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Interview AEP

Economie bleue : M. Taoufik EL KTIRI, « Maroc est une puissance halieutique en Afrique grâce à l’impulsion du Roi Mohammed VI »

M. Taoufik EL KTIRI, est l’actuel Secrétaire Exécutif de la Conférence Ministérielle sur la Coopération Halieutique entre les Etats Africains Riverains de l’Océan Atlantique (COMHAFAT) et il a été nommé à ce poste le 29 janvier 2024. Peu avant sa nomination, il a été Directeur des pêches maritimes et de l’Aquaculture au Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime de 2013 à 2016, ensuite Directeur des Affaires Générales et Juridiques au Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts de 2016 jusqu’à sa nomination au poste de Secrétaire Exécutif.

Qu’est-ce qui vous a motivé à donner l’exemple du Maroc en le qualifiant de puissance halieutique en Afrique et de leader dans son domaine ?

Je souhaite vous remercier d’accord pour votre participation à cet important atelier sur le rôle de la communication au service d’une économie bleue durable et inclusive, qui cadre avec le plan d’action 2024 de notre organisation intergouvernementale et les attentes de nos Etats membres

Tout d’abord, il convient de mentionner que ce leadership a pu être atteint grâce à l’impulsion Royale de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a lancé en 2009, la stratégie de développement du secteur de la pêche maritime pour la période 2010-2020.

Cette stratégie appelée « Halieutis » a constitué un cadre global et organisé pour insuffler une nouvelle dynamique au secteur halieutique national. Il s’agit d’un plan de développement et de compétitivité du secteur des pêches maritimes qui a pour ambition d’assurer la durabilité du secteur, à travers la préservation de la ressource halieutique, et de relever les défis de la mondialisation en répondant à des normes de plus en plus exigeantes.

Cette stratégie a été fortement soutenue à la fois par les autorités publiques marocaines a pu atteindre tous ses objectifs grâce, également, à l’adhésion des opérateurs, à savoir les armateurs de la pêche, les industriels, les mareyeurs, les gens de mer et toutes les composantes du système « pêche ». Cela constitue la clé menant à sa réussite.

En effet, aux côtés de l’administration, les opérateurs à travers les chambres des pêches maritimes, leur fédération, les associations d’armateurs tous segments confondus, les fédérations de mareyeurs, les associations et fédérations des industriels, se sont impliqués dans la mise en œuvre de ces trois axes et les 16 projets stratégiques qui ont consacré un point important à la préservation de la ressource halieutique.

En effet, la durabilité, la compétitivité et la valorisation constituent les trois axes stratégiques qui ont porté leurs fruits et permis au Maroc de se distinguer au niveau de son secteur halieutique, tant au niveau d’exploitation, de la valorisation, de la protection que du contrôle des activités de la pêche. C’était aussi le cheval de bataille de plusieurs Etats côtiers.

Le contrôle des activités de pêche a connu un franc succès, et ce grâce à l’engagement total de toutes les autorités de contrôle, lesquelles ont déployé des moyens et des efforts considérables en termes de moyens humains et matériels pour soutenir la mise en œuvre des plans d’aménagement des pêcheries, comme par exemple l’installation à bord de tous les navires de pêche du système de géo localisation par satellite (VMS), d’un système d’identification des barques par radio-fréquence (RFID), et bien d’autres outils réglementaire de contrôle comme la déclaration des captures obligatoire au débarquement..

Au tout début, quel était le nombre de pêcheries ?

En 2010, nous ne comptions que 5 % d’exploitations de pêche commerciale présentant des aménagements. En ce moment, nous en sommes à 95% de pêcheries commerciales

L’objectif que nous nous étions fixés a été accompli à mi-chemin. En effet, au 1er Janvier 2015on peut estimer que presque 94 % des pêcheries commerciales étaient régies par des plans d’aménagement.

