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Environnement

One Planet Summit : 3 engagements à retenir pour une finance plus verte

ÉCLAIRAGE – Mardi 12 décembre, les leaders internationaux se sont réunis pour promouvoir une « finance verte » et discuter des enjeux climatiques. Retour sur trois engagements pris, notamment par la Banque mondiale et des entreprises.

 » One Planet coalition ». C’est le nom donné par Emmanuel Macron à la nouvelle coalition d’acteurs présents au One Planet Summit.
Ce sommet international organisé sur l’île Seguin en région parisienne a réuni mardi 12 décembre plusieurs centaines d’acteurs des secteurs public et privé, tous engagés contre le réchauffement climatique. À l’issue de cette rencontre, 12 engagements ont été pris avec un objectif : rendre la finance plus verte.

Pour répertorier ces promesses, « un site sera dans les prochaines semaines mis en place », a annoncé Emmanuel Macron qui coordonnait le sommet en collaboration avec le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, et le Président de la Banque mondiale Jim Yong Kim. Cette nouvelle plateforme permettra de vérifier en toute transparence que les entreprises et les pays composant la « One Planet coalition » tiennent leurs promesses.

 

1. La Banque mondiale renonce aux énergies fossiles

La Banque mondiale s’est positionnée en première ligne de ces engagements. L’institution internationale a annoncé qu’elle arrêterait de financer après 2019 l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz : une première pour une banque multilatérale.
Une décision qui s’inscrit dans la lignée du montant des investissements réalisés l’année passée : en 2016, ses financements dans l’industrie pétrolière et gazière ont représenté moins de 5% de la totalité des fonds accordés – soit 1,6 milliard de dollars.

Toutefois la Banque se réserve le droit de financer des projets dans le gaz « dans les pays les plus pauvres où il y a un bénéfice clair en termes d’accès à l’énergie ». À une condition : que ces projets n’entrent pas en contradiction avec les engagements de ces pays dans l’accord international de Paris sur le climat, signé en 2015.
A partir de 2018, la Banque mondiale publiera également tous les ans les émissions de gaz à effet de serre des projetsqu’elle finance dans les secteurs les plus émetteurs, comme l’énergie.
Elle souhaite par ailleurs généraliser la prise en compte dans ses futurs investissements d’un prix interne du carbone, qui traduira ses coûts économiques en coûts environnementaux.

L’assureur Axa a quant à lui annoncé qu’il renonçait à assurer et à investir dans toute entreprise engagée dans la construction de centrales à charbon. Le groupe français compte aussi retirer près de 2,5 milliards d’euros d’investissements dans le secteur.
Axa a promis de se désengager à hauteur de 700 M d’euros des projets liés aux sables bitumineux, un pétrole non conventionnel.
La banque néerlandaise ING s’est également engagée à « accélérer la baisse » des financements des centrales à charbon. D’ici à 2025, elle ne financera plus que les producteurs d’électricité utilisant moins de 5% de charbon et arrêtera de financer directement les projets de centrales à charbon.

2. Plus de 200 entreprises lancent « ClimateAction 100+ »

 

AXA et 236 autres entreprises ont annoncé le lancement del’initiative « ClimateAction 100+ » pour mettre la pression sur 100 entreprises parmi les plus polluantes.
Le but : contraindre ces gros pollueurs – comme le pétrolier BP – à améliorer leur gouvernance sur le climat, réduire leurs émissions et renforcer la publication de leurs informations financières relatives au climat. Si des progrès sont enregistrés, ils pourront être retirés de la liste.

Le groupement d’entreprises dont fait partie AXA s’est également engagé à améliorer la prise en compte du risque climatique dans leurs activités. L’assureur a par exemple prévu de multiplier par 4 ses investissements « verts » pour atteindre 9 milliards d’euros en 2020.
Ces mêmes entreprises comptent publier « leur stratégie pour gérer les risques mais aussi pour saisir les opportunités » qu’offre la lutte contre le réchauffement climatique.

3. L’Afrique au coeur des préoccupations climatiques

Le milliardaire Bill Gates a certainement fait l’annonce la plus importante de ce sommet en promettant 315 millions de dollars à la recherche en agriculture pour aider les plus pauvres, notamment en Afrique, à s’adapter au changement climatique. La Commission européenne mobilisera elle 318 millions de dollars pour ce même objectif.

« Ce sont les pays riches qui ont émis ces gaz à effet de serre au cours du dernier siècle », explique le milliardaire interrogé mercredi matin au micro de RTL. Selon lui, « les agriculteurs défavorisés » n’y sont pour rien et en subissent les conséquences. « Quand il y a de mauvaises récoltes, ils n’ont pas à manger et cela crée des problèmes de malnutrition et de famine. »
L’Agence française de développement (AFD) a signé, dans le cadre d’un dispositif de 30 millions d’euros sur quatre ans, des accords avec l’île Maurice, les Comores, le Niger et la Tunisie, pour les accompagner dans l’adaptation aux impacts des dérèglements climatiques.

Ces accords permettront de favoriser par exemple la mise en place de systèmes d’alerte ou des mesures de lutte contre l’érosion.

Afin d’assurer la pérennité de tous ces engagements pris par la « One planet coalition », Emmanuel Macron a d’ores-et-déjà prévu un prochain rendez-vous en 2018. Et à terme, le Président espère chaque année organiser un nouveau sommet.

http://www.rtl.fr

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