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Environnement

Lutte contre la désertification: Le Maroc plaide la cause africaine en matière de gestion durable des terres

Le Maroc a plaidé la cause africaine en matière de gestion durable des terres, lors d’un webinaire organisé à l’initiative de la Commission de l’Union africaine, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la désertification (17 juin).

Cette rencontre virtuelle, organisée sous le thème « Donner la priorité à la gestion durable pour un avenir sûr », a été l’occasion pour le Maroc de plaider la cause africaine en matière de gestion durable des terres et de mettre en perspective les multiples bénéfices que sous-tend l’approche innovante de la neutralité de la dégradation des terres, a indiqué le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts dans un communiqué.

La situation en Afrique connaît une dégradation de 65% des terres agricoles depuis 1950 et 30% des terres arides sont en voie de désertification, avec un taux de déforestation en hausse de trois fois plus que la moyenne mondiale, a affirmé le ministère, notant que cette situation se trouve amplifiée par la forte dépendance des populations africaines vis-à-vis des ressources naturelles.

A l’échelle mondiale, la dégradation des terres suit une cadence annuelle de près de 12 millions d’hectares et figure parmi les défis environnementaux majeurs affectant plus de 1,5 milliards de personnes, soit 20% de la population mondiale.

Lors de ce webinaire, le président du groupe Afrique de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification et secrétaire général du département des Eaux et Forêts au Maroc, Abderrahim Houmy a présenté les grands axes de négociations mondiales pour parvenir à la neutralité de la dégradation des terres (NDT) et à la lutte contre la sécheresse.

La dimension africaine du Maroc a été, également, mise en exergue à travers l’engagement du Royaume en faveur de l’émergence d’une Afrique développée, pacifique et intégrée, a souligné la même source, relevant qu’à ce titre, Houmy a mis en lumière l’implication du Maroc dans plusieurs initiatives dans le domaine de l’environnement, en l’occurrence celles du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, du Triple A (Adaptation de l’Agriculture Africaine), des 3S (Soutenabilité, Stabilité et Sécurité en Afrique) ainsi que de la Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel.

Cette conférence a été, aussi, l’occasion de présenter les grandes lignes de la nouvelle stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 », lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mettant en avant les objectifs de cette stratégie et le lien avec la problématique de lutte contre la désertification.

A ce niveau, les innovations apportées par la nouvelle stratégie en termes d’implication des populations usagères dans la gestion des ressources naturelles ont été mises en exergue, pour aboutir à une véritable réconciliation entre les usagers et ces espaces, souligne le communiqué.

Concernant le volet de la neutralité de dégradation des terres et malgré les avancés en matière de reconnaissance par l’ONU de ce concept comme facteur accélérateur pour la réalisation de certains objectifs de développement durable et du cadre méthodologique pour l’évaluation et le suivi de la NDT, des efforts sont encore à déployer pour freiner la cadence de la dégradation, relève-t-on.

En effet, l’état consolidé des rapports nationaux soumis au secrétariat exécutif de la CNULCD en 2018 montre que 17% de la superficie terrestre en Afrique, soit plus de 4 millions de km2, suit une tendance constante en termes de dégradation.

Sur le registre de la lutte contre la sécheresse, des avancées notables ont été enregistrées, en l’occurrence l’adoption du cadre de suivi de la sécheresse, l’appui à la mise en œuvre des plans nationaux et la mise en place d’un groupe du travail intergouvernemental (GTI) pour l’adoption de mesures appropriées de lutte efficace contre la sécheresse.

Dans ce sens, le Groupe africain a fait valoir sa position, lors de la dernière Conférence des parties tenue en Inde en 2019, pour la conclusion d’un protocole sur la sécheresse.

C’est ainsi qu’il a été recommandé, en tant que région de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, de lancer dès à présent les préparatifs pour formuler la position commune de l’Afrique, quant à ces deux thèmes préoccupants en impliquant les partenaires techniques et organisations régionales et sous régionales du continent et engager les démarches nécessaires afin d’obtenir l’appui des autres groupes régionaux en rapport avec ces deux thèmes.

Il a été, également, recommandé de multiplier les efforts en vue de convertir le contenu des plans nationaux sur la sécheresse et les cibles nationales volontaires en actions concrètes, appropriées et réalisables sur le terrain afin d’induire les impacts positifs escomptés en termes de restauration des espaces dégradés et d’amélioration des conditions de vie des populations, note le communiqué.

Ce webinaire a connu la participation de la commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture de l’Union africaine, du secrétaire général du département des Eaux et Forêts du Maroc, du secrétaire exécutif du Comité inter-Etats permanent pour le contrôle de la sécheresse au Sahel (CILSS) et du chef du bureau régional de coordination de la convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification pour l’Afrique, dont le siège est à Rabat.

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