En effet, l’arsenal juridique national a été renforcé par la publication d’un décret qui fixe les conditions d’exploitation des ressources avec des mesures concrètes comme la fixation du Quota global, la délimitation des zones de pêche, la réglementation des engins, les zones et périodes de pêche, la fixation de l’effort de pêche et bien d’autres mesures de gestion, le tout dans le cadre de plans d’aménagement

Actuellement à une vingtaine de plans d’aménagement sont en vigueur et publiés par des arrêtés au Bulletin Officiel du Royaume du Maroc.

Comme mentionné précédemment, outre la mise en œuvre, il y avait également un contrôle de mesures supplémentaires, y compris un système de suivi de localisation des navires de pêche et diverses étapes allant du débarquement à la commercialisation du produit de pêche jusqu’au client final.

Est-ce que la pêche artisanale est toujours pratiquée dans au Maroc ?

La pêche artisanale est un segment vital qui connaît une forte activité et une grande vitalité. Au Maroc, on compte environ 17 700 parcs en ce moment. Il est au cœur de tout le système de pêche national

La toute nouvelle stratégie, qui constitue la suite logique de la stratégie halieutis 2010-2020, l’accent a été placé sur la dimension humaine, en mettant l’accent sur les segments artisanal et côtier.

Le Maroc peut être fier de ce premier résultat obtenu. Aujourd’hui, dans le secteur maritime, tous les employés, tels que les opérateurs, les marins-pêcheurs et les gens de mer, disposent d’une protection sociale et d’une couverture sociale. C’est grâce aux Hautes instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste, qui a lancé le vaste chantier de la généralisation de la protection sociale au Maroc

Grâce à ce chantier Royal colossal, tous les acteurs du secteur artisanal côtier, ainsi que les acteurs de la pêche, issus du domaine industriel, également les structures sur terre sont également répertoriées et attribuées d’un numéro d’immatriculation au sein de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. C’est un chantier colossal très important impulsé par le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste

Les femmes occupent des postes de décisions. En quoi l’intégration du genre est-elle significative ?

Oui ! C’est l’approche genre lequel nous tenons vraiment et qui est appliquée et suivie au quotidien. Nous avons des femmes décideurs au niveau des principales structures décisionnelles du secteur de la pêche, des institutions publiques, des femmes à de hautes fonctions managériales à l’Office National des Pêches, au sein de l’Agence Nationale du Développement de l’Aquaculture. Aussi, au niveau du département de la pêche maritime, nous avons Madame la Secrétaire générale, mais également des responsables dans de différents services centraux et aussi au niveau des délégations des pêches maritimes et des établissements de formation maritime.

Nous avons des femmes formatrices, des coopératives de femmes au niveau, opérationnel, au niveau du métier. Il y a beaucoup de coopératives de femmes qui sont très actives. Ce qui fait la richesse et aussi la force du secteur halieutique marocain, c’est la présence féminine tant au niveau décisionnel qu’au niveau opérationnel.

Quels sont les défis posés par l’initiative Atlantique du Maroc ?

Cette initiative Royale et un tournant historique et stratégique, non seulement pour notre pays, mais aussi pour l’ensemble des Etats Africains. C’est une initiative Royale qui s’inscrit dans la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste pour faire de l’Afrique un continent fort, solidaire, intègre et inclusif.

C’est une vision éclairée de notre Souverain. Et je pense que nous sommes là en tant qu’organisation intergouvernementale et vous, en tant que communicateurs et médias spécialisés dans le domaine de la pêche maritime pour contribuer avec nos outils, nos réseaux et nos partenaires respectifs à atteindre les objectifs de cette nouvelle vision Royale qui, sans aucun doute, apportera une réelle valeur ajoutée à tout le continent et, surtout, contribuera à asseoir les bases de la sécurité alimentaire, du développement de l’essor humain et du développement humain de manière générale.

Propos recueillis par Wilfrid Lawilla DIANKABAKANA à Fes (Maroc)

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