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Environnement

En matière de défense de la biodiversité, l’Afrique n’est pas en retard

Pour détruire l’environnement, il suffit d’une journée, pour le restaurer, il faut des années. Pourtant, l’humanité n’a plus de choix. Elle doit agir pour freiner la dégradation des écosystèmes nécessaires à sa survie, et le secteur financier doit investir dans la restauration.

” La finance ne doit pas rester obsédée par le retour à court terme de ses engagements “, a lancé le directeur général adjoint de l’AFD, Bertrand Walckenaer, qui intervenait à un panel organisé en marge du Congrès mondial de la nature de l’UICN (3-11 septembre à Marseille), et à laquelle la Tunisie et d’autres pays africains ont présenté les premiers résultats du projet régional ” Biodev2030 ” que l’AFD finance dans 16 pays.

“La biodiversité ça marche quand on y investit, des espèces disparues ont été réintroduites et des milieux ont été restaurés grâce, entre autres, à la Covid-19 qui a limité l’activité humaine et offert un repos à la nature”, rappelle le responsable de l’AFD, après avoir écouté les exposés sur les premiers résultats du projet en Tunisie, Congo, Mozambique, Burkina-Faso, Niger, Ouganda, Kenya et dans d’autres pays.

L’initiative Biodev2030, lancée en décembre 2020, pour une durée de deux ans, est mise en œuvre par Expertise France et exécutée en Tunisie le WWF en Tunisie.

Absence de données sur la biodiversité

Les panélistes ont été unanimes à souligner que l’absence de données fiables et actualisées et de diagnostics sur le potentiel de biodiversité et ses tendances ainsi que la difficulté de quantifier et d’évaluer son apport économique multisectoriel constituent les principaux défis auxquels sont confrontés les acteurs engagés dans l’implémentation de projets de conservation de la biodiversité aussi bien en Tunisie que dans les autres pays.

Des menaces pèsent également sur la biodiversité si riche en de Tunisie, rappelle le point focal de la Convention de la biodiversité (CDB) en Tunisie, Mohamed Ali Ben Temessek.

Il a cet effet plaidé en faveur de mesures d’urgence pour sa conservation et pour l’introduction d’une comptabilité nationale qui aide à évaluer le capital naturel et mesurer son poids économique, évoquant un contrat déjà conclu avec un bureau d’études international pour dresser un bilan de l’état et tendances de la biodiversité en Tunisie et évaluer les impacts des différents secteurs privés sur les écosystèmes naturels “.

Dans le cadre de l’initiative Biodev 2030, le Comité de pilotage du projet a choisi en se basant sur une première étude sur les facteurs d’érosion de la biodiversité, deux secteurs : l’agroalimentaire et les industries extractives-carrières) pour les impliquer, dans une prochaine étape, dans des changements de pratiques en faveur de la conservation de la biodiversité.

Ben Temessek espère, par ailleurs, voir l’initiative se prolonger sur les bases des résultats de cette phase d’expérimentation qui, d’après le directeur général adjoint de l’AFD, marche très bien. L’idée consiste à lancer, après 2022, une deuxième phase de ce projet qui mènera à d’autres actions permettant de quantifier les impacts de la biodiversité sur l’ensemble des secteurs économiques.

En ce qui concerne l’évolution de Biodev2030 dans les autres autres pays africains, l’initiative est perçue au Sénégal, à titre d’exemple, comme une opportunité pour adopter des changements transformateurs et restructurer l’industrie des mines, premier secteur responsable de la dégradation de la biodiversité dans le pays.

Au Burkina-Faso, ça a permis de changer l’arsenal règlementaire – normes, lois, décrets – pour empêcher certaines importations de produits nocifs mais essentiels à l’industrie des mines, dont le cyanure et le mercure. Le pays est allé jusqu’à créer un Fonds minier qui ” répare les dommages engendrés par cette industrie extractive, restaurer les sites exploités et planter des forêts”.

Chaque pays à ses réalités, mais les panélistes s’accordent à dire qu’il faut agir pour constituer des bases de données et impliquer les communautés locales et la société civile d’autant que dans la majorité des pays africains, les sources de revenus de nombreuses populations dépendent de la nature et de la biodiversité.

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