI DES PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIER DANS L’OPERATIONALISATION DU FONDS BLEU POUR LE BASSIN DU CONGO (F2BC)
L’implication des partenaires techniques et financiers, notamment l’Agence Française de Développement (AFD) et le Royaume du Maroc, favorise la montée en puissance du fonds bleu pour le bassin du Congo (F2BC), Ces bailleurs de fonds et partenaires techniques accompagnent la BDEAC dans le cadre de l’opérationnalisation de ce fonds.
L’AFD, en tant qu’institution financière de développement, apporte une expertise et des financements concessionnels, en soutenant le développement durable du Bassin du Congo à travers des projets de modernisation des infrastructures, de préservation de la biodiversité et de renforcement du capital humain.
Présent à la cérémonie de clôture de la réunion stratégique des points focaux préparatoire à la table ronde des bailleurs de fonds, le Directeur de l’AFD, Antoine CHEVALIER, a salué le travail abattu par les points focaux nationaux tout en rappelant l’intérêt accordé par la France au F2BC qu’elle considère comme l’initiative emblématique à la coopération environnementale et climatique en Afrique Centrale.
« A travers l’Agence Française de Développement (AFD), la France soutient le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo (F2BC) depuis ses débuts, aussi bien sur le plan institutionnel que technique et financier, en accompagnant la mise en place de ses structures de gouvernance, la définition de ses priorités stratégiques et le développement de son portefeuille de projets et la mobilisation d’autre partenaires. L’appui apporté au F2BC, s’inscrit dans le cadre plus large de coopération entre la France et la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC). Ces dernières années, la France a apporté 79 millions d’Euros, soit 52 milliards de Franc CFA de dette budgétaire à la CEMAC pour financer les projets et programmes d’intégration régionale du programme économique régional. Une partie de ces financements 71 millions d’Euros, a été rétrocédé à la Banque de Développement des Etats d’Afrique Centrale (BDEAC), en vue de consentir des pré-concessionnels ou des bonifications de taux d’intérêt aux Etats membre, pour financer ces projets. Dans ce schéma, l’AFD intervient en qu’opérateur de ces financements octroyés par la France».
Quant au Royaume du Maroc, partenaire historique depuis la création duFonds Bleu pour le Bassin du Congo (F2BC), a offert son soutien politique à l’initiative du Fonds Bleu, lancée à Marrakech lors de la COP22. Un partenariat qui s’explique à travers le soutien du Roi Mohammed VI dans le lancement de ce projet visant à préserver l’écosystème du Bassin du Congo et à promouvoir son développement économique durable.
Le Conseiller politique à l’Ambassade du Royaume du Maroc près de la République du Congo, Othmane ELJAI, au nom de l’Ambassadeur du Royaume du Maroc en République du Congo, a salué l’ensemble de la mobilisation des acteurs impliqués dans le plan d’investissement du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo (F2BC) et a réitéré son engagement à œuvrer avec détermination pour la coopération sud-sud afin de contribuer à relever le défi lié à l’environnement et au développement durable.
« Le Maroc dans ce sens reste attentif à l’évolution de cette dynamique ainsi que l’identification d’opportunités pouvant le moment venu permettre des contributions en accord avec des objectifs communs de préservation de l’environnement », a-t-il déclaré.
Au regard du travail acharné effectué durant 3 jours, les participants quittent Brazzaville avec un sentiment de satisfaction, tout en remerciant les hautes autorités du pays pour la facilitation de cette réunion. Ils ont salué en particulier le Président de la République, Président de la CCBC, Denis SASSOU NGUESSO, pour son leadership visionnaire en matière de préservation de l’environnement.
« Le dynamisme impulsé au secrétariat exécutif de la CCBC a permis d’atteindre à ce jour tous les objectifs escomptés »
Clôturant cette session, la Ministre Arlette SOUDAN-NONAULT, a témoigné son satisfécit pour la qualité des échanges qui a meublé cette rencontre sous régionale :
« En ma qualité de Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et du Bassin du Congo, Secrétaire Exécutive de la CCBC, je vous exprime ma grande satisfaction à laquelle je joins mes encouragements propres et ceux du Président de la République du Congo, Chef de l’Etat, Président de la CCBC […] Nous avons fait le travail technique, nous avons notre portefeuille d’investissement. L’espoir et la détermination sont de notre côté. La balle est désormais dans le camp de la finance climatique pour concrétiser cet élan ».
Elle a par ailleurs mis un accent sur l’immense potentiel écologique et économique du Bassin du Congo, tout en soulignant la volonté politique des Etats membre de la CCBC de promouvoir les économies bleues, inclusives et résilients au profit des populations des pays de la sous-région « le Bassin du Congo, premier poumon mondial vert et immense puits de carbone, est la planche de salut pour plus de 320 millions de personnes et un régulateur vital pour la planète. Notre plan d’investissement est plus stratégique que l’Afrique puisse proposer pour garantir la stabilité climatique mondiale. Notre alignement total : l’investissement de l’économie bleue et l’économie verte est le véritable levier de la diversification de nos économies et de la lutte contre les changements climatiques », a-t-elle conclu.
En marge de cette session les participants ont visité le siège actuel de la CCBC ainsi que la Radio et Télévision du Bassin du Congo (RTBC) qui est un outil de communication de la CCBC, portant haut la voix de l’environnement hors des frontières africaines.
En rappel, le fonds Bleu pour le Bassin du Congo est un fonds de développement africain qui répond aux enjeux climatiques à l’échelle continentale et planétaire dans l’objectif d’offrir aux populations des perspectives de développement durable.
Marie CHOCO
