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Pêche et aquaculture en Afrique : le temps des artisans

Photo de famille des participants

2022 a été déclarée par l’ONU « Année Internationale de la Pêche et de l’Aquaculture Artisanales’’ (AIPAA). Dans cette mouvance, un atelier organisé en présentiel et visioconférence s’est tenu du 22 au 24 février à Tanger, au nord du Maroc, sous le thème : ‘’La pêche et l’aquaculture artisanales, composantes majeures d’un développement socio-économique inclusif’’. 

L’initiative émane de la Conférence ministérielle sur la coopération halieutique entre États africains riverains de l’Atlantique (COMHAFAT), organisme basé à Rabat et qui regroupe vingt-deux pays africains. Son Secrétaire exécutif, M. Abdelouahed Benabbou, s’est félicité de la présence des représentants de dix-huit États membres, de deux organismes régionaux de pêche, et de cinq organisations de la société civile africaine ; auxquels se sont connectés quarante-six intervenants en visioconférence.

Il n’est plus besoin de démontrer l’intérêt du sujet pour le continent, où deux cent millions de personnes dépendent de la pêche comme source de protéines animales et moyens de subsistance. Cette ressource provient essentiellement de la pêche et de l’aquaculture à petite échelle (dites ‘’artisanales’’), où les femmes et les jeunes jouent un rôle prépondérant, mais dans des conditions de travail pénibles et précaires.

Engagements des partenaires 

Une vraie prise de conscience se dessine sur cette problématique, qui mobilise des initiatives de toutes formes : États, organismes multilatéraux, partenaires, société civile. Le Plan Halieutis au Maroc propulse déjà la pêche artisanale à 60% de la production nationale. Le Bureau Interafricain des ressources animales (BIRA), une structure de l’UA, rassure, par la voix de Dr. Mohamed Seisay, du renforcement de son engament à accompagner principalement les femmes et les jeunes dans la gestion des pêcheries artisanales. Même écho de la coopération japonaise, à travers son agence internationale de pêche OFCF (Overseas Fisheries Cooperation Foundation of Japan). Tous s’engagent à donner un éclat particulier à l’AIPAA 2022, dont la célébration s’articule sur sept piliers : viabilité écologique, économique, sociale ; gouvernance ; égalité et équité hommes-femmes ; sécurité alimentaire et nutrition ; résilience.

Cap sur le social

Travail décent, sécurité sociale, protection sanitaire, égalité hommes-femmes, systèmes alimentaires durables, résilience, cogestion : le menu de la pêche et de l’aquaculture artisanales dégage désormais une saveur très ‘’sociale’’. M. Chérif Toueilib, expert de la FAO, démontre la nécessité d’assurer le développement inclusif et le travail décent chez les pêcheurs artisanaux, acteurs essentiellement vulnérables, faute de quoi ils risquent de se retourner vers des «stratégies négatives d’adaptation» : pêche illégale et désordonnée, dégradation de l’environnement, déscolarisation des enfants, emprunts à taux élevés, entre autres.

Si les hommes sont nombreux en mer, les femmes, elles, occupent plus de la moitié de la chaine post-capture (transformation, conservation, commercialisation…). Pourtant, leur rôle demeure minoré à cause des barrières culturelles, économiques, juridiques, psychologiques, sociales. Faire tomber ces barrières devient alors un combat de tous dans l’intérêt de tous.

La pandémie du Covid-19 a particulièrement sonné l’alerte sur l’impérieuse nécessité d’anticiper les moyens de résilience des couches vulnérables face aux chocs sanitaires, sociaux, environnementaux.

Photo : Lors de la visite de terrain à Dalia (30km au Nord de Tanger), de tous les participants

Engagements mutuels

Une note d’espoir enveloppe la fin des cogitations de Tanger, ponctuées par une descente de terrain pour découvrir un exemple de ‘’village de pêche’’, aménagé à Dalia à 30 km de la ville. Les participants ont alors pu affiner les engagements mutuels qu’ils ont pris pour œuvrer à l’amélioration des conditions des pêcheurs artisanaux à travers leurs États et institutions.

Dans les Recommandations de l’atelier, l’on note, entre autres, le besoin d’assurer «un accès sécurisé des pêcheurs artisans aux ressources halieutiques», d’assurer «une meilleure visibilité des réalisations et des attentes de la pêche et de l’aquaculture artisanales des États membres de la COMHAFAT». Sur ce dernier point, l’auteur des présentes lignes, Coordonnateur de l’Observatoire des médias pour une pêche durable en Afrique (OMPDA), a réaffirmé la disponibilité de son réseau à accompagner cette visibilité par des actions multiples d’information et de communication.

Place à l’action, lâchez les amarres !

André Naoussi (défis actuels)

 

